Le Temps-Agences - Les autorités électorales afghanes ont fini hier d'annoncer les résultats des élections législatives du 18 septembre malgré l'opposition du parquet afghan, qui a lancé une enquête sur les fraudes massives observées le jour du scrutin. La Commission électorale indépendante afghane (CEI) a publié les résultats définitifs du scrutin dans le province très disputée de Ghazni (sud), achevant ainsi de désigner les 249 députés de la seconde législature afghane depuis la chute des talibans à la fin 2001. La nouvelle session parlementaire doit officiellement commencer cet hiver, à condition toutefois que le conflit entre la CEI et le parquet soit réglé. La CEI a confirmé hier les résultats préliminaires annoncés précédemment à Ghazni et contestés car attribuant les 11 sièges de députés en jeu à des candidats de la minorité hazara, n'en laissant aucun aux Pachtounes, le groupe ethnique le plus important du pays, majoritaires dans la province. "Les résultats de l'élection à Ghazni restent inchangés. Les vainqueurs des résultats préliminaires sont les vainqueurs définitifs", a déclaré le chef de la CEI, Fazel Ahmad Manaoui, lors d'une conférence de presse à Kaboul. Le président Hamid Karzaï, un Pachtoune, dispose en théorie d'un réservoir électoral important dans le sud et l'est du pays. Mais ces zones, bastions de la rébellion des talibans, sont les plus instables. Or, selon plusieurs observateurs, les Pachtounes auraient perdu des sièges pendant les élections, ce qui n'aurait "pas plu à Karzaï", selon une source proche de la commission électorale. Le chef de l'Etat dispose toutefois de plusieurs alliés hazaras de poids au sein de son gouvernement, dont l'un de ses vice-présidents, Karim Khalili. "Nous respectons les débats sur les résultats à Ghazni et comprenons les inquiétudes du président, mais nous devons faire notre travail. Nous ne disons pas que le scrutin a été parfait, mais (...) la commission n'a jamais fait quoi que ce soit délibérément en faveur ou contre qui que ce soit", a-t-il ajouté.