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Un gai savoir
Ouvrage : « Les humains, mode d'emploi » de Jean-François Dortier *
Publié dans Le Temps le 08 - 12 - 2010

Par Hassan ARFAOUI - L'homme est digne des plus grands étonnements. La femme aussi. Sans compter les enfants. Plus rien ne surprend, on s'habitue à presque tout. Sauf à l'être humain qui nous est si proche et qui pourtant s'obstine dans son mystère.
Jean-François Dortier le sait bien. Depuis le premier numéro de Sciences Humaines (novembre 1990), le mensuel qu'il a fondé et qu'il dirige, il s'emploie à montrer que depuis les temps les plus anciens mais en dépit de toutes les apparences, l'être humain est logique.
On voit que la tâche est considérable. C'est pourquoi avec son équipe éditoriale, il scrute les sciences sociales et il rend compte de leurs avancées les plus récentes dans une langue agréable et précise.
Le nouvel ouvrage qu'il propose et dont il a écrit les dernières lignes à La Goulette, en Tunisie, se présente, avec bonne humeur et gai savoir, comme un mode d'emploi des êtres humains.
En dix-huit chapitres qui s'articulent autour de questions aussi évidentes que compliquées (Y a t-il des lois du bonheur ? Qui sont les marchés ? La beauté est-elle universelle ? Pourquoi sommes-nous si menteurs ? …), il dresse un état des connaissances en neuroscience, en sociologie, en économie et de façon générale dans chacune des disciplines qui s'efforcent de mieux nous expliquer à nous mêmes. Il s'agit donc d'un ouvrage de vulgarisation, dans le meilleur sens du terme, où l'auteur nous invite à regarder par dessus l'épaule des savants.
Il y a peu encore, quelques grandes théories avaient l'ambition de résumer les comportements individuels ou collectifs. Leurs prétentions à rassembler les savoirs et même, pour certaines à annoncer le devenir des sociétés, ont fait long feu. Les certitudes définitives sur l'humain et le social ne sont plus de mise. Mais le projet des sciences humaines reste lui, tout entier d'actualité. Les approches sont désormais locales et spécialisées ; elles peuvent paraître aussi, difficiles d'accès, éparpillées, parfois contradictoires. En même temps, elles bousculent les représentations habituelles des humains, et c'est déjà une raison suffisante pour leur conserver attention.
J.F. Dortier prend acte du morcellement des connaissances. Il les juxtapose pour composer un panorama de l'humain dans une promenade à grands pas où l'on passe d'une discipline à l'autre et où l'on croise de nombreux visages : un naufragé en mer, des Pygmées, des midinettes, un pape, des traders, un orateur antique, des sportifs du dimanche, etc.
Il y a presque plus de personnages que dans un roman russe mais, tout bien considéré, ce sont des gens ordinaires, organisés, avec des valeurs morales, porteurs d'émotions, tous occupés à mijoter des stratégies.
Le monde de l'économie, auquel plusieurs passages sont consacrés, est l'un des meilleurs terrains possibles pour examiner la solidité des modèles qui gouvernent les actions humaines : en économie, en principe au moins, les objectifs sont explicites, les règles sont connues, les tactiques sont censées s'ajuster et, au final, s'harmoniser. Bref, on attend des agents économiques qu'ils se comportent de manière rationnelle et utilitaire.
Malheureusement, la théorie s'avoue rapidement mal à l'aise pour clarifier les grandes crises économiques et les petits dilemmes, tels que faire ou ne pas faire les soldes.
Chemin faisant, J. F. Dortier atteste que l'on peut désacraliser la science sans la trahir, qu'il ne faut pas hésiter à franchir les barrières disciplinaires ou à combiner les approches. Si on fait appel à la psychologie économique (ou économie du comportement), alors la récente crise des subprimes devient un bon exemple de la situation où chaque opérateur est parfaitement cohérent et où l'addition des actions individuelles conduit à la catastrophe : les petits porteurs ont été prudents et ils ont beaucoup perdu, les opérateurs boursiers avaient de bonnes raisons de miser à court terme et ils ont précipité la baisse... Tout le monde a été assez raisonnable et c'est ce qui a produit un dérèglement collectif !
Qu'il s'agisse des relations amoureuses, de la recherche des honneurs ou de l'argent, de la curiosité pour les potins, du mensonge ou de l'envie de changer, et il y a encore bien d'autres exemples dans l'ouvrage, la vie courante foisonne de ces gestes tantôt efficaces et tantôt contradictoires. Une fois décryptés, on regarde autrement ces fameux êtres humains.
Ils sont assurément logiques et même quelques fois raisonnables !
* Ed. Sciences Humaines, 2009, 282 p.


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