La santé scolaire et universitaire suscite l'intérêt des médecins spécialisés en vue de prendre en charge des élèves et des étudiants à différents niveaux. Ces praticiens sont chargés de la conception et de la programmation des actions de prévention, de dépistage et des traitements menées auprès de cette population préscolaire, scolaire et universitaire. L'objectif est de leur garantir les meilleures conditions de soins surtout que plusieurs maladies guettent ces jeunes. C'est dans ce cadre que s'inscrivent les 11èmes assises de santé scolaire et universitaire organisées par la direction de la médecine scolaire et universitaire du 14 au 16 décembre à Hammamet. Cette manifestation porte cette année sur les jeunes et les comportements à risques. 143 communications réparties en sept rubriques « les comportements à risques », «la santé mentale», « la santé reproductive et les maladies sexuellement transmissibles », « la nutrition », « l'éducation pour la santé » et « la santé bucco-dentaire » seront présentées au cours de ce rendez-vous médical annuel. Le suivi systématique des jeunes scolarisés constitue une des mesures préventives essentielles susceptibles de diminuer la morbidité et la mortalité dans le milieu scolaire et universitaire. C'est à l'école que se forgent les prises de conscience, les comportements, les habitudes qui feront que l'adulte sera attentif par rapport à sa santé. C'est dire l'importance de la mission confiée à l'école, en liaison étroite avec la famille. Parmi les thèmes soulevés durant ces assises, les comportements à risques jugés très fréquents chez les jeunes scolarisés. Il s'avère d'après une enquête d'opinion auprès des enseignants des établissements secondaires que ce comportement représente un problème social prioritaire dans les établissements. « Ces conduites à risque sont surtout le non respect des règles de sécurité routière, la violence verbale, le tabagisme et la violence physique ». Selon cette même enquête les causes de ces comportements à risque sont multiples. Les enseignants interrogés citent : « l'utilisation abusive et non contrôlée des techniques de communication dont l'Internet (73%), l'environnement social et familial (68%), les changements de comportements liés à l'adolescence (48%), et les problèmes liés aux mesures disciplinaires et à leur application ». Des mesures de prévention devraient être alors envisagées afin d'éviter les complications affectives et sociales de ces conduites à risque. Le meilleur moyen, selon l'équipe médicale du CHU Hédi Chaker de Sfax, « c'est d'aider l'adolescent à éviter les risques et de le responsabiliser, de dialoguer avec lui et l'inciter à se poser des questions sur les conséquences de ce qu'on peut lui proposer». Troubles dépressifs Les comportements à risque à l'adolescence peuvent être normaux mais peuvent aussi annoncer une pathologie psychiatrique telle que la dépression avec des tentatives de suicide, des conduites additives et des actes antisociaux. Cette dépression constitue une des pathologies les plus fréquentes à l'adolescence. Les adolescents déprimés présentent souvent une désadaptation scolaire importante. Cette pathologie touche aussi les étudiants. « L'étudiant vit dans un environnement qui l'expose à des difficultés spécifiques aux études, à la vie relationnelle, sociale et financière. Il risque de souffrir d'isolement, de manque de disponibilité du réseau social. Ceci peut avoir des répercussions négatives sur son investissement aux études et par conséquent sur sa réussite universitaire. Les changements que peuvent connaître les étudiants, en particulier ceux de la première année dans leur mode de vie et formation peuvent contribuer au déclenchement d'une souffrance psychologique qui aboutit le plus souvent à un état dépressif ». La prise en charge Les professionnels de la santé ont un rôle important à jouer dans la lutte contre les comportements à risques chez la population scolarisée ou estudiantine. La prise en charge psychologique des élèves ou des étudiants est primordiale. Il importe en fait d'améliorer l'environnement de vie de l'étudiant. Il est recommandé également d'introduire des modifications sur les procédures des examens et d'améliorer la qualité des relations du tutorat entre enseignants et étudiants. Le renforcement des unités de soutien des étudiants et de la diffusion de l'information sont aussi nécessaires pour mieux prendre en charge des étudiants. Les structures d'écoute dans les écoles, les lycées et les universités pourront aussi aider à prévenir ces conduites à risques. « Ces structures d'écoute tentent à promouvoir la santé mentale de l'élève ou de l'étudiant. L'écoute des élèves, l'assistance à résoudre les problèmes, la communication et la prévention et la réduction de l'échec scolaire sont les points positifs de ces composantes. Ces structures rencontrent des difficultés qui entravent leur bon fonctionnement notamment, l'absence de coordination entre les différents intervenants et les conditions difficiles de travail ».