Deuxième métropole du pays, ville industrielle, pôle agroalimentaire, pôle universitaire, Sfax, soucieuse de sa compétitivité et de son attractivité, inscrit son développement dans une vision stratégique globale où le volet touristique occupe une bonne place, tant il est vrai que c'est une cité qui recèle en la matière des potentialités appréciables. Concernant l'état des lieux en matière d'infrastructure touristique, on note que la ville compte 30 unités touristiques d'une capacité globale de 2500 lits, dont 4 hôtels 4 et 5 étoiles, 18 agences de voyage dont 10 de catégorie A, 10 restaurants classés, 2 clubs hippiques, un club nautique etc…. A l'échelle régionale, Sfax compte 40 unités touristiques d'une capacité totale de 3100 lits.
Initiatives
Selon les statistiques de 2009, la ville a enregistré 269 542 nuitées sur 307 406 nuitées à l'échelle du gouvernorat dont plus de 30 % sont passées par des Libyens. Relativement à l'envergure économique et aux potentialités de l'agglomération, ces chiffres demeurent des plus modestes. Même si le déblocage de la situation a été amorcé depuis 2006 avec la scission de la structure chargée du dossier en quatre sociétés chargées respectivement de la gestion des projets de Taparura, de la Société de Développement Touristique (port de plaisance de Sfax) (SODET), de Sidi Founkhal et de Chaffar (village touristique). Cependant, en dépit de cette initiative, il y a lieu de noter que l'évolution du secteur touristique se fait encore à un rythme lent comme c'est le cas de la SODET, qui se heurte toujours à des obstacles d'ordre foncier qu'elle ne serait en mesure de lever qu'après l'approbation du dossier de développement d'un périmètre d'intervention foncière (PIF), par le ministère de l'Equipement et de l'Habitat et de l'Aménagement du Territoire, sachant que cette approbation est la condition sine qua non pour entamer la procédure d'appel d'offres relatif à l'étude de la zone, dans la mesure où aucune décision ne saurait être prise avant l'achèvement de cette étude. Pourtant, une étude portant sur le littoral tunisien, initiée par une société française, a conclu que Shatt El Krekna, est le seul site, avec celui de Marseille à se prévaloir d'une position privilégiée au centre-ville. D'autre part, il se situe à 15 minutes de l'aéroport et à 2 heures de l'Europe, outre d'autres importants atouts : l'implantation sur ses berges de magasins de pièces détachées et d'ateliers mécaniques ainsi que la proximité de chantiers de construction navale. Atout suprême, c'est un port protégé. Donc, des chances d'autant plus considérables qu'il manque, dit-on, 50 mille anneaux à l'échelle mondiale ! De quoi donner une idée de l'énormité du gâchis et stimuler l'accélération dans le traitement du dossier concernant ledit périmètre d'intervention foncière. Cela n'empêche que la ville de Sfax est en droit de se prévaloir d'immenses potentialités dans le domaine touristique, des potentialités à même de lui permettre d'obtenir le label de ville touristique. Elle a à ce propos un dossier qui repose sur des arguments bien solides.
Ville de transit
La ville de Sfax est, de par sa vocation propre et son statut de ville de transit, en mesure de développer plusieurs types de tourisme : tourisme des affaires, tourisme culturel, tourisme sanitaire et écotourisme. En effet, en tant que deuxième pôle économique du pays, la ville est une destination incontournable des hommes d'affaires, particulièrement à l'occasion de la dizaine de salons annuels, des séminaires et autres forums internationaux. Sur le plan culturel, outre le foisonnement de manifestations culturelles, outre la valeur historique et architecturale de la médina, la région de Sfax recèle de nombreux sites archéologiques et des cités antiques dont Cercina, la ville romaine d'Acholla, le site Iunca et de nombreux autres vestiges et monuments historiques. Sur le plan sanitaire, la ville qui compte 924 médecins de libre pratique dont plus de 300 médecins spécialistes ainsi que dix polycliniques privées qui accueilleraient quotidiennement 250 malades, est une destination connue de patients des pays voisins. Pour ce qui est de l'écotourisme, cette activité est promise à un avenir prospère à la zone Sidi Founkhal à Kerkennah après l'achèvement des travaux d'aménagement dont le coût global s'élève à dix millions de dinars.
Arguments solides
En somme, des arguments solides et un dossier étoffé. Mais il y a des obstacles qu'il est absolument nécessaire de lever pour donner plus de poids et de crédibilité à la demande légitime de la ville quant à l'accès au statut de ville touristique. Le premier obstacle a pour nom pollution, le deuxième a trait à la dégradation continue de la médina. Par conséquent, tant que l'action de dépollution du site de la SIAPE, qui compromet en quelque sorte la réalisation du grandiose projet Taparura, ne sera pas menée à terme, tant que la dégradation en matière de propreté persistera, tant que la médina ne fera pas l'objet d'une action sérieuse de réhabilitation, le label de ville touristique risquera de rester inaccessible. Il appartient aux responsables locaux et aux citoyens de faire les efforts nécessaires pour faire avancer les choses et améliorer le sort de la ville.