Par Khaled GUEZMIR - « Ya Yahia Khoudhi Al Kitab Bekouwa » (Oh Yahia prend le livre avec force !) C'est ainsi que Dieu dans ses saintes écritures a recommandé au prophète Yahia de ne pas être hésitant quand il s'agit de transmettre son message (écrit) et qu'on peut assimiler dans ces temps anciens à « une constitution ». L'homme d'Etat surtout dans les périodes de crise doit, aussi, être clairvoyant, éviter les amalgames et les hésitations qui peuvent donner lieu à interprétations ou diffuser un sentiment de méfiance et de rejet dans la population. A ce propos et pour revenir à l'histoire de la dynastie Omeyade qui vivait un moment difficile de succession à la tête du pouvoir à la veille de la mort de l'Empereur Mouawiya Ibn Abi Soufiane, il faut se remémorer la scène de la rencontre ultime de « Mouawiya » sur son lit de mort, avec son fils « Yazid » (entre parenthèse : assassin des petits fils du prophète lui-même) qui lui demandait « Oh père donnez moi une ruse pour gouverner ces peuples hypocrites réfractaires à l'ordre et à la paix sociale que sont les Arabes (désignant par là les bédoins ou « Al Aarab »). El Mouawiya de lui répondre «Ya Ibni Al Hila fi tark Al hial » (Mon fils la ruse c'est de ne pas recourir à la ruse). C'est pour cela qu'il arrive que la vérité soit seule salutaire dans les moments de grandes crises et de grands changements. L'art 57 de la constitution tunisienne, bien que contestée dans son ensemble parce que faite sur mesure pour imposer un « présidentialisme » monarchique absolu, est quand même la seule légitimité possible en ce moment pour permettre la continuité de l'Etat. Le Président de la République par intérim et le chef du gouvernement intérimaire sont légitimes mais ils doivent tenir compte de la volonté du peuple. Ils ne peuvent continuer à ignorer la nécessité de mettre en œuvre l'esprit de cette nouvelle volonté et en cela ils se doivent d'aller droit au but sans hésitation ni atermoiements possibles car cela est automatiquement perçu par les acteurs de cette grande révolution comme une manœuvre possible de retour en arrière ! Encore une fois rien ne vaut la transparence et le peuple suivra par conviction et non par fatalisme. Le peuple tunisien et sa jeunesse veulent un nouvel horizon, ils ne veulent pas être floués par des mesures « conservatoires » capables éventuellement de préserver l'ancien régime ! Attention on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps ! MM. Béji Caïd Essebsi et Ahmed El Mestiri deux vieux routiers de la politique nationale l'ont bien rappelé à qui de droit !