Est-ce que cette révolution serait inachevée ? Ou «largement inachevée» selon les termes employés par Gilbert Naccache lors d'une interview qu'il avait accordée à la chaîne Nessma le 30 janvier, au cours de laquelle il a procédé, à l'aune de l'histoire, la grande, celle de la Tunisie depuis l'indépendance, vu qu'il en a été partie prenante, en en ayant connu le meilleur mais aussi le pire, à une analyse très pertinente des évènements récents, et leur adéquation, ou pas, avec les attentes d'un peuple, qui a payé le prix fort ses aspirations, autrement légitimes, à la dignité et à la liberté. La question en ce cas de figure, mérite d'être posée, même s'il est préférable, vu les circonstances, d'adopter plutôt une posture optimiste, pour avoir le ressort, et l'énergie nécessaire de passer à autre chose. Car le plus dur, mine- de rien, reste à venir. Même si on espère ardemment le contraire. Sauf qu'il est clair que Gilbert Naccache -Papi-, en rappelant, si besoin est, que certains protagonistes de la grande histoire du pays, sont toujours-là, quelque part, aux leviers du pouvoir, et qu'en ce sens, il fallait se méfier à l'extrême de certains tours de passe-passe dont ils ont le secret, comme la maîtrise, et l'art de l'esbroufe, aura pointé du doigt, ce qui Pouvait effectivement, sinon prêter à équivoque, du moins susciter une méfiance, qu'une certaine forme de chaos ambiant contribue forcément à cultiver. Dans la mesure aussi où, ne plus savoir qui est qui et qui est quoi, ce n'est pas exactement ce qui pourrait apporter apaisement et quiétude, quand chacun semble à l'affût, jaugeant ce qu'il pourrait arracher comme part d'un « gâteau », dont même les miettes n'auront pas été épargnées par les vautours. Ceux qui sont partis, ceux qui restent, et ceux qui sont revenus, acclamés en grande liesse par une foule de panurges comme il en existe de tous bords, et qui ont l'illusion de pouvoir un jour régner sans partage, sauf qu'ils devront très vite ravaler leurs ambitions au placard, devant une jeunesse laquelle, de tous les coins du pays, du nord au sud, de l'est à l'ouest, n'acceptera plus de s'en laisser conter. Par personne…