Le fond de l'air est frais… comme le dit si bien la chanson. Mais comment expliquer tout cela aux enfants ? Et puis déjà, faut-il vraiment tout expliquer aux enfants ? Il ne s'agit point d'avouer –cela il faudra bien s'y résoudre un jour ou l'autre- que le père Noël n'existe pas, histoire d'éviter que son enfant ne passe pour un débile mental parmi ses pairs, en continuant à y croire jusqu'à ses vingt-ans, mais de reconnaître, quand le contexte l'exige, même à contre -cœur, presque sous la torture en ce cas de figure, que dans la vie parfois, il y a des moments plus difficiles que d'autres, en s'empressant d'ajouter, que cela va passer. Très vite, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, et en croisant les doigts discrètement pour qu'au loin passent les nuages. Mais expliquer quoi au fait, et par où commencer ? Non, décidément c'est difficile. Difficile et compliqué. Si c'est Mozart qu'on doit assassiner à chaque fois, ce n'est même plus la peine d'insister, cela ne vaut pas le coup. Qu'est-ce qu'un coup de feu ? C'est rien petit ange, c'est un feu d'artifice. Qu'est-ce qu'un couvre-feu alors ? Oh, les prémices d'une fête foraine, c'est pour ménager le suspense. Pourquoi je ne vais plus à l'école ? Ce n'est rien, ne te fais pas de mouron, c'est juste Pâques avant l'heure. Mais alors, pourquoi les adultes semblent si tristes, perdus, irrités et irritables puisque tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Ce n'est rien petit bout de sucre d'orge, ce n'est rien ; la vie est belle et c'est tout ce qu'il te faut retenir. Le reste… Tu auras le temps. Le plus tard possible, et puis, rassure-toi : le père Noël existera de mille façons, tant que tu pourras y croire, alors accroche ton regard à cette étoile qui scintille au firmament. C'est pour toi qu'elle brille, et pour tous les enfants de la terre qui n'ont pas à payer pour nos bêtises, nos ambitions démesurées, nos petites, et nos grandes trahisons. Accroche ton regard au firmament et ne crains rien : tu es né libre, et tu le resteras.