L'institut de la profession d'avocat, pomme de discorde - Les temps ont bien changé en Tunisie depuis le 14 janvier. Les citoyens de toutes les couches sociales ou tendance, sont plus conscients de leurs droits et devoirs et surtout ils les revendiquent, chose vite réprimée par le passé. Dans ce même cadre, un sit-in est tenu au campus, et ce, depuis quatre jours. En effet, les étudiants en droit ont décidé de ne pas quitter l'université jusqu'à ce qu'injustice soit levée. Et cette injustice réside dans l'application de loi n°2006-30 du 15 mai 2006, modifiant et complétant la loi n°89-87 du 7 septembre 1989, portant organisation de la profession d'avocat comme stipulé dans l'Article premier. Il est ajouté au chapitre premier de la loi n°89-87, portant organisation de la profession d'avocat l'article 2 bis comme suit : II est créé un institut supérieur de la profession d'avocat, chargé d'assurer la formation à cette profession. L'institut est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité juridique et de l'autonomie financière et placé sous la tutelle du ministère de la Justice et des Droits de l'Homme et du ministère de l'Enseignement supérieur. ". Ramzi Soula, l'un des participants au Sit-In nous explique alors " qu'avant l'application de cette loi qui vient d'entrer en vigueur, ceux qui avaient le master pouvaient accéder au barreau. Cette loi ne le permet plus. D'ailleurs elle a été décriée pour qu'elle limite le nombre des avocats en Tunisie et cela fut à but personnel. Avec le concours et les années à passer à l'institut supérieur de la profession d'avocat, et plus tard le stage à effectuer, nous aurons à passer 9 ans au supérieur avant de devenir avocat. Nous avons commencé à nous organiser depuis 15 jours et depuis 4 jours nous sommes ici, il y a même ceux qui dorment ici. Le ministre de la Justice nous a demandé de lui établir une requête contenant toutes les lois relatives au sujet. Le ministre de l'enseignement supérieur nous a dit qu'il ne pouvait rien faire pour nous, mais s'est montré solidaire et prêt à nous soutenir s'il avait la possibilité de changer les choses. Quant au comité des avocats, il se montre opposant à notre requête. Donc, on est là, on reste jusqu'à ce que cette loi soit gelée.