Il y a encore des nuées mais il perce déjà le bout de son nez charmant. Qui ? Le printemps bien sûr ! Quand la pluie aura tout balayé sur son passage, doucement, mais sûrement, quand le vent nouveau aura drainé les vieux relents, épurant l'atmosphère alentour, sur son passage, quand la nature aura repris son souffle, pour sourire à la vie, confiante et sûre que les pendules, longtemps affolées, vont être remises à l'heure juste, alors il fera bon respirer sous nos cieux. Sans l'once d'un regret, sans l'ombre d'un remords. Pas de panique, ne vous faites pas de mouron. Demain sera toujours un autre jour parce que le plus dur, le plus difficile aura été accompli. Reste à ne pas se retourner pour ne pas être transformé en statut de sel. Persévérance… Une mosquée qu'on saccage ? Une synagogue qu'on insulte ? Sans fermer l'œil il faudra faire fi de tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à de la manipulation, à de la « provoc », à « beaucoup de bruit pour rien », ou alors le contraire, à très peu de bruit, pour ce qui relèverait de l'essentiel. C'est ainsi que l'on perd des points en cours de route lors même qu'il importe d'en gagner. Parce qu'à l'arrivée, l'enjeu en vaut plus que la chandelle. Il y a des enfants qui vont grandir, d'autres qui vont naître et à qui il faudra laisser un pays libre et fort, avec des repères bien fixés, des balises bien assises, une constitution non semée d'embûches, et beaucoup de joie de vivre, de rire et d'espérer. Est-ce si difficile d'y accéder ? C'est pour eux qu'il faut y croire, pour eux qu'il faudra engager la bataille du quotidien de la « reconstruction », laquelle est autrement ardue. Et c'est pour eux qu'il ne faudra surtout pas baisser la tête, et afficher, face à la bêtise crasse et obtuse, du mépris. Tout simplement. Nos enfants sont plus intelligents que nous. Eux, auront une longueur d'avance…