Le Temps-Agences - Le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU a adopté hier une résolution créant pour la première fois depuis 2002 un mandat de Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme en Iran et exprimé sa "préoccupation" sur l'intensification de la répression dans ce pays. L'Iran n'a pas autorisé depuis 2002 le renouvellement du dernier mandat de rapporteur spécial sur le pays et n'a également laissé aucun des rapporteurs thématiques de l'ONU à se rendre sur place depuis 2005. Vingt-deux membres du Conseil basé à Genève ont voté en faveur de la résolution, présentée par la Suède et appuyée par les Etats-Unis ainsi que d'autres pays non occidentaux dont la Zambie, le Panama ou la Colombie. Sept pays, dont la Chine, Cuba, le Pakistan et la Russie notamment ont voté contre, tandis que 14 pays se sont abstenus. Les membres du Conseil se sont prononcés pour "mandater un rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme" en Iran regrettant "le manque de coopération" de ce pays. La représentante américaine auprès du Conseil, Eileen Donohoe a relevé que "les Etats-Unis et d'autres partenaires sont gravement préoccupés par la situation en Iran où le respect des droits de l'Homme s'est détérioré de manière dramatique ces dernières années". "Nous croyons que l'enquête et le rapport indépendants qu'un Rapporteur spécial sérieux conduira le Conseil à faire face de manière responsable aux violations des droits de l'Homme décrites dans le rapport du Secrétaire Général" (de l'ONU), a-t-elle ajouté. Seyed Mohammad Reza Sajjadi, représentant de l'Iran a dénoncé avec virulence le "rôle destructeur" des Etats-Unis "au sein du conseil", condamnant les violations des droits de l'Homme commises sur le territoire américain et ailleurs dans le monde. Le Brésil, qui sous la présidence de Lula avait joué les médiateurs dans le dossier nucléaire iranien, a voté en faveur de la résolution. La création du mandat de rapporteur spécial fait suite à un récent rapport critique de l'Iran du secrétaire général de l'ONU.