«Israël souviens toi que tu es né par le terrorisme et c'est le terrorisme qui te tuera.» Serait-ce là le simulacre de l'Etat hébreux tel que perçu par une bribe de la communauté internationale ? Délicat d'y répondre. Car entre les postures affichées et les intentions dissimulées, le fossé est creux. Les grosses têtes, dont la parole résonne à l'échelle mondiale, ont pris coutume de nous étaler des boniments sur la question du conflit israélo-palestinien. Elles serinent aux peuples, tel un mantra, leur point de vue -stéréotypé toutes circonstances confondues- d'ailleurs. Bien sûr, nous ne doutons pas de la bonne volonté de celles-là à abroger l'affliction et le supplice du peuple palestinien. Loin s'en faut. Seulement voilà, cette volonté vaut pour du travail pour le roi de Prusse. Qu'importe ! A contrario, lorsqu'Israël cerne les premières silhouettes de menaces palestiniennes et plus vastement arabes, de surcroît un peu subrepticement, toute la population juive se fait belligérante. « Troisième Intifada palestinienne », est le titre d'une page Facebook créée par un groupe de pro-palestiniens, objectif : libérer la Palestine des mains des juifs profitant de la vague des Révolutions arabes dite le Printemps arabe. L'appel est lancé pour le 15 mai 2011 avec une stratégie bien mise au point par les administrateurs de la page. Laquelle page a déchainé les ardeurs chez les pro-israéliens vite devenus renfrognés. La Ligue Anti Diffamation récrimine cet acte et le qualifie d' « abus » considérant que « Facebook, réseau social, est utilisé pour promouvoir la violence terroriste. » Abraham H. Foxman, Directeur de la LAD a déclaré à ce propos : « cette page n'appelle pas à des manifestations pacifiques puisqu'elle demande à ses adhérents de « suivre l'exemple des deux Intifada précédentes ». Et les choses ne sont pas limitées à cela. Yuli Edelsteinle ministre israélien de la Diplomatie publique et des affaires de la diaspora a même a hardiment écris une lettre à Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook lui demandant expressément de fermer la page en question. En voici l'essence : « Je me tourne vers vous et vous prie d'ordonner le retrait immédiat de cette page Facebook. Je suis sûr que vous défendez également des valeurs et que vous préférez que toutes les pages présentes sur votre site respectent ces valeurs. » Pourquoi autant de frousse d'une simple page postée sur un réseau social comme tant d'autres d'ailleurs ? D'accord la page a assemblé à ce jour l'adhésion de plus de 312 601 membres. Le chiffre est alarmant, en effet. Et Israël n'exclut pas du champ du sérieux l'effet, funeste à priori, de la page « Troisième Intifada palestinienne ». Et Mark Zuckerberg ne s'est pas fait prié, pour la petite histoire, surtout que le jeune milliardaire est né d'une famille juive américaine. La page a mangé les pissenlits par la racine. Israël a les jetons. Elle ne peut se montrer sardonique face à l'hypothèse d'une guerre goupillée par son ennemi intime. Et puis, voyez-vous, cette pétoche a pour germe les Révolutions arabes. Oui, sacré Tunisie et Egypte ayant réussi à renverser leur régime dictatorial et fulminer la foudre du soulèvement des peuples contre leurs tyrans. Les créateurs du groupe pour l'Intifada 3, convaincus de l'existence d'une conspiration juive, tarabustent en écrivant au fondateur de Facebook : « nous continuerons même si tu enlèves mille pages.» Coriace, pour le moins ! Le projet est bien plus laborieux et glorieux -d'apparence en tous cas- pour que les activistes pro-palestinien lâchent du lest. De l'excès de zèle ? Le motif parait plus sérieux que cela. Défendre son pré carré, voilà ce que les pro-palestinien, récalcitrants comme ils sont, entendent faire. Et pas question, au point où en est le monde arabe, aujourd'hui, d'abdiquer. La machine des révolutions est lancée à toute allure et aucun radar ne semble pouvoir l'arrêter.