Devant la multitude de partis qui ont été créés, nous sommes en droit de nous demander si l'éparpillement du monde politique ne va pas à l'encontre de la démocratie qui peine à nous montrer son vrai visage. Nous attendons, impatiemment, que quelques « mentor » nous expliquent, dans un langage simple, ce que la démocratie nous apportera et ce que nous devons lui offrir. Car tous ces partis, avec leur slogan aussi imagé qu'imaginaire, nous laissent sur notre faim. Ni réunion ni information ni perspectives de formation à la politique. Seuls quelques dirigeants religieux, profitant d'un certain laxisme, tentent d'occuper le prétoire des lieux de culte s'imposant à un auditoire immobilisé pour la prière et coincés, physiquement, par les « amis » de l'orateur qui a bien balisé le terrain. Tout ceci peut nous mener vers un désenchantement et un désintéressement de la politique. Avec pour risque majeur de retour à une situation de monopartisme, d'autant plus dangereuse qu'il y a de fortes chances qu'elle soit dominée par un extrémisme impitoyable. Chaque jour amenant son lot d'informations, nous sommes amenés à nous poser des questions. Une « suggestion » du président de l'Instance dans son interview du 21 mars : soumettre au Président de la République et au Gouvernement les résultats des travaux de l'Instance pour le choix du mode de scrutin pour élire la future Constituante. Il suffisait de demander au Président de promulguer un décret-loi pour faire ce choix. On aurait gagné du temps et évité les scènes désolantes survenues lors des 2 réunions de travail. Démocratie que ton chemin est semé d'embuches !! Par ailleurs, la composition de l'Instance montre le peu de représentativité de la jeunesse, de la femme et une disparité certaine dans la participation des différentes régions de notre pays. On aurait pu, dans un souci de consensus démocratique, choisir un représentant par gouvernorat (24) parmi les diplômés(en exercice ou au chômage), des juristes et pour adoucir l'ensemble, associer au débat quelques érudits qui feront entendre le bon sens populaire. Nous aurons, alors, une Assemblée équilibrée, peu nombreuse et qui travaillera plus facilement. Ses propositions seront soumises aux partis, au président de la République, au Gouvernement et aux représentants de la société civile car n'ayant plus de code électoral ni de Constitution on ne pourra pas organiser de référendum. Restons dans le cadre de l'interview : M.BenAchour nous révèle le coût des élections (entre 20 et 40MD). Dieu que la démocratie est chère ! Avons-nous les moyens de nos ambitions? M. BenAchour poursuit en expliquant la procédure : utiliser les services de 18000 personnes choisies parmi les diplômés au chômage qui retourneront, très probablement, à leur condition initiale, une fois les élections terminées. Quel triste sort ! Pourrais-je suggérer d'utiliser la disponibilité et le bénévolat des cadres de chaque délégation (professions libérales, enseignants….etc.) Permettez moi de revenir aux partis .Quels sont les critères nécessaires à leur création? Faut-il un nombre minimum d'adhérents pour cela? Sur quelle base seront-ils subventionnés (en application des lois 97-48 du 21 Juillet 1997 complétée par la loi 99-27 du 29 mars 1999). Ceci m'amène à demander une refonte totale de la loi 88-32 du 3 mai 1988 organisant les partis politiques en y incluant, entre autres changements, l'obligation d'une transparence absolue et totale concernant l'identité des membres fondateurs et des adhérents. J'ose espérer que ces quelques propos trouveront un écho et auront, peut-être, une mise au point de qui de droit. M. Ben Achour pourrait, éventuellement, nous consacrer un peu de son temps si précieux pour aider à nous retrouver. Démocratiquement vôtre.