L'identification des moyens de coordonner davantage les efforts nationaux et internationaux sur le plan humanitaire à Ras Jedir, ainsi que l'évaluation de l'approche stratégique pour la gestion des développements de la crise des évacués ont fait l'objet d'une réunion d'information, jeudi, au ministère des affaires étrangères. Représentants diplomatiques basés à Tunis, experts onusiens et acteurs des organisations internationales et humanitaires ont pris connaissance, à cette occasion, d'un plan de contingence en prévision de la deuxième phase de cette crise et prenant en compte tous les scenarii possibles, à savoir une escalade aiguë du conflit avec afflux massif temporaire de réfugiés et de blessés, une crise qui perdure sur fond de conflit chronique générant un exode massif en vagues successives de réfugiés avec installation prolongée et demandes de soins dans les trois gouvernorat du sud-est, ou encore l'éventualité d'une solution négociée de la crise libyenne avec pour corollaire également, un afflux de ressortissants libyens et autres résidents en Libye à la recherche de soins médicaux, le système sanitaire libyen étant sérieusement détérioré. Présenté par le coordinateur des opérations sanitaires au niveau de la frontière tuniso-libyenne durant la première phase de la crise des réfugiés dont le nombre a atteint les 241.702 dont 29 % de Libyens et de Tunisiens, le nouveau plan de contingence s'articule autour de quatre axes à savoir: le maintien du dispositif actuel de 1ère ligne et le renforcement de la surveillance épidémio-sanitaire, l'organisation d'un système d'évacuation des blessés et des malades graves, la réhabilitation des structures sanitaires de première ligne sur le chemin de l'évacuation et la consolidation des capacités des hôpitaux du Sud-Est tunisien. Dr Habiba Ben Romdhane, ministre de la Santé publique a exprimé, à cette occasion, sa gratitude et sa considération pour l'intérêt et le soutien portés par la communauté internationale à la stratégie mise en place par la Tunisie pour mener à bien les actions humanitaires et de secours en faveur des évacués de Libye. Elle a, en outre, souligné la nécessité de renforcer les capacités de soins des structures sanitaires mobilisées pour la gestion de cette crise. Il s'agit, a-t-elle indiqué, de faire face à tous les impondérables sans trop compter sur un effort volontariste déjà à bout de souffle. Il est à noter que les structures de santé ont assuré dans les camps quelque 45.000 consultations médicales avec 2 % de transferts vers les hôpitaux avec une moyenne quotidienne de 900 consultations, au cours des 50 deniers jours sans compter les opérations de vaccination de femmes enceintes et des enfants.