De la reprise de la compétition l'Espérance n'a pas été la seule à tirer un bénéfice. Le CS Sfaxien, le CSH-Lif et El Gaouafel ont empoché trois points qui vont servir à chacun d'eux un intérêt spécifique. Le CSS peut désormais prétendre disputer une deuxième place au classement quoiqu'il est encore à cinq points de l'Etoile. Le CSHL, en détrônant le S. Tunisien de la quatrième place peut rêver à une participation à une compétition africaine. Quant à El Gaouafel, il peut désormais respirer en mettant entre lui et la lanterne rouge deux clubs tout en rejoignant l'ES Hammam-Sousse. Quant aux grands perdants, outre l'Etoile et à un degré moindre le CAB, le Stade Tunisien et l'ES Zarzis sur le plan technique c'est notre espoir de voir une autre ambiance régner sur nos stades qui s'évanouit dans la fumée des fumigènes et dans les débandades à travers les terrains par des inconscients du mal qu'ils viennent de nous faire. En effet de Radès à Gabès en passant par Sousse, Sfax et Béja, le spectacle a été décourageant. Dans cette dernière ville, les choses déjà graves se sont compliquées par des décisions irrégulières commises par l'arbitrage sous des pressions visiblement sécuritaires mais non moins anachroniques et anti-règlementaires. Notre critique serait incomplète si on ne met pas en cause la piètre manière avec laquelle tous les clubs ont repris le jeu après trois mois de chômage. Déjà samedi trois rencontres avaient annoncé la couleur l'Espérance ne doit se satisfaire de sa large victoire que par sa seconde mi-temps facilitée par le relâchement soudain des cabistes qui n'avaient pu digérer le premier but. Mais si l'Esprance a raté dans la manière qu'une mi-temps, l'Etoile et le Club Africain sont passés à côté de la plaque tout au long de leur rencontre. Aucun d'eux n'a fait preuve d'imagination pour déjouer le système défensif du CSHL et de l'AS Gabès. Il est vrai qu'en plus de l'imagination, leur rythme ne pouvait leur permettre de profiter de leur supériorité technique à titre individuel. Mais gardons-nous d'attribuer leur échec à leur seule déficience. La valeur des Hammam-Lifois dans la présence à l'entre-jeu et le système défensif Gabésien ont assez pesé dans la balance pour leur permettre au premier de gagner et au second d'obtenir la parité. Dimanche : des buts et des contrariétés Dimanche aurait pu être plus satisfaisant, ne serait que sur le plan de l'efficacité. En effet chacun des quatre matches a eu son lot de buts quoique le stade à Radès n'a eu cette chance que grâce à un penalty tout comme le Club Africain la veille. La rencontre de Gafsa a finalement été la moins mauvaise sur tous les plans sur terrain comme sur les gradins. El Gaouafel n'a fait transpirer aucune de ses gênes que l'inaction et le manque de moyens nous les faisaient sentir. La victoire a été obtenue dans les règles de l'art sur un adversaire qui n'a nullement démérité. Et si à Sfax la victoire du CSS a été difficile mais normale, la partie n'a pas manqué d'une ébauche d'envahissement de terrain ni surtout de penalty ni d'expulsion Hammam-Sousse avait pourtant donné l'illusion qu'il pouvait causer une petite surprise. Les joueurs ont eu le tort de céder à l'énervement devant un arbitrage qu'ils ont jugé peut-être pas à tort, comme frustrant. Mais c'est à Béja que la journée a montré son plus mauvais visage. Cette rencontre qui a duré plus de deux heures s'est finalement terminée en queue de poisson. On ergotera longtemps pour savoir qui a eu tort. En dehors du public. Notre propre analyse ne peut déboucher que sur la conclusion que c'est bien l'Avenir qui à son corps défendant, a dû payer les pots cassés. A son corps défendant, car elle a été victime de quatre injustices : on l'a persuadée de reprendre le jeu après vingt minutes d'arrêt de jeu, ce qui est contraire au règlement. L'adversaire ne lui redonne pas le ballon alors qu'il était lui ou son public la cause de l'arrêt et subit par ce manque de fair-play un but entaché en plus d'hors-jeu et de faute de main. Et pour que la mascarade aille jusqu'au bout, c'est son propre gardien et capitaine que fait du zèle excessif qui offre à l'olympique de Béja une victoire que seul le public peut s'enorgueillir de dire que c'est lui qui l'a obtenue. Pour couronner ce surréalisme dont le public a été l'auteur « Dimanche sport » n'a pas trouvé mieux que de nous diffuser en toute naïveté, après coup, les déclarations faites avant les matches où on ne parlait que de responsabilité que le public allait, assumer.