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« La Révolution c'est le mérite exclusif des jeunes cyberdissidents » !
En marge de la Journée Mondiale de la liberté de la presse - Larbi Chouikha, enseignant à l'IPSI et membre de l'Instance nationale pour le secteur de l'information et de la communic
Publié dans Le Temps le 04 - 05 - 2011

A l'occasion de la célébration, hier, de la Journée mondiale de la presse, nous avons invité M. Larbi Chouikha, professeur à l'Institut de presse et des sciences de l'information et membre de l'Instance nationale pour le secteur de l'information et de la communication. Il nous parle de cette première célébration après la Révolution, du rôle des jeunes et des nouvelles technologies dans la chute du régime de Ben Ali. Interview.
* Le Temps : C'est la première célébration de cette Journée après la Révolution. Qu'elles sont vos impressions ?
M.Larbi Chouikha : C'est avec émotion que je participe ici à cette célébration. Avant on fêtait cet événement avec les militants de la Ligue tunisienne de Défense des droits de l'Homme et les militants de l'Association Tunisienne des Femmes démocrates et avec quelques personnalités indépendantes dans la discrétion et sous haute surveillance policière si on n'est pas carrément interdits de se réunir. J'espère que ce souffle de la liberté s'élargira.
* Cette Révolution spontanée a surpris même les observateurs les plus avertis et elle a précipité en 28 jours la chute du régime de Ben Ali. Comment vous l'expliquez ?
- Il ressort qu'en Tunisie, depuis trois ans, le développement du réseau social numérique Facebook est l'un des faits les plus notables de l'évolution de l'usage d'internet dans notre pays. Cette nouvelle « arène médiatique » a contribué à la mobilisation de l'action. Donc, avec le développement des réseaux sociaux et l'accroissement des internautes, le web est devenu un espace autonome d'expression et de socialisation politique d'une partie de la jeunesse tunisienne. Les technologies de communication comme Internet et le portable, ont contribué à précipiter la chute du régime de Ben Ali. Mais les prémices de cette « Révolution numérique » ne remontent pas au 17 décembre 2010 mais aux années 2000 avec l'apparition des premiers sites cyberdissidents.
* Les principaux acteurs de cette Révolution sont donc les jeunes ?
- Oui, le grand mérite revient à ces jeunes qui ont su utiliser les technologies de la communication abondamment en déployant des méthodes d'action et un discours radicalement opposés à ceux de leurs aînés. Chercheurs et acteurs politiques ont longtemps sous-estimé les nouvelles formes de politisation qui gagnaient la jeunesse tunisienne et notamment les diplômés de l'université. Le constat qui s'est imposé ces dernières années en Tunisie se fonde sur le fait que dans une situation de verrouillage persistant des espaces d'expression et de paralysie de la vie politique, l'usage d'internet devient plus intense et se généralise à toutes les couches sociales. Il supplante même les médias traditionnels et se mue en instrument de contestation contre le régime.
* Les réseaux sociaux et les sites de cyberdissidents tunisiens ont donc ouvert la voie à un nouveau processus collectif d'énonciation des enjeux du mouvement protestataire ?
- Oui, par le truchement du réseau social le plus prisé, Facebook et le recours aux TICS ces jeunes développement des formes d'actions et de mobilisation qui seront relayées dans la vie quotidienne et réelle par les manifestations de rue, des mouvements de grève, des attroupements devant les bâtiments publics, le scandement des slogans etc… tout passait par eux. Du virtuel on passe au réel. Et ces nouvelles formes de contestation abondamment utilisées par les jeunes, auguraient l'amorce d'une révolution générationnelle qui s'esquissait déjà à travers les formes d'actions et les discours qu'ils déployaient. Ceux-ci s'opposaient nettement à ceux de leurs aînés par la radicalisation des termes, la dénonciation systématique du régime et surtout, par l'appel à la rupture totale et irréversible avec lui : Ben Ali, dégage.
* Quel rôle jouent ces réseaux sociaux, aujourd'hui ?
-Aujourd'hui, en cette période de transition ils investissement l'espace public et s'érigent en véritable acteur de la vie publique. Animateurs et utilisateurs s'en servent abondamment pour critiquer, dénoncer, révéler, tourner en dérision des mesures gouvernementale et persifler des personnages en vue.
* Faut-il avoir peur de ces réseaux ?
-Tout d'abord, un réseau social numérique se définit par trois caractéristiques. 1/ C'est un processus de subjectivation qui réagit comme interaction entre des individualités. 2/ C'est une puissance d'accélération et d'intensification très forte pour des événements qui émergent en situation de crise aiguë qui affecte la société ou un groupe d'individus. 3/ Sa singularité est qu'il est contre toute forme de monopole.
Il convient donc de signaler, d'une part, qu'il ne s'agit que d'une technologie et comme toute technologie, elle ne peut, à elle seule, provoquer des changements sociaux notoires, mais dispose cependant de sources suffisantes pour les accompagner, les cristalliser quand les relais traditionnels de mobilisation font défaut.
D'autre part, toute tentation à vouloir les régenter est, non seulement, inadmissible, mais produira de surcroît des effets inverses à l'image de ce que nous avons pu observer ces derniers temps dans plusieurs pays arabes. Le succès des réseaux sociaux numériques est une réaction à l'indigence des médias traditionnels et au rétrécissement des espaces d'expression.
Interview réalisée par Néjib SASSI


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