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La bourde de Lotfi Laamari, les dits et les non dits de Béji Caïd Essebsi, et les « oublis » de nos journalistes
Débat télévisé avecle Premier ministre
Publié dans Le Temps le 10 - 05 - 2011

Après l'entretien accordé dimanche dernier par le Premier Ministre à nos trois chaînes nationales de télévision, nous avons cru bon de livrer à chaud cet ensemble de remarques plutôt critiques sur la prestation des journalistes invités et sur quelques réponses de M. Béji Caïd Essebsi.
A notre avis, le « coup d'éclat » de l'interview fut la question posée par Lotfi Laamari sur la possibilité de demander aux forces de l'OTAN de défendre nos frontières avec la Libye. Habitué à jouer le beau rôle dans les émissions où il participe sur Hannibal TV, il crut, cette fois encore, devoir s'illustrer aux dépens de ses deux collègues de la Nationale et de Nessma lesquelles, pour son malheur, le laissèrent poser sa question-bourde et tirer le premier sa « boulette » du jour. Ne cachant point sa sympathie, nous dirions même son soutien, pour les rebelles en guerre contre Gaddafi, et passant sous silence les abus et les exactions commis en terre libyenne par les forces étrangères (guère désintéressées) au nom de la défense des civils, Lotfi Laamari s'étonna que la Tunisie n'ait pas jusqu'aujourd'hui et après les incursions et agressions répétées des voisins libyens, demandé « secours » à nos « amis » de l'OTAN. Heureusement que Béji Caïd Essbsi l'arrêta net en lui rappelant un devoir sacré que le premier ou même le dernier des journalistes « révolutionnaires » est censé connaître et défendre, à savoir la souveraineté de l'Etat tunisien et de ses décisions. Sur cette question, le Premier ministre tunisien a réagi fort honorablement. Nous l'avons même senti effarouché, indigné par « la sotte » demande de Laamari.

Toujours diplomate

Dans d'autres réponses néanmoins, Béji Caid Essebsi fut soit trop impulsif, soit peu convaincant, soit plutôt évasif. En tout cas, il n'a pas tout dit de manière explicite et son discours regorgeait de non-dits et d'inter-dits. Reconnaissons tout de même qu'il était le mieux préparé à l'entretien et le moins pressé de le finir. Nos trois journalistes ne surent pas tout tirer de lui et n'abordèrent que les sujets qu'ils estimaient les plus « brûlants ». Revenons au Premier ministre à qui l'interview offrit visiblement une belle opportunité pour rendre à Farhat Rajhi la monnaie de sa pièce : chaque fois qu'il évoquait l'ancien ministre de l'intérieur, Béji Caïd Essebsi tint des propos ostensiblement railleurs, méprisants, voire même insultants. C'était dans l'ensemble une riposte plus passionnée que mesurée. A propos de Kamel Letaief, Beji Caid Essebsi ne fit pas seulement la fine bouche, mais ne daigna même pas prononcer son nom. Il rappela surtout qu'en chef du gouvernement, il ne recevait ses ordres de personne tout en nuançant ce ferme refus de partager avec qui que ce soit les prérogatives de premier ministre, par quelques évocations lapidaires de la prééminence du pouvoir présidentiel dévolu à Foued Mbazaa. En ce qui concerne ses rapports avec les journalistes, objet récurrent de certaines réserves, le Premier ministre ne dérogea pas, cette fois non plus, à son ton badin coutumier et usa de son humour un tantinet intimidant et parfois ouvertement dénigreur. Il concéda, certes, quelques formules courtoises et des compliments flatteurs aux trois journalistes de la télévision, mais il ne put cacher une certaine rancœur contre les attaques des médias (excessives et infondées à ses yeux) contre lui ou contre son gouvernement. Il est vrai que durant les trente années que Béji Caïd Essebsi a passées au pouvoir sous le règne de Bourguiba, les hommes de la presse qu'on « autorisait » à interviewer un Premier ministre se comptaient à peine sur le bout des doigts d'une seule main et tout le monde connaît la « tendresse » des questions que ces journalistes privilégiés (sélectionnés, plutôt) posaient aux dirigeants et la « douceur » des articles dont ils encensaient les hauts responsables interviewés. Aujourd'hui, les langues se sont déliées et pour parer aux plus médisantes d'entre elles, il n'y a aucun mal à jouer la carte de la transparence totale. Choix pris presque à contrecœur par si Béji qui aurait aimé rester discret sur certaines questions. Et de fait, il l'est resté dimanche soir sur quelques sujets. Disons plutôt qu'il a répondu en diplomate de temps à autre. Comme sur la visite au Qatar de notre ministre de la Défense chargé alors, selon Béji Caïd Essebsi, d'un dossier de coopération économique ! Le Premier ministre « provisoire » (la polémique sur ce qualificatif était drôle) nous a semblé par ailleurs suggérer la possibilité (la probabilité ?) de deux reports : celui des élections de l'Assemblée constituante et celui des grands examens nationaux, en particulier du baccalauréat. Nous l'avons même trouvé un peu sceptique quant au respect du délai du 24 juillet prochain. Lorsqu'il a évoqué son entretien avec Iyadh Ben Achour à ce sujet, le Premier ministre ne pouvait pas ignorer que les appréhensions de ce dernier résumaient celles de plusieurs autres membres de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution et les appels lancés par certains chefs de partis en faveur du report de la date des élections en question.

L'actualité d'abord

Toujours est-il que globalement, les réponses de Béji Caïd Essebsi dénotaient une assurance certaine chez cet homme qui ne s'énerva quasiment pas et était disposé à rester encore plus longtemps avec ses invités. Ces derniers le déçurent quelque peu parce qu'il aurait aimé les voir poser d'autres questions sur, entre autres, le déficit budgétaire qui n'augure rien de bon pour les salariés de l'Etat. Le Premier ministre aurait sans doute voulu s'étendre sur les dossiers économiques et sociaux, sur le développement équilibré des régions. Curieusement, c'est lui qui a évoqué la nouvelle répartition du budget national et souligné le chambardement total opéré au profit des gouvernorats de l'intérieur. On ne lui a pas non plus posé de questions sur l'utilisation des sommes « faramineuses » prêtées ou promises à la Tunisie, sur les résultats de la visite « économique » du ministre de la Défense au Qatar, sur l'opportunité d'un projet « laitier » à Sidi Bouzid alors qu'à Jendouba, on arrose les prés, les jardins et même le bitume avec le lait en trop. Bref, nos trois journalistes tenaient déjà leurs « scoops » une heure après le début de l'interview avec Si Béji. Ils avaient fait le tour de l'actualité « brûlante », et ne demandaient pas plus que le « menu du jour ». Ils l'eurent et c'est Monsieur Caïd Essebsi qui, paraît-il, resta sur sa faim ! Nous aussi, d'une certaine manière !
Badreddine BEN HENDA

Pavé

Béji Caid Essebsi fut soit trop impulsif, soit peu convaincant, soit plutôt évasif. En tout cas, il n'a pas tout dit de manière explicite.


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