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L'enfer est pavé de bonnes intentions
Lecture à travers les péripéties de l'affaire Rajhi
Publié dans Le Temps le 22 - 05 - 2011

Ce que je vais dire pourrait paraître paradoxal par ces temps post -révolutionnaires où tous les macaques, suceurs de roues, mouchards et miliciens confondus, se révèlent être la pire crème de l'avant-garde.
Ceci concerne tout d'abord la dissolution du R.C.D.
Annonçons tout de suite la couleur. J'ai été, je suis et je serais pour toujours, opposant à ce parti qui a instauré la torture et le pouvoir policier, comme seule initiative de gouvernance pour le pays.
Mais Rajhi a –t-il rendu service à la patrie en ordonnant sa dissolution, pure, irrévocable et absolue ?
A-t-il jugé la portée d'une telle décision ? Evidemment que ce parti, accaparé les dernières années, par la ridicule mafia tunisienne a vu la charge de haine que lui voue le peuple, redoubler de violence et que la demande de son anéantissement était plus que légitime. Mais, c'est connu, la gestion des affaires publiques doit se baser sur la raison et non sur les sentiments. Et s'il a répondu au désir populaire, Rajhi a-t-il servi le peuple en ordonnant cette dissolution ou bien a-t-il simplement voulu surfer sur cette vague de refus, pour s'entourer de l'aura des héros ?
Il serait pour l'histoire, celui qui a pris une décision qui nécessitait un grand courage. Reste à savoir si ce courage n'est pas plutôt de la témérité, sinon de l'inconscience ou de l'ignorance politique ?
En effet, comment croire qu'il suffisait de parapher un petit bout de phrase pour qu'une machine, aussi puissante et aussi rodée à la gestion des affaires publiques, puisse être mise hors d'état de nuire ? Par quelle autre machine, Rajhi pensait-il changer cette institution qui a fait corps avec la réalité politique du pays, aussi néfastes que furent ses résultats, surtout durant les dernières années du règne du R.C.D ? Quoi que nous pensions, le vers était dans le fruit depuis très longtemps, depuis la prise en mains de Bourguiba par Mendès France et les institutions publiques ou secrètes qui gravitaient autour de lui. Le R.C.D est dans la lignée inévitable de la politique de Bourguiba qui prophétisait que la Tunisie, vivrait sous son règne, au moins un siècle après sa mort.
Ben Ali a mis toutes ses forces pour combattre le Parti au début de sa prise de pouvoir. Il s'est vite rendu à l'évidence : il avait affaire à un rival de taille suprême et faute de pouvoir l'anéantir, il a dû se plier à ses diktats, changer de politique et se contenter de le faire pourrir de l'intérieur.
Comment Rajhi pensait-il réussir, là où celui qui avait tous les pouvoirs a échoué ?
Il aurait été plus sage de faire passer devant la justice, tous les criminels qui ont investi le R.C.D, lui couper la mainmise totale qu'il avait sur l'administration et la société, tenir compte du fait que tous les cadres – à quelques exceptions près- étaient et sont encore inféodés à ce parti, que beaucoup d'entre -eux appartiennent à la troisième et quatrième génération de l'Indépendance et qu'ils sont prêts, puisqu'ils n'ont pas d'autre choix, à entrer dans la bataille démocratique. Bref, le réduire à un parti semblable à tous les autres, et laisser au peuple par la voix des urnes décider de son devenir, et de celui de tous les autres partis et coalitions politiques. Au lieu de cela, que se passe-t-il réellement ?
Les « Caîds » de ce vieux parti du pouvoir absolu n'a d'autre choix que de jouer les trouble-fêtes et ils ont les grands moyens pour cela. Le vide qu'ils ont laissé a été occupé par les islamistes.
Ces derniers ont des locaux partout dans les Cités et dans les moindres recoins du territoire. Ajoutons à cela, les mosquées qui leur servent, malgré la patte blanche du parti non-cultuel qu'ils affichent, de grands terrains de rassemblement.
Il serait triste tout de même que cette belle, fragile et intelligente révolution des tunisiens, ramène au pouvoir, un parti qui n'a d'autre programme économique, social et politique que celui de combattre le mal et les non-croyants.
Nous n'avons pas souffert de plus d'un demi-siècle de dictature du Destour, pour tomber sous le joug de la plus noire des dictatures : celle des pouvoirs réactionnaires.
Ils prétendent cependant accepter totalement, le jeu démocratique. Personnellement, je n'en crois rien.
Car la démocratie ne peut se faire sans stratégie économique et les islamistes, par la voix de leur chef ont reconnu qu'ils n'en avaient aucune. Ils ont donc un seul objectif pour avoir une légitimité historique : ordonner, organiser et favoriser la chasse aux sorcières. Et des sorcières, le pays n'en manque pas. Du moins à leurs yeux !
Tant qu'on n'aurait pas séparé le cultuel du politique et ceci radicalement, le paysage tunisien serait l'arène de multiples tempêtes dévastatrices qui n'aboutiraient que vers un seul résultat : empêcher le pays d'évoluer et le réduire à un ensemble de perdants vivant sur l'âge d'or d'un passé mythifié, et un futur qui n'a que deux issues : l'Enfer ou le Paradis.
Quant au présent, il n'a aucun intérêt pour le moment. On en parlera demain, ou dans quelques années, ou bien le jour de la résurrection. Rien ne presse.
Quel est ce mouvement qui s'appelle ni P… ni soumises et pourrions-nous dire à notre tour : ni R.C.D ni barbus ?
Et puis qui est ce suppôt de Satan qui a dit un jour que “la religion est l'opium du peuple ?”
Que signifiait-il par cela ? A-t-il goûté aux charmes ensorcelants de cette plante ? L'opium est-il bon ou mauvais pour la santé des peuples ?
En tous cas, cette mixture semble réussir à certains : ceux qui, faute de vous promettre un avenir radieux, menacent vos ennemis de finir dans les feux de la Géhenne et vous certifient que vous serez logés aux premières loges du Paradis.


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