Des associations tunisiennes ont appelé à manifester, ce dimanche 22 mai, en faveur de la suspension du remboursement de la dette extérieure contractée, ces dernières décennies, par la Tunisie, parce que cette dette extérieure a été utilisée au service des intérêts particuliers de l'ancien régime du président déchu Ben Ali, déclare-t-on. Le peuple tunisien qui a déjà souffert de la malversation sous ce régime, n'a pas à payer à sa place. Ces appels interviennent au moment où, fidèles à l'ancienne rhétorique d'avant la Révolution, les nouvelles autorités tunisiennes post révolutionnaires ont très tôt annoncé l'intention de la Tunisie de continuer à honorer ses engagements dans ce domaine et ont dit rejeter un rééchelonnement de la dette extérieure de la Tunisie estimée à près de 38% du PIB. Son montant a été toujours donné, officiellement, au moyen de son taux par rapport au PIB dont la valeur exacte reste, à son tour, mal fixée. Aussi, on peut estimer la dette extérieure tunisienne entre 10 milliards et 15 milliards de dollars. Paiement La première tranche du service de la dette extérieure tunisienne pour cette année 2011, c'est-à-dire son remboursement, a été payée en avril, alors que la deuxième tranche devrait être payée en septembre. Plusieurs commentateurs nous ont dit soutenir une éventuelle décision officielle allant dans le sens de la suspension du remboursement de la dette extérieure, pour les raisons invoquées. « Ce serait même la première décision à caractère révolutionnaire que le gouvernement provisoire tunisien aurait prise en matière de politique étrangère, demeurée jusqu'à présent, comme par le passé, incolore, inodore et sans saveur, et prête, ainsi, à prendre toutes les couleurs, toutes les odeurs et toutes les saveurs, au gré des circonstances », a noté un commentateur. « Le remodelage de la politique étrangère de la Tunisie conformément aux principes de la Révolution du 14 janvier n'a pas fait, encore, l'objet de débats sérieux, a-t-il ajouté, soulignant que l'intérêt supérieur de la Tunisie censé guider cette politique étrangère a changé de nature et n'est plus le même, car cet intérêt supérieur se confond aujourd'hui avec les intérêts réels et pérennes du peuple tunisien et non pas avec ceux du régime en place et des hommes qui en profitent. » Des économistes de renommée mondiale dont des prix Nobel d'économie ont signé dernièrement un appel à l'appui de la Révolution tunisienne, au plan économique, et recommandé, entre autres, un allègement de la dette extérieure de la Tunisie. Par contre, beaucoup de nos économistes et financiers trop attachés aux analyses formalistes, ont adhéré à la thèse officielle de la continuation du remboursement « de peur que la notation de la Tunisie par les agences de notation internationales, ne se dégrade davantage et l'empêche à obtenir de nouveaux prêts extérieurs ».