• 76,4% des Tunisiens optimistes • 73,3% ont confiance en l'avenir • Partis : Ennahdha en tête avec 16,9% suivi du PDP qui perd 6 points : 9,5% en ce mois contre 15% au mois de mai Confusions, incertitudes, ignorance, indécisions : le flou domine la scène nationale: autant de qualificatifs qui caractérisent le paysage politique tunisien. Après la fixation de la date des élections de la constituante, Tunisiens et Tunisiennes ne sont pas près de se fixer et d'ajuster leurs mesures. Entre matraquage médiatique et belligérance des partis politiques, une stridente cacophonie. N'empêche qu'un suivi périodique du paysage politique est souvent à l'ordre du jour. Fidèle à sa tradition, SIGMA Conseil vient de publier les résultats de l'enquête mensuelle arrêtée au mois de juin prospectant l'opinion publique et les intentions provisoires de vote auprès d'un échantillon de 1014 individus. Les statistiques et les réponses changent d'un mois à l'autre et d'un sondage à l'autre en attendant la date butoir. Alors que les jeux semblent être faits et on attend de tirer la carte gagnante. La pomme de discorde La date des élections de la constituante, cette pomme de discorde qui ne fait qu'électriser la scène politique entre partis concurrents, la commission électorale indépendante et le gouvernement a été finalement décidée pour le 23 octobre 2011. Une date qui marquera le début du processus démocratique en Tunisie et mettra à l'épreuve le sens et le degré de civisme et l'aspiration des Tunisiens à la liberté et à la démocratie. 52,5% des personnes interviewées trouvent cette échéance convenable contre 41,5% ont exprimé leur refus quant au choix de la date. S'agissant de l'intention des Tunisiens à participer dans les élections, 87,3% de la population représentative se dirigeront vers les urnes le 23 novembre 2011, soit 6323229 sur 7216780 des électeurs potentiels vont aller au vote. Un taux très élevé qui dénote l'engagement et la volonté des Tunisiens de faire partie de la « fête » et de participer à la mise en place de la première pierre, en attendant la fin de l'édifice démocratique. Seulement les électeurs potentiels restent indécis et ne savent pas encore pour qui ils donneront leurs voix. 41,2% des électeurs potentiels sont indécis contre 40,3% qui ont déjà choisi un parti. A noter que 12,6% affirment qu'ils vont s'abstenir. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui les Tunisiens sont plutôt en quête de savoir. Connaître les programmes électoraux des partis politiques, s'arrêter sur le comment et le pourquoi des éventuelles coalitions, voir un peu plus clair surtout qu'avec plus de 80 partis en lice la course sera semée d'embûches. Et même si les élections de la constituante est un événement majeur qui marquera la vie politique en Tunisie d'ici les cinq prochains mois qui viennent, la majorité des personnes interrogées craignent le chaos politique et une crise économique durable. Deux scénarios qui ne manqueront pas d'obstruer l'avenir du pays. Outre l'avenir politique, les Tunisiens ont d'autres préoccupations plus importantes et plus préoccupantes que le vote et les élections de la constituante. La sécurité, le chômage et la santé sont les trois préoccupations qui taraudent le quotidien et le devenir des Tunisiens, toujours selon l'échantillon couvert par l'enquête. 76,4% des Tunisies sont optimistes et 73,3% ont confiance en l'avenir du pays. Voilà une note d'optimisme qui lance une petite lueur d'espoir à l'horizon. Des hauts et des bas S'agissant des partis politiques, la cote vacille. Des hauts et des bas d'un mois à l'autre et les jeux ne sont pas encore faits. Ainsi et selon le sondage effectué par SIGMA Conseil et dont les résultats ne tiennent qu'à leurs auteurs, le « Mouvement Ennahdha » arrive en tête du classement avec 16,9% de suffrage contre 15% enregistrés au mois de mai 2011, suivi par la parti démocrate progressiste, Ettakatol, le Parti Al Watan, et CPR. Il est à noter que le PDP perd en ce mois de juin 5 points par rapport au vote du mois de mai dernier en enregistrant 9,5% de suffrage contre 14,6% enregistrés en mai. Toutefois et malgré les hauts et les bas des partis politiques, 41,2% des interviewées ne sont pas encore fixé quant au parti politique pour lequel ils vont voter. Bien que le mouvement Ennahdha semble avoir pour le moment la partie belle avec 41,9% des votes. Et au top 5 des partis politiques par nombre d'électeurs et par région on trouve : Ennahdha, le Parti Démocrate Progressiste, le FDTL (Forum pour le travail et la liberté Attakatol), CPR (Congrès pour la République) et Al Watan. D'après ce classement, on constate que les personnages médiatiques qui occupent les devants de la scène médiatique ont largement contribué à accroître la notoriété leurs partis respectifs. Il s'agit entre autres, de Rached Ghannouchi, de Néjib Echebbi/May Jribi, de Mustpha Ben Jâafar et de Mohamed Marzouki. Cinq partis ont vogue contre 75 en berne, à qui mieux mieux ? Le plus important serait de garantir des élections transparentes et une concurrence pure et parfaite entre partis en lice, où les médias et la presse écrite resteront un élément neutre dans la partie politique en gestation.