Au local de Franklin Roosevelt, dimanche après-midi, La Goulette a fait sa fête. Deux cérémonies étaient à l'ordre du jour du Conseil de Sauvegarde de la Révolution, l'une sportive, l'autre administrative. La première concernait l'entraîneur l'équipe de basket-ball, Monsieur Walid Gharbi, qui a réussi à sauver l'EOGK de la relégation et qui a donc amplement mérité cette honorification. L'oxygène de la ville Néanmoins, il faut reconnaître que son apport technique indéniable a pu donner ses fruits grâce au soutien financier et moral de tous les fans, l'équipe était confrontée à des difficultés financières très sérieuses. Et les fans en cette période cruciale ne sont pas seulement les passionnés de sport, mais également tous les patriotes qui consentent des sacrifices pour défendre un patrimoine national. L'EOGK en est un, et c'est ce qu'a commencé par souligner notre ex gloire de basket-ball, il a rappelé le passé prestigieux de cette équipe-phare. « Le sauvetage de celle-ci est en fait un sauvetage des jeunes, puisqu'elle représente pour eux la famille protectrice, elle est la mère qui couve ses enfants avec amour, a ajouté Monsieur Gharbi ». Un autre grand basketteur, l'une de nos anciennes gloires qui est le rapporteur général l'a relayé pour rappeler que La Goulette n'est pas seulement la mer, la corniche, le port, le théâtre « El Karraka », mais aussi LE BASKET-BALL qui est l'oxygène que respire la ville. Après ces brèves mais très significatives allocutions, on était passé à la remise des cadeaux à l'entraîneur sauveteur. La détermination face à la menace Le deuxième grand sujet de cette journée très particulière qui restera gravée dans la mémoire des habitants de la délégation c'était la cérémonie d'investiture des membres du conseil municipal. La tâche de cette réunion générale interne c'était la fixation de la date de cette cérémonie. L'assemblée a choisi le Jeudi 23 Juin. Ce jour-là, l'investiture aura lieu dans le local, et puis on se dirigera en cortège vers La Terrasse de Roosevelt où on procèdera à la présentation des nouveaux membres de la commune aux habitants de la délégation dans une ambiance festive. La cérémonie officielle, elle, aura lieu plus tard. Avant d'arriver à déterminer définitivement cette date buttoir, on a dû batailler très dur. La question relative à la formation du nouveau bureau municipal était tranchée il y a longtemps par les membres du Conseil: non à la désignation, oui au consensus. Il n'y avait pas d'équivoque là-dessus, la condamnation de la position du gouverneur était nette. Mais voilà que des « émissaires » de ses proches sont venus transmettre un message de menace à l'adresse de ces récalcitrants qui refusent le « compromis ». « Vous devez les accepter dans votre liste sinon vous aurez à faire à leurs hommes de main le jour de l'investiture, ils sont décidés à vous tenir tête jusqu'au bout et ce par tous les moyens, a averti l'un de ces médiateurs ». Pour donner à leur décision plus de légitimité et donc plus d'autorité, les membres du Conseil ont procédé à des élections, ce qui était une concession inadmissible pour la majorité d'entre eux. Le verdict était très éloquent : le tous moins un l'a remporté haut la main et très fièrement. L'autre moyen de se donner plus de crédibilité c'était une pétition populaire qui sera le socle de cette légitimité. Au début de la séance, le coordinateur général a rappelé la décision de la Coordination Régionale de Tunis des Conseils de Sauvegarde de la Révolution qui s'est réunie le jour même à La Marsa. Un sit-in sera observé Samedi 25 Juin à 10h du matin qui est une mise en garde contre les autorités qui s'obstinent à pratiquer les anciennes méthodes. L'exemple type présenté en la matière est celui de Séjoumi où la municipalité est toujours la même comme si la Révolution n'avait pas soufflé sur cette région du pays qui a pourtant payé cher le tribut de la liberté et de la dignité. Un autre exemple a été avancé, celui de Ben Arous où était organisé un sit-in ce même Dimanche à cause de la liste municipale qui est pire que la précédente. Place à la fête La parole était ensuite donnée au président du festival de La Goulette, Monsieur Taïeb El Brari. « Les arts de la rue dureront trois jours, a-t-il annoncé comme nouvelle. Il y aura sur le podium la représentation d'une pièce sur « El Bratel », pour le cinéma, la projection se fera en plein air, les arts figuratifs s'occuperont de l'encadrement des enfants autour du thème de la révolution et il sera mis en place une coordination avec les restaurateurs à l'occasion du festival des poissons. Le grand festival de la Méditerranée de « El Karraka » durera tout un mois et il aura certainement un succès inédit en raison de la fermeture du festival de Carthage pour travaux, il sera à coup sûr le phare de la Banlieue Nord, a-t-il conclu ». Enfin, c'était au chef du groupe des rappeurs, le jeune Mondher d'intervenir. Il a rappelé le programme estival alléchant avec la radio mobile qui sera sponsorisée par Shems FM, cette radio nationalisée assurera six heures de ses émissions quotidiennes sur La Goulette. Il y aura aussi une animation au sein des restaurants qui participeront aux concours qui seront organisés par la radio. La fin de la réunion n'a pas été aussi gaie que son début, puisque l'un des membres a signalé la présence d'une photo géante de Ben Ali à l'ancienne cellule destourienne afférente à la maison de la culture et qui en était la loge. Là, le président du festival est intervenu pour affirmer que le Ministre de la Culture lui a autorisé de démolir la cloison et de remettre le local à son état initial.