C'est le cas de le dire dans la mesure où l'Espérance de Tunis devait gérer une pression découlant de l'importance de l'enjeu dans le derby d'un côté et de sa connaissance de la victoire réalisée par son rival dans la course au titre, l'Etoile du Sahel d'un autre côté. Sans oublier le manque le compétition de deux à trois joueurs dû à une longue inactivité pour cause de blessures. Le but le plus rapide d'un derby
Dix secondes ont suffi pour faire balayer toutes ces appréhensions. Le temps de permettre quatre touches de balle et un ballon expédié du plat du pied par Darragi au fond des filets du plus jeune des Nefzi. Une action déjà vue aux entraînements et minutieusement préparée en prévision du derby. Nous l'avons vécue de visu au cours des deux dernières séances d'entraînement. Le match est bien parti pour une Espérance toujours fidèle à son 4-2-3-1 mais dont les joueurs ont eu le tort de passer plus de temps dans leur zone que de pousser l'adversaire dans sa moitié du terrain. Le Club Africain a pris certes le jeu à son compte mais sans parvenir à créer un réel danger pour une défense bien disposée devant Ben Chérifia. C'est ainsi qu'il a fallu attendre la 34èmeminute pour assister à la première incursion sérieuse des Clubistes œuvre de Dhaouadi dont le tir à bout portant a été renvoyé du poing par Ben Chérifia. C'est très peu pour un ensemble clubiste dont la motivation n'a échappé à personne toute une semaine durant outre l'absence d'enjeu. Au contraire, c'est l'Espérance qui a failli tuer le match cinq minutes plus tard quand Msakni vit le ballon percuter la barre à la suite de son tir brossé.
Le coup de poker de Msakni
Que retenir de la seconde mi-temps au cours de laquelle le Club Africain a développé un bon volume de jeu mais sans véritable concrétisation, abstraction faite pour le penalty sévère accordée à Dhaouadi et transformé par Ben Yahia. Trois autres points sont à retenir : l'expulsion de Korbi qui a intérêt à mieux se maîtriser sur un terrain de football, les deux changements opérés par Nabil Maâloul permettant à l'équipe de bien terminer le match en dépit de l'infériorité numérique. Et ce coup de poker de Youssef Msakni avec ce but d'anthologie à la suite d'un tir des 35 mètres dont il détient seul le secret. Pour le reste Faouzi Benzarti a beau renforcer le compartiment de l'attaque avec les rentrées de Mouihbi puis Soltani, en vain car en face on tenait à mettre un terme à ce signe indien qui poursuivait l'Espérance mais également et surtout à rester en pole position dans la course au titre.
Que reproche-t-on au fait à Yacine Harrouche ?
La semaine vécue par les quelques arbitres nominés pour diriger le derby a été intenable dans la mesure où le facteur confiance faisait défaut. Facteur qui aurait poussé Mohamed Saïd Kordi à se déclarer indisponible pour cause de maladie ! Il faut donc se mettre à la place de Yacine Harrouche qui est parvenu à résister à la pression et à l'environnement malsain qui a entouré la rencontre. Le fait d'avoir mené le match à son terme est à mettre à son actif d'autant plus qu'il a été aidé par la correction des joueurs des deux équipes. A preuve ; aucune contestation sur le pénalty très sévère accordé à l'Espérance et encore moins de la part de Korbi après son expulsion, il est même aller lui serrer la main. Yacine Harrouch a certes commis quelques erreurs d'appréciation mais sa bonne foi était manifeste n'ayant en aucune manière influé sur le résultat final de la rencontre. Contrairement à ce que prétend notre ami de la moviola Allala Mankaï qui a reproché à Yacine Harrouch d'avoir privé le Club Africain de deux autres penalties.