Le Temps-Agences- La deuxième ville de Syrie, Alep, a été gagnée hier par la vague de contestation contre le régime et les forces de sécurité ont dispersé les manifestants faisant des blessés, l'Otan affirmant qu'elle n'a aucune intention d'intervenir même si elle condamne les violences. Parallèlement, l'opposition commence à s'organiser. Hier, elle a annoncé la création d'un Comité national pour le changement démocratique représentant l'opposition à l'extérieur comme à l'intérieur de la Syrie. Sur le terrain, des centaines de manifestants ont défilé à Alep, bastion du régime et centre économique de la Syrie, jusqu'ici relativement épargnée par la vague de colère contre le régime du président Bachar Al-Assad qui secoue le pays depuis le 15 mars. "Les forces de sécurité dispersent par la force les manifestants rassemblés pour réclamer des libertés", a déclaré Abdel Karim Rihaoui, le président de la Ligue syrienne des droits de l'Homme, faisant état de "deux blessés dans les violences". Selon Raman Kanjo, un autre militant, le but était de se rassembler sur la place centrale, mais des dizaines de manifestants ont été blessés et des dizaines d'autres arrêtés. Dans la province d'Idleb dans le Nord-ouest, les troupes ont par ailleurs pénétré hier dans de nouvelles localités au lendemain d'une intervention dans la même région au cours de laquelle dix civils ont été tués par les forces syriennes. "Environ 60 chars et 100 transports de troupes sont sortis du village d'Al-Barra se divisant en deux groupes, l'un se dirigeant vers le village de Kfar Nabl et l'autre allant vers Kansafra", a déclaré Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, basé à Londres. En tout cas, l'Otan ne prévoit pas d'intervenir en Syrie, contrairement à la Libye où elle dirige depuis le 31 mars une intervention militaire. "Nous ne prévoyons pas d'intervenir en Syrie, en Libye, nous opérons sur la base d'un mandat de l'ONU et avec le soutien de pays de la région. Il n'y a pas de conditions similaires pour ceci en Syrie", a déclaré à Vienne le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen. Dans une tentative d'unifier les rangs de l'opposition à l'intérieur et à l'extérieur, le militant syrien Hassan Abdel Azim a fait état de la mise en place "d'un comité de coordination national qui a rédigé un document politique soumis à l'examen des opposants et personnalités". Ce comité, dont l'objectif est la transition démocratique en Syrie, est constitué de plusieurs formations -kurdes, communiste, socialiste et de gauche- et regroupe des opposants tels Michel Kilo, Haitham Al-Maleh et Bourhane Ghalioune et Rami Abdel Rahmane (à l'étranger).