Dans notre livraison du 13 juillet nous titrions « Cri de détresse à l'asile de Menzel Bourguiba : Vieillards, handicapés, aliénés mentaux, dans une précarité inhumaine ». Nous avions annoncé notamment que cet asile hébergeait 80 pensionnaires âgés entre 60 et 98 ans, tous dépourvus du moindre soutien familial et condamnés à vivre en vase clos au sein de l'asile dans des pavillons vétustes (3 pour les hommes et 1 pour les femmes). Nous avions également fait état de la qualité de la nourriture qui était très en deçà de l'acceptable avec des portions de viandes très réduites à midi et invariablement un potage très dilué et très peu consistant et rassasiant aux diners. L'ex-directrice Samia Mouhager veillant au grain dans la mesure de ses possibilités a été virée par le personnel aux lendemains de la révolution. Ce qui permit aux employés de piocher depuis lourdement dans les réserves de l'économat au détriment des pensionnaires. Le 14 juillet, une commission de la tutelle débarqua de la capitale dans l'asile et y effectua une enquête approfondie, entretiens en aparté notamment avec les premiers lésés dans l'affaire ,les pensionnaires qui confirmèrent tous la véracité de ce que nous avions avancé. Et tout le monde de penser naïvement que les choses allaient s'améliorer suite à cette « descente » des responsables de la capitale. Rien ne fut fait et la situation ne bougea même pas d'un iota. Ou plutôt si, les 3,5 dinars que l'administration allouait chaque début de mois aux pensionnaires lucides : jusqu'au 9 aout ne leur ont pas été avancés (coïncidence ? plutôt sanction dirions-nous) et le « Shour » durant le mois saint n'est servi qu'à de très rares privilégiés. Il serait grand temps que la tutelle planche sérieusement sur ce dossier car l'isolement, l'esseulement, la vieillesse, la maladie sont déjà des handicaps très lourds à gérer par ces pauvres reniés de leur proche famille, leur imposer en sus la faim, cela ne cadre nullement avec la Tunisie post révolution car, que nous sachions ,ceux qui spoliaient les caisses d'aides aux démunis (2626) ne sont plus aux commandes et ont disparu à jamais de notre quotidien. C'est du moins ce que nous croyons et espérons ardemment du reste.