Les chiffres du chômage, surtout celui des jeunes diplômés sont certes effrayants, mais est-ce une raison pour désespérer ? Certainement pas. Le demandeur d'emploi, ne doit pas se décourager, ni perdre confiance en soi. Il a besoin d'être accompagné pendant cette période délicate de recherche d'un emploi. Un programme a été élaboré par le ministère de la Formation Professionnelle et de l'Emploi (MFPE), pour accompagner de façon active les demandeurs d'emploi. Lancé, hier dans tous les bureaux d'emploi et de travail indépendant du pays, ce programme a pour objet le développement des compétences du jeune en vue d'augmenter ses chances d'embauche. Il concerne aussi ceux qui veulent créer, leur propre emploi, et s'établir à leur propre compte. La réussite de ce programme dépend de la collaboration entre tous les acteurs, dont l'Etat et l'administration, les entreprises du secteur public et privé, la société civile, les organisations professionnelles, les établissements de formation et d'accompagnement, les bailleurs de fonds… Ils étaient réunis, hier sous la houlette du ministère pour débattre de la question de l'accompagnement, en présence de nombreux demandeurs d'emploi. Imed Kotti, chef de cabinet du ministre, a placé la journée dans le cadre de l'action pour l'emploi engagée du 12 au 30 septembre courant, tout en précisant que « ce n'est pas au cours de ce mois qu'on va distribuer des postes d'emploi. C'est un travail continu. Avant on organisait des journées pareilles, en assemblant des offres d'emploi qu'on annonçait à cette occasion ». Une rupture a été faite. Aujourd'hui, les demandeurs d'emploi sont associés pour faire des propositions et améliorer les choses. Certains pensent que seul le ministère de l'Emploi est responsable de ce dossier. Le chef de cabinet précise : « nous ne sommes qu'une partie parmi d'autres. Dans la fonction publique nous sommes un ministère comme les autres. Du côté du privé, lorsque les entreprises nous présentent leurs offres, nous les proposons aux demandeurs d'emploi. L'emploi est la responsabilité de tous. » La part de responsabilité des demandeurs d'emploi La situation de l'emploi est difficile, mais les demandeurs d'emploi ont leur part de responsabilité. En rédigeant convenablement leurs lettres de motivation et leurs C.V., en évitant quelques imperfections dans certains domaines comme les langues et la communication, ils augmentent leurs chances d'être recrutés. Des essais ont été faits au ministère de la Formation Professionnelle et de l'Emploi. Ils ont révélé que l'aspect pratique manque beaucoup aux demandeurs d'emploi. La différence est grande entre ce qu'ils apprennent dans leurs études et ce qu'ils acquièrent comme formation dans les stages. Le jeune a besoin de comprendre et d'accepter que certaines compétences lui font encore défaut. Il doit les compléter par des stages. Il doit dépasser le stade de la revendication, certes légitime, pour passer à l'action positive. «Ce n'est pas en criant qu'on soigne un malade », affirme Kotti. Tout le monde ne peut être recruté dans la fonction publique. Ali Hamdi, D.G. de l'Agence Nationale de l'Emploi et du Travail Indépendant, ne manquera pas de rappeler que l'Etat et la société comptent beaucoup sur les jeunes. « Nous mobilisons toutes les capacités pour l'emploi. Nous connaissons la taille de l'économie tunisienne. Avec toutes ses capacités, elle ne peut satisfaire à toutes les demandes d'emploi. L'avenir de l'emploi est dans le privé et la création d'entreprise. Il faut renforcer le tissu économique. Avant on réalisait un taux de croissance moyen de 5%, avec un tiers de l'économie en dehors du système et entre les mains de la mafia. Lorsque l'économie retrouvera son état naturel, avec la récupération de ce tiers, on pourra réaliser un taux de croissance de 7, voire 8% ». Avec les efforts de tous des solutions peuvent être trouvées. Grandes faiblesses, les langues et l'informatique Lotfi Saybi, universitaire et coach, qui a vécu longtemps aux Etats-Unis, rappellera qu'il avait participé à ce genre d'ateliers aux Etats-Unis ainsi que dans les pays du Golfe. Samiha Zahmouri, conseillère recrutement à Adecco, a fourni des conseils pratiques pour les chercheurs d'emploi. Comment rédiger une lettre de motivation claire et précise, préparer de façon méticuleuse un Curriculum Vitae, répondre à une annonce, préparer un entretien pour convaincre le recruteur. Il faut avoir une connaissance de soi pour s'améliorer et développer ses compétences. Les grandes faiblesses constatées aujourd'hui, concernent les langues et l'informatique. Les compétences personnelles peuvent s'étoffer et s'enrichir dans les associations et les activités sportives. Au moment de l'entretien, il faut avoir une bonne allure, être présentable et être à l'écoute de l'autre. Il faut parler de soi tout en s'adaptant à ce qui est attendu par la société. «Il faut savoir être honnête et spontané», dira la consultante recrutement de Manpower, en rappelant aux jeunes que l'entreprise s'attend à un plus en les engageant. C'est du gagnant-gagnant. Mondheur Khanfir affirme que le demandeur d'emploi est « un offreur de compétences qui se mesurent dans l'action et dans l'action collective » en ajoutant que « la dignité, ce n'est pas seulement le travail. C'est le travail bien fait. Il n' y a pas de sous métiers. Certains emplois peuvent servir de tremplin. » Comme 80% des métiers d'avenir ne sont pas connus aujourd'hui, ce sont les jeunes qui ont la responsabilité de ces métiers. Maher Kallel dira que la confiance en soi et en ses compétences est le meilleur atout pour réussir un entretien d'embauche. « Il n y a pas de deuxième chance, pour une première impression ». Avec ces idées pratiques l'accompagnement du jeune suppose coaching, formation, reconversion pour les spécificités difficiles à insérer dans le marché du travail et stages, cela ne fera qu'augmenter ses chances de recrutement.