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Un marché de l'emploi biscornu
Dossier : Stérilisation des diplômes, l'expérience favorisée par rapport à la formation académique, l'entreprise se heurte à la bureaucratie
Publié dans Le Temps le 25 - 12 - 2007

Le pari essentiel c'est l'emploi. C'est un pari mondial. Et en Tunisie, les universités déversent annuellement des milliers de diplômes, cependant que la main-d'œuvre demeure qualifiée a tendance à croître en nombre. 70 mille postes d'emploi à créer chaque année :
ce n'est pas une mince affaire. De surcroît, autant la volonté de l'Etat stimule la création d'entreprises privées, via les pépinières, autant les pesanteurs administratives entravent cette volonté. Pour l'heure, des dérivatifs existent, dont essentiellement les centres d'appel. Mais l'ennui c'est que les diplômes ont tendance à être dévalorisés. Nous allons donc droit vers une stérilisation des diplômes
La dernière décennie a été marqué par un taux de chômage relativement élevé en Tunisie. Le choix d'un système d'éducation et de formation, principalement caractérisé par la spécialisation a débouché sur un surbooking sur le marché de l'emploi. En théorie comme en pratique, le marché du travail subit des évolutions multiples, auxquelles les bénéficiaires d'une formation axée sur une spécialité quelconque, n'arrivent pas à s'adapter.
Le chômage a donc pris racine dans le système même. Mais encore dans les perspectives du marché du travail lui même, dans les limites objectives des mesures et des programmes de régulation du marché et des coûts sociaux des actions de perfectionnement, de requalification, de reconversion ou de réadaptation professionnelles par ailleurs difficiles à supporter.
Les pertes d'emploi dues aux restructurations industrielles et économiques des sociétés peuvent être également génératrices d'un chômage de longue durée.
Tenant compte de toutes ces données, la Tunisie s'est attelée à finaliser et à réguler le marché de travail pour réduire ainsi le taux de chômage. Ce chômage devenu pesant risque d'être un facteur de pauvreté et d'exclusion sociale. Un pari dur à relever pour la Tunisie, surtout dans un contexte politique et économique en période de transition.
Les Chiffres apparus en 2005, font ressortir un taux de chômage relativement élevé (environ 14,2 % de la population active), du fait de l'accroissement régulier des nouveaux demandeurs d'emploi qui dépasse nettement celui du nombre des jeunes diplômés.
En effet, deux problèmes capitaux afférents au marché de l'emploi se posent : la création des emplois adaptés aux exigences d'une main d'œuvre devenue qualifiée ; l'accélération de la création d'emplois.
Dans ce sens, restreindre le taux de chômage impose l'accélération de la croissance économique du pays. D'où la motivation de dynamiser l'investissement privé en Tunisie par la mise en place d'un programme de réforme. Lequel programme à tendance à se focaliser, entre autres, sur la création de petites et moyennes entreprises. Il est également essentiel de diversifier les sources de financement et d'améliorer l'accès au financement pour les investisseurs privés.
Dans un schéma de limitation du chômage, la Tunisie s'est engagée dans maintes manoeuvres centrées dans leur majeure partie sur l'entreprise. De là, est née l'idée d'un réseau de pépinières d'entreprises installées au sein des Instituts Supérieurs des Etudes Technologiques. Un réseau qui compte aujourd'hui 19 pépinières, 12 dans les espaces des Instituts Supérieurs des Etudes Technologiques (ISET), trois dans les écoles d'ingénieurs (ENIT, INSAT et EPT) et quatre dans les technopôles (El Gazala, Borj Cedria, Sousse et Sfax).
Ces pépinières accompagnent une centaine de créateurs d'entreprises dans des projets à haute valeur ajoutée surtout les NTIC dont environ 70 entreprises sont opérationnelles.

Cohérence juridique
Par surcroît, un autre plan a été visé, celui juridique. Pour la promotion de l'emploi, une loi vient d'être instaurée : la loi sur l'initiative économique.
Cette loi poursuit un objectif d'incitation à l'initiative privée pour la création de l'entreprise. Pour ce faire, elle préconise un ensemble de canaux :
* Un climat favorable et amélioré des affaires.
* L'ouverture de perspectives nouvelles aux agents économiques.
* L'impulsion des investissements privés et le développement des exportations.
La loi en question renferme 49 articles répartis sur 10 chapitres. Ces derniers vont des dispositions générales jusqu'à la facilitation des procédures de création d'entreprises et des méthodes de gestion. Ils couvrent aussi des mesures à caractère social, des procédures de facilitation du financement de la formation professionnelle, de développement des espaces économiques et l'encouragement du développement régional en plus des entreprises en difficultés et leur reprise.
Il s'agit, en fait, d'inculquer aux jeunes, la culture et la notion de l'initiative privée et de les inciter à se lancer dans le monde des affaires. Par l'apport de moyens de soutien et d'entretien de la part des institutions publiques et privées, des établissements et des centres de recherche. Ancrer dans l'esprit des jeunes demandeurs d'emploi, l'idée de lancer leur propre projet, plutôt que de passer des années à attendre un poste d'emploi hypothétique. Et puis, il ne faut pas omettre qu'il existe un obstacle fort important contribuant le taux de chômage ; il s'agit de l'obligation de l'expérience professionnelle exigée par les entreprises dans leur offre de travail. Des jeunes diplômés ne peuvent, en effet nullement acquérir de l'expérience tant qu'ils n'auront pas intégré une société. C'est donc de la logique absurde, que de réclamer l'expérience aux jeunes demandeurs d'emploi, c'est dire de façon indirecte, on ne recrute pas ! Cette « paradoxe » a certes d'une part augmenté le chômage en Tunisie, mais elle a aussi poussé les jeunes à penser à réaliser leurs projets. Frappés par cette nouvelle donne du marché du travail, les chercheurs d'emploi envisagent depuis leur scolarité, l'autonomie dans leur carrière professionnelle.

Bouée de sauvetage
Le gouvernement est appelé ici à jouer un rôle éminent et crucial, en étant à la disposition constante et à l'écoute de ces jeunes, afin de mieux les encadrer dans leurs projets. De façon concrète, il est question de stimuler les procédures d'obtention des identifiants d'ordre fiscal, douanier et de sécurité sociale.
De ce fait, le financement de l'initiative économique cible l'accroissement de la valeur de travail. Encore plus, il appelle les institutions financières à disposer de cellules chargées de créer des PME et d'assurer la connexion avec les différents acteurs économiques dans chaque secteur d'activité (des avantages supplémentaires sont accordés aux PME).
Pour revenir un peu sur le sujet des pépinières d'entreprises et l'importance de leur impact dans la politique de réduction du chômage, l'un des dix chapitres de cette loi, suggère la définition de la mission de chacune d'elles. S'ajoute à cela, une palette riche en services, tels que l'hébergement, l'encadrement et l'accompagnement dont bénéficient les jeunes promoteurs.
Le développement des espaces économiques identifie, également les missions dévolues aux centres de travail à distance notamment en ce qui concerne l'accompagnement des investisseurs dans la création de projets de prestation de services basés sur les NTIC.
Toutes ces dispositions demontrent la bonne volonté de l'Etat à favoriser de la branche de l'emploi en Tunisie. Eradiquer le taux de chômage, mais surtout, répondre à une main-d'œuvre devenue hautement qualifiée.
Aujourd'hui, certaines statistiques affirment que de façon dépendante, la croissance du taux des jeunes diplômés, accompagnée de la précaire disponibilité d'offres de travail, un grand pourcentage de ces jeunes sont absorbés par les emplois offerts par les centres d'appel.
A ce titre, la Tunisie se réjouit d'un tel acquis : les centres d'appel. Nul ne peut nier l'apport considèrable de ces institutions dans la lutte contre le chômage touchant particulièrement les jeunes diplômés. Seulement, nul ne peut aussi nier, l'aspect de dégradation dans les postes de travail dans les centres d'appel. Vu la nature des tâches à accomplir dans ces organisations, un maîtrisard voit son potentiel professionnel se dévaloriser. Et plutôt que de faire preuve d'évolution et mettre en pratique des années d'études, ces jeunes perdent leurs connaissances théoriques. Appâtés par un salaire tout juste décent, en comparaison avec ce qu'offrent les entreprises (un centre d'appel offre ne moyenne 450d/mois, alors qu'une entreprise offre en moyenne 350d/mois pour un maîtrisard). En passant par les avantages sociaux et financiers outre le salaire.
Les centres d'appel ont présenté une « bouée de sauvetage » pour les jeunes diplômés en quête de travail. Il faut dire que le choix n'est pas si vaste. Mais, autant il a pensé aux avantages qu'il a pu tirer de l'implantation de ces centres d'appel sur le territoire tunisien ; autant l'Etat pense à la valeur des ressources humaines de ce pays. La croissance économique dans son évolution impose des profiles qualifiés. Et ce n'est sûrement pas l'employabilité dans les centres d'appel qui se chargera de valoriser la richesse de nos ressources humaines. Remédier à cette fâcheuse substitution de l'emploi qualifié à l'emploi non qualifié s'avere essentiel pour préserver nos ressources humaines.
La fuite des cerveaux ou migration des cerveaux de la Tunisie vers l'étranger constitue une perte pour le capital humain du pays. Les étrangers profitent de nos compétences et performances. Nous, on profite de leurs portefeuilles.
Le taux de chômage a certes régressé, mais au détriment de quoi !
Le pari de la Tunisie sur la promotion de l'emploi n'est pas gagné dans sa totalité. Bien d'efforts restent à réaliser dans le domaine. Seulement le gouvernement à lui seul n'y arrivera pas. Les efforts de toutes les parties concernées sont sollicités à ce niveau. Le privé surtout.
Dossier instruit par Nadya B'CHIR LOUATI.


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