La grande énigme du paysage politique tunisien, d'après le 14 janvier, est, entre autres, l'Union Patriotique Libre, un parti crée par un jeune homme d'affaires tunisien vivant en Grande-Bretagne, Slim Riahi. Il a dévoilé, hier, son programme et présenté ses candidats à la Constituante du 23 octobre. Dans une ambiance festive, avec un public nombreux estimé à quelques milliers, venus des différents gouvernorats du pays dont beaucoup de jeunes rappelant les amateurs de sports, le programme du parti était présenté par le Dr. Mohsen Hassen, membre du bureau politique. Un programme dit-il, inspiré de la réalité tunisienne avec l'apport d'experts tunisiens. C'est un programme résumé en 14 axes touchant à la vie politique, économique et sociale du Tunisien. Dans le volet politique l'appel est lancé pour la réconciliation nationale tout en appliquant la loi contre ceux qui ont fauté contre leur pays. Le régime politique proposé par l'UPL est le régime présidentiel aménagé. Le programme économique, appuie l'économie de marché en encourageant les investissements privés, tout en faisant de la justice sociale et de la création d'emplois, une priorité absolue. Il en est de même pour la lutte contre le déséquilibre régional. Le plan Karama vise à créer 525.000 emplois entre 2012 – 2016 avec un taux de croissance de 7%. On passera par la suite à un taux de 10% avec la création de 725 000 emplois. Les soucis d'orthodoxie budgétaire sont présents puisque le taux d'endettement ne doit pas dépasser les 50% du PIB et le déficit budgétaire 3% du PIB. Par ailleurs, l'UPL, promet une amnistie fiscale générale et la convertibilité totale du dinar en 2016. On ne peut développer l'économie sans réformer le système bancaire. Chaque banque sera appelée à réserver 20% de ses apports à l'économie, aux régions intérieures. Le tourisme bénéficiera d'une étude prospective et une solution à l'endettement du secteur sera trouvée. Le président du parti, Slim Riahi, appellera à « bâtir la nouvelle histoire de la Tunisie ». La peur étant vaincue, la Tunisie ne veut plus d'un régime dictatorial, injuste et corrompu. Il a rappelé les références de son parti : Kheïreddine Bacha, Tahar Haddad, le leader Bourguiba, Salah Ben Youssef, Farhat Hached… et les martyrs de la Révolution du 14 janvier. Il promet que la Tunisie sera le « pays de la prospérité, de l'ouverture et de la Démocratie ». Comme il était privé de son pays, il est plein de rêves. « Pour ceux qui doutent du sérieux de l'UPL, ils n'ont qu'à voir cette grande mobilisation. L'UPL aura son empreinte dans la rédaction de la Constitution ». Se voulant le parti de la rupture avec le passé, il se présente comme un parti pour les jeunes et donc, pour l'avenir. L'âge moyen de ses candidats à la Constituante est de 34 ans. Assurant qu'il tiendra ses promesses, le président de l'UPL, lance des fléchettes à d'autres partis. « Nous ne voulons pas que la Tunisie soit un laboratoire d'expériences, ni communistes, ni de Hassen El Benna. Nous voulons d'une Tunisie sans contradictions religieuses. Certains parlent de l'importation du modèle turc. Nous leurs disons : la Tunisie ne sera pas un gouvernorat ottoman. A celui qui veut être un gouverneur chez le Sultan, je dirais : il n'y a de Sultan en Tunisie que le peuple ». Ne voulant pas importer de modèles, l'UPL tient à ce que la Tunisie soit un modèle et un exemple au monde arabo-musulman. Et au président de l'UPL de rappeler que la Tunisie, en dépit de sa taille, ambitionne de jouer un rôle leader en Méditerranée. Les Tunisiens ne doivent pas être classés selon des considérations religieuses. Seule l'appartenance nationale, compte. Modération, attachement aux libertés à la modernité et à l'identité du pays, tels sont les constantes de l'approche de l'UPL. Le voile sur ce parti est-il tombé ? Les résultats du 23 octobre le montreront. Hassine BOUAZRA latif [email protected] daassi [email protected] sihem [email protected] daassi [email protected] Belguessem [email protected] sihem [email protected] sihem [email protected]