Par Khaled GUEZMIR - Cette fois c'est bien parti ! Chacun pour soi, et la révolution pour tous ! Mais, soyons de bonne humeur, gardons le calme et surtout disons-nous qu'après le séisme dictatorial de Ben Ali et sa culture totalitaire rien ne peut arriver de pire à la Tunisie depuis vingt trois ans. Comme dans toute campagne électorale, les extrêmes se rapprochent et pratiquement tous les partis naviguent au centre, histoire d'attirer le plus grand nombre et surtout éviter de heurter l'électeur indécis qui pour une fois compte… et comment ! Puisque les derniers sondages révèlent que ce « gibier » fébrile atteint les 50% de l'électorat. Canaliser les ardeurs Et pourtant, c'est ce qu'il y a de mieux pour réparer les dommages de la douce Tunisie éclaboussée par tant de violences morales et matérielles. C'est ce qui permet aussi de canaliser les ardeurs des jusqu'au-boutistes les plus fervents et les plus portés vers les brisures sociales pour ne pas dire les cassures tout courtes. C'est vraiment bien de découvrir le parti « Ettajdid » originellement héritier du Parti communiste tunisien bien au centre... gauche, bien sûr, mais avec l'affirmation qu'il encourage le capital national et l'investissement privé. Ça fait plaisir d'entendre M. Hama Hammami dire qu'il rejette la violence politique révolutionnaire pour accéder au pouvoir. En somme, il rompt avec la dictature du Prolétariat de son patron idéologique : Lénine, en personne. Il est vrai que la classe ouvrière mondiale et tunisienne n'utilise plus le faucille et le marteau à l'usine mais l'ordinateur et le laser. Le PCOT n'est plus vraiment très loin de la social-démocratie allemande à ses débuts quand elle a rompu avec l'idéologie marxiste pour n'en garder que la dynamique sociale et la répartition « juste » des richesses pour hisser la classe ouvrière vers le niveau des classes moyennes et même plus. Mais, le mouvement de M. Hammami a intérêt à coller davantage avec cette évolution de type européenne, s'il veut avoir plus de crédibilité auprès des jeunes cadres et ouvriers de la dernière génération. Ennahdha met de l'eau dans son thé Enfin, c'est merveilleux de sentir le mouvement d'Ennahdha, comprendre enfin que l'islamisme radical ne coïncide pas avec la nature et la culture tunisiennes. Le Cheikh Abdelfattah Mourou et même M. Rached Ghannouchi ont mis bien de l'eau dans leur « thé » pour éviter de nous faire peur ou de nous traumatiser par une possible évolution de la Tunisie vers un modèle iranien ou taliban ! Nous promettre la Turquie c'est déjà plus proche de nous et c'est plus rassurant ! Le Bosphore et la baie de Bizerte ou de Carthage sont presque identiques. La Mosquée Bleu d'Istanbul peut se comparer à la Grande Mosquée de la Zitouna ou à la Mosquée Aghlabite de Kairouan. Enfin, ils ont eu Attaturk, on a eu Bourguiba ! On pourrait, à la limite, n'était-ce la distance, dire que nous sommes frères » « jumeaux » ! Quels tracas ? Mais, alors,si tout est bien, dans le meilleur des mondes, qu'est-ce qui tracasse les Tunisiens et ce bon peuple qui n'a de prétention que de vivre en paix, avec un gouvernement honnête habité par le service de l'intérêt général et capable d'aller de l'avant pour rééquilibrer le développement régional, encourager l'investissement, remettre sur les rails le tourisme et donner du travail aux jeunes ? A notre avis, ce qui les tracasse au plus haut point c'est la politique ! Oui, la politique, ce mal nécessaire et incurable qui a ses règles propres mais qui n'a pas d'éthique. A titre d'exemple, pourquoi doit-on renoncer aux services de compétences qui ont fait leurs preuves dans les moments difficiles et critiques que le pays a connus, surtout avec le gouvernement Caïd Essebsi. Pourquoi signifier une « fin de mandat » à un Président comme M. Foued Mbazaa qui s'est révélé, d'une honnêteté à toute épreuve et surtout d'un style qui nous rappelle les présidents en régimes parlementaires européens, c'est l'aigre-doux et le drame de la « politique » politicienne et structurelle de rejeter ceux qui lui ont fait le plus de bien. Bien sûr que « nul n'est indispensable » comme le disait Churchill repris par le Général De Gaulle, mais il faut avoir parfois le courage et l'honnêteté de dire « merci » à ceux qui, comme Si Foued et Si Béji ont su préserver le pays et mener à bon port la Tunisie « transitionnelle ». Ben Ali a transformé sa « transition » en dictature corrompue en s'appropriant l'Etat et l'économie, alors que nos président et chef de gouvernement actuels sont entrain de réussir un véritable coup de miracle : Elever la Tunisie au rang d'une démocratie libérale et fraternelle ! C'est bon de s'en souvenir ! Et que l'avenir soit meilleur ! K.G daassi [email protected] amad salem [email protected] Lecteur [email protected] daassi [email protected] amad salem [email protected] sofiane [email protected]