Une nouvelle surprenant et surtout alarmante a circulé vendredi après-midi sur le réseau social facebook. Une enseignante, à l'Ecole Supérieure de Commerce de Tunis a été « violemment verbalement agressée par des étudiants et des étudiantes ». Et pour cause ; sa tenue vestimentaire ne leur plaisait pas. Cet acte qui se produit juste après les élections, n'est pas le premier du genre. Presque une semaine avant le 23 octobre, une enseignante à l'Institut Supérieur de Théologie de Tunis a connu le même sort. Elle a été carrément interdite d'assurer ses cours du fait qu'elle n'est pas voilée. Des étudiants islamistes leur ont imposé leur dicta et il semble même qu'ils vont réussir leur bataille. Les choses ne se sont pas arrangées malheureusement dans cet établissement universitaire car, l'universitaire n'a pas encore regagné son poste de travail depuis cet incident. A l'époque, le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique n'a pas pris de décisions catégoriques pour protéger les universitaires contre ces abus, sous prétexte qu'il s'agit d'un acte isolé accompli par une minorité. Mais la réalité a démontré le contraire. Ces pratiques ont l'air de se propager pour toucher des établissements assurant une formation dans des disciplines scientifiques qui ont longtemps été à l'abri de ces mouvements. L'Université tunisienne est-elle menacée de radicalisme ? Il semble que oui. En fait, le problème s'est répété au bout de quelques jours dans plusieurs établissements à différentes vocations. Et le syndicat ? Face à cette situation, la Fédération Générale de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ne peut que dénoncer ces actes. Elle compte organiser lundi matin une réunion syndicale à l'ESCT pour débattre de ce qui s'est passé et des menaces auxquelles sont confrontés le secteur et surtout les enseignantes. « La réunion sera aussi une occasion pour arrêter les modalités de protestation contre ces pratiques », déclare le Professeur Hussein Boujarra secrétaire général de la FGESRS. Résolue et déterminée à lutter contre ces actes de violence, la fédération est prête à aller très loin pour protéger l'Université et les universitaires contre les pratiques rétrogrades imposées par les étudiants Salafistes. L'intégrité de l'Université est à respecter par les étudiants de différents courants idéologiques.