Des dizaines d'employés de COGITEL et de Galpharma ont observé hier un sit-in anti- grève, devant le siège du gouvernorat, avant de se rendre devant le siège de Radio Sfax. Brandissant et scandant des slogans qui dénoncent le climat d'insécurité et le règne du « banditisme », tout en stigmatisant l'usage de la force, les intimidations voire même les agressions verbales et physiques dont ils se disaient victimes, ils ont fait valoir leur droit au travail. Les employés de Cogitel ont pour leur part crié leur colère contre « le diktat des partisans de la grève décrétée, contre la volonté de la majorité des employés de l'entreprise, pour une durée de 10 jours, à compter du lundi 31 octobre courant ». Ils s'élèvent contre le diktat, d'une « minorité irresponsable » soutenue par des individus étrangers à leur entreprise lesquels individus les avaient empêchés la veille d'accéder à leur usine et de travailler. D'après les sit-ineurs, il s'agit de « milices » mobilisées pour briser la volonté des « anti-grève », éprouvés déjà par l'arrêt forcé de travail durant cinquante jours, une période qui de surcroît a coïncidé avec le mois de Ramadan. Cogitel : grève reportée Concernant , le chômage forcé et la dégradation de la situation dans les quatre entreprises concernées à Sfax, le gouverneur de la région, M. Mohamed Ali Jendoubi, a fait la mise au point suivante : « Concernant Cogitel, de nombreuses séances de conciliationavaient été tenues dans le but de trouver un terrain d'entente. La grève, actuelle, a été déclenchée en réaction aux mesures de licenciement prises à l'encontre de huit employés dont deux membres syndicaux. Pour parer à toute éventualité de conflits ou de heurts entre les partisans et les opposants à la grève, soit dit en passant légale, nous avons entrepris des contacts avec l'UGTT régionale qui ont abouti à un accord en deux points : la suspension de la grève et la transmission du dossier de Cogitel devant l'inspection générale du travail, instance habilitée à statuer sur les décisions de licenciement intéressant des membres syndicaux. Ces décisions devaient être signifiées aux différentes parties concernées lors de la réunion d'hier, fixée à 16, réunion à laquelle malheureusement, l'employeur n'a pas participé, contrairement aux représentants de l'UGTT. Par conséquent, l'alibi de la grève est nul et non avenu : l'entreprise est ouverte et le travail s'y poursuit, en principe, de façon normale. » « Reprendre le travail est notre vœu le plus cher, ont rétorqué les sit-ineurs. Mais à condition d'obtenir des assurances formelles quant à notre sécurité, d'autant plus que la partie syndicale s'est engagée non pas à annuler la grève mais à y surseoir. C'est l'épée de Damoclès qui pendra constamment sur nos têtes. » Passant en revue les cas des autres entreprises actuellement à l'arrêt, le gouverneur de Sfax a précisé que cette situation ne concerne encore que quatre sociétés, alors que les 123 autres cas ont été traités avecbonheur, les différentes parties ayant fait preuve de souplesse et consenti des concessions de part et d'autre. CGT, reprise imminente Pour ce qui est de la CGT, compagnie générale des travaux, la reprise du travail est imminente, dans la mesure où les accords librement convenus et portant sur le licenciement et l'indemnisation de 24 employés seront signés ce vendredi. Galpharma : des leurs d'espoir Il reste le cas de Galpharma dont la direction tient absolument au licenciement de 24 employés. Le bras de fer n'a que trop duré et des concessions doivent être nécessairement faites de part et d'autre. Pour le moment et en dépit des préjudices subis par l'entreprise, et malgré la situation dramatique de ses employés, les deux parties, c'est-à-dire, les sit-ineurs qui bloquent les accès des laboratoires et l'employeur campent chacun sur sa position. Le conflit semble s'éterniser, ce qui n'a pas empêché le gouverneur de Sfax de se monter optimiste quant à un imminent règlement du conflit. Taieb LAJILI
Un médecin tente de se suicider Excédée par la lenteur dans le traitement du dossier de Galpharma, les nerfs durement éprouvés par la longue période de chômage forcé auquel elle n'a pas se résigner, une médecin aurait tenté de se donner la mort en avalant des médicaments. Admise dans une clinique privée, elle suit actuellement un traitement et on croit savoir que , que sa vie ne serait heureusement pas en danger.