Sfax est parmi les régions qui ont repris rapidement leurs activités économiques après la révolution du 14 janvier. En dépit d'une conjoncture économique et politique très délicate, la majorité des entreprises de la région ont assuré une activité ordinaire. Toutefois, certaines d'entre elles connaissaient des problèmes à cause notamment des sit-in et des revendications salariales contre une position ferme des patrons. Ces problèmes ont été à l'origine d'un arrêt de production pour l'une et fermeture pour l'autre. Ainsi, dans cinq entreprises de la région de Sfax, le climat est très tendu : des employés qui demandent à ce qu'on respecte leurs droits les plus élémentaires et des patrons qui s'alarment face aux revendications salariales qui ne finissent pas. Selon un rapport datant du 11 du mois en cours, l'Union régionale du travail de Sfax met en garde contre les répercussions négatives de cette situation non seulement sur le pouvoir d'achat des ouvriers mais aussi sur le climat de paix sociale dans le pays. Galpharma est une société d'industrie pharmaceutique installée dans la région. Bon nombre de ses employés observent un sit-in depuis plus de deux mois. Ils revendiquent l'amélioration de leur situation socioprofessionnelle à travers notamment un contrat spécial qui définit, avec précision, le statut et le rôle de chaque employé. Ces demandes n'ont pas été bien appréciées par les propriétaires de ladite société. La grève observée par les employés de la société a été à l'origine d'un arrêt de la production. Les employés de cette société, dont le nombre dépasse la centaine, sont menacés de chômage. Même situation pour la société Bouaziz de l'industrie du carton. Son représentant légal a procédé à sa fermeture depuis le 2 mai dernier en dépit du fait que de l'Union régionale du Travail de Sfax ait accepté le licenciement de 29 ouvriers, selon le souhait du propriétaire de la société. De leur côté, les responsables de Cogitel ont décidé la fermeture de leur entreprise pour cinquante jours à partir du 31 juillet dernier. Une décision prise au terme d'une grève de cinq jours. Les travailleurs de Technometal eux n'ont pas perçu leurs salaires depuis trois mois. L'arrêt de l'activité est dû à l'épuisement du stock des matières premières. Ainsi, ces cinq entreprises qui sont d'une grande importance pour toute la région sfaxienne connaissent des problèmes qui ont été à l'origine de l'arrêt de la production pour l'une, l'arrêt du travail pour l'autre ou tout simplement la fermeture. Une situation qui n'est en faveur ni de l'employeur ni de l'employé. Elle ne peut être également bénéfique ni pour la croissance économique nationale ni pour la paix sociale. En un mot c'est une situation qui ne doit pas durer. S'il n'y a pas une baguette magique pour le faire, seules des négociations sereines mais sérieuses sont à même de débloquer la situation loin de tout calcul et intérêt personnels.