Quatre sociétés en plein essor, quatre fleurons de notre industrie en plein épanouissement sont paralysées chacune par une minorité d'employés irréductibles, inflexibles et usant de toutes les formes de pression, d'intimidation, voire même de violence physique pour imposer leurs revendications. Le Temps se propose de mettre successivement en lumière les périls auxquels s'exposent ces quatre entreprises, en l'occurrence, Cogitel, Siceram, Galpharma et la CGT, toutes bloquées depuis plusieurs semaines par les piquets de grève d'une minorité d'employés. En effet, il y a là de quoi s'interroger sur le droit que certains, s'arrogent pour détériorer un climat social plus ou moins empreint d'entente cordiale, freiner l'élan de croissance et d'expansion et exposer au péril de la faillite des entreprises prospères. Il y a là aussi lieu de se demander s'il est permis, au nom de la défense « des droit » d'une minorité, de porter préjudice à l'économie nationale en acculant à l'inactivité ces entreprises, de perturber les exportations, d'aggraver la situation du chômage dans le pays, de faire régner un climat malsain et rebutant pour l'investissement national et étranger, de nuire aux intérêts de la majorité des employés et surtout de pénaliser les plus vulnérables d'entre eux. Et surtout le droit au travail ? Est-il permis de le bafouer par entêtement, par esprit de surenchère revendicative et par une intransigeance injustifiable ? Le problème, c'est que les autorités régionales, sans doute dans un souci d'apaisement et de réconciliation, et surtout par un manque d'autorité dû à la modestie des moyens sécuritaires disponibles ( on parle par exemple, de la présence à Sfax d'un effectif réduit de 200 soldats et d'un millier d'agents de l'ordre dont des agents de la circulation, d'autres affectés à la circulation, d'autres en congé de maladie etc...), ne sont pas en mesure de trancher dans les conflits qui opposent les sit-ineurs et les patrons ou les sit-ineurs à la majorité d'employés empêchés par des moyens peu orthodoxes de reprendre le travail, alors que c'est leur vœu pour le moment, le plus cher. A propos de cette impuissance, l'un des exemples les plus frappants est celui de Cogitel, une entreprise leader dans le secteur de l'emballage flexible qui emploie 212 personnes dont 50 cadres et dont 51,5% du chiffre d'affaires sont à l'exportation. L'entreprise exporte vers l'Algérie, le Maroc, la Libye, la France et l'Afrique subsaharienne. Sans entrer dans les détails et autres péripéties ayant entraîné la fermeture forcée de l'entreprise, il y a lieu pour illustrer cette situation de « non droit » et du règne de l'anarchie, de donner un exemple significatif qui se rapporte à l'impossibilité pour la société de faire appliquer un jugement interdisant le sit-in, tandis qu'à Tunis, une entreprise analogue et dans une situation comparable a bénéficié de la protection de l'armée et continue de fonctionner normalement. Quant aux conséquences financières du sit-in et de l'arrêt de l'activité au sein de l'entreprise, qui, est-il besoin de le préciser ne portent pas préjudice qu'à l'entreprise elle-même, elles sont fortement dommageables , sachant que des produits semi-finis, sont bloqués, au lieu d'être livrés. Certaines de ces marchandises commandées par une société privée, dans le cadre de sa campagne de promotion, pourraient être bonnes pour la poubelle car la promotion a une durée limitée. D'autres dommages ont été occasionnés à l'entreprise : celle-ci perd le privilège d'être l'unique fournisseur de Danone Tunisie avec l'introduction d'un 2ème fournisseur étranger . Elle n'est plus le principal fournisseur de la Sotubi avec l'entrée en lice d'un concurrent étranger, à côté d'autre concurrents locaux. D'autre part elle vient de perdre un marché d'export sur la France (dans le secteur du biscuit). L'entreprise accuse également un important retard sur un marché Henkel Tunisie qu'elle a eu du mal à récupérer avec éventuellement une perte au profit d'un concurrent d'Algérie, pays où il n'est pas possible de répondre à deux demandes importantes, dont une pour Soummam le plus important laitier du pays, , un marché gagné au terme d'un âpre démarchage commercial de trois ans ! Tout ceci, pour ne mentionner que les dommages les plus importants et les plus immédiats, ce qui représente plus de deux millions d'euros de pertes de chiffre d'affaires immédiates, sans parler des dommages collatéraux pour l'économie nationale : exportation de devises pour les achats d'emballages à l'étranger et ruptures de stocks d'emballages chez des acteurs importants de l'agro-industrie, avec pénurie de produits sur le marche , sans citer le potentiel chômage technique car il ne peut y avoir de production sans emballage. Au total, les pertes en matière de chiffre d'affaires s'élèvent à 10 millions de dinars pour l'entreprise. Et qu'adviendrait-il de l'avenir de l'établissement et de ses employés et comment réparer les préjudices qui seraient occasionnés pour l'économie nationale s'il venait à mettre la clé sous la porte ?