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Quand la vertu tient à un foulard !
Au gré de la "mode"
Publié dans Le Temps le 09 - 11 - 2011

Ce n'est pas qu'en Tunisie que l'engouement pour le foulard devient mode, et le phénomène ne date pas d'aujourd'hui. Mais, ces derniers jours, on voit de moins en moins de têtes féminines nues. La résistance au voile bat en retraite dans la rue, les établissements scolaires et universitaires et également sur les lieux de travail. A la télévision, on commence à voir de jeunes et belles animatrices qui portent le foulard. C'est actuellement visible sur la Nationale 2, mais bientôt on en verra sur toutes les autres chaînes.
L'autre jour, dans une salle de cinéma très fréquentée par les couples d'amoureux, toutes les filles avaient la tête emmitouflée dans un foulard noir ou gris. Sur les terrasses des cafés et dans les jardins publics, la même mode fait fureur parmi les jeunes filles et les dames. Même les prostituées clandestines racolent désormais en tenue islamiste. La percée du voile intégral est néanmoins encore lente au sein de notre gent féminine qui, dans son ensemble, paraît peu disposée à répandre cette tendance vestimentaire trop aliénante.
Pas bêtes !
Nos femmes (les jeunes et les moins jeunes) ne sont pas bêtes : s'il est vrai que certaines d'entre elles mettent un ou deux tissus de plus sur leur corps, convaincues qu'elles sont que ce doit être ainsi l'habit d'une bonne musulmane, beaucoup d'autres cèdent au courant qui par soumission à l'autorité parentale ou à celle du mari, qui par simple conformisme, qui par calcul, qui enfin par opportunisme. Dans des cas fréquents, ce sont des hommes qui imposent plus ou moins violemment le port du foulard ou du voile à leurs filles, à leurs fiancées ou à leurs épouses. Pour eux, ces vêtements sont garants d'une certaine vertu aux yeux des passants de l'autre sexe : une fille voilée a plus de chance qu'une autre beaucoup moins emmitouflée dans ses vêtements de passer inaperçue devant les mateurs impénitents ; de plus, on a facilement tendance, parmi les mâles, à juger de la chasteté d'une fille en fonction de la pudeur de sa tenue vestimentaire. Si donc pour la société masculine -machiste dans sa majorité sous nos cieux-, la vertu des femmes ne tient qu'à un foulard ou qu'à un surplus d'étoffes sur le corps, on peut tout à fait comprendre la réaction opportuniste de certaines tunisiennes qui s'y mettent à qui mieux mieux pourvu qu'elles en tirent un quelconque bienfait ou un regain d'estime. Il y a en effet de l'espoir pour quelques unes d'attirer avec de tels habits pudiques un prétendant qui tarde à venir ; pour d'autres, cela permet de rassurer les parents quant aux bonnes mœurs de leur fille en dehors de la maison ; pour une troisième catégorie, cela tranquillise l'époux sur la vertu et la fidélité de sa moitié ; il y a enfin celles qui s'en servent en complément de leur CV lorsqu'elles sont à la recherche d'un emploi. Par les temps qui courent, c'est paraît-il un atout de plus qui peut rapporter le boulot et le mari avec, si la candidate est célibataire, veuve ou divorcée.
Vents favorables
En définitive, le port du voile ou du foulard relève davantage, à nos yeux, d'une comédie sociale que d'un conformisme religieux. Ces étoffes sont plutôt les accessoires d'une tartufferie grotesque conçue par les hommes et jouée par les femmes et qui montre à quel point la question de la vertu féminine est, chez nous et dans le monde arabo-musulman, faussement abordée. Quand ce n'est pas à un hymen intact qu'elle tient, cette vertu est tributaire d'un foulard ou d'un niqab ! Nous avons à maintes reprises souri ou franchement ri à la vue d'un barbu qui marche torse bombé devant sa compagne entièrement voilée. Ce genre de fatuité et d'assurance nous semble en effet d'un ridicule digne des personnages de Molière. Manifestement, le foulard ou le voile dont est vêtue la fille ou l'épouse rejaillit sur la virilité du père, du fiancé et du mari ! Mais s'il en est ainsi du port de ces vêtements de prudes, pourquoi nos mâles ne les endosseraient-ils pas eux-mêmes à la place de leurs femelles qui s'en passeraient bien dans d'autres contextes ! Et leur vertu à eux, comment s'en assurer ? Faut-il l'évaluer à l'aune de leurs amples panta courts ou à celle de leur barbe hirsute ? Tient-elle à cette marque noire qu'ils ont sur le front ou à l'odeur de l'encens sur leurs habits ? Aux bréviaires stupides qu'ils promènent et distribuent partout où ils vont ; ou bien au nombre de jours qu'ils jeûnent en dehors de Ramadan ? Mais en ce moment, hélas, le voile et le foulard ont le vent en poupe, ce type de vent favorable dont le souffle ne caresse plus les belles toisons de nos blondes ni ne soulève les courtes jupes de nos brunes ! Vent castré et castrateur, cerbère à la porte de la Beauté, en as-tu pour longtemps au-dessus de nos contrées ?
Badreddine BEN HENDA
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