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«Recours au Tribunal administratif pour en arrêter l'exécution» Après la décision du Ministère du Sport concernant la dissolution de la Fédération de Judo
• Le motif invoqué : abus de pouvoir La décision du Ministère du Sport relative à la dissolution de la Fédération Tunisienne de Judo a surpris les observateurs les plus avertis, dans la mesure où le judo tunisien constitue une des plus grandes satisfactions du sport national, pour ne pas dire sa principale fierté. N'est il pas l'unique sport qui a enfanté deux champions du monde, en plus d'un nombre incalculable de titres africains ? Autrement dit, les résultats sont loin d'être les raisons ayant motivé la tutelle de prendre le risque d'une telle mesure. Alors, qu'y a-t-il au juste ? Avant de relater les faits à travers la conférence de presse tenue conjointement hier par M. Hédi M'hrisi, président de la FTJ et Me Karim Khaznaji (membre de la commission de révision du statut des fédérations proposée par les Fédérations), nous tenons à apporter une précision très importante et non des moindres : Dans un premier communiqué adressé à la TAP, le Ministère a justifié sa décision par des dépassements financiers, malversation et corruption, avant de rectifier le tir dans un second communiqué (dont nous tenons une copie) où les arguments se limitent uniquement à la démission de cinq membres fédéraux selon l'article 55. Or, entre le premier communiqué et le second, il y a une différence énorme, nonobstant les graves délits mentionnés dans un premier temps. Hier, donc, en présence d'un huissier notaire, de deux avocats et des représentants des mass-média, M. Hédi M'hirsi a tenu à apporter les éclaircissements suivants : «Comme tout le monde, j'ai appris la dissolution de la Fédération par une chaîne de TV. J'étais ahuri, pour ne pas dire malade jusqu'à ce jour. Ce n'est pas à cause de la décision, plutôt en raison de la teneur du communiqué qui a touché à mon honneur, mon intégrité et ma crédibilité, alors que j'ai passé plus de 50 ans à servir le judo, d'abord comme joueur, puis entraîneur avant de m'investir dans de grandes responsabilités. D'ailleurs j'ai annoncé mon départ depuis le mois de mai dernier quand je me suis rendu compte des dérapages ayant freiné le cours normal des compétitions. Il n'échappe à personne la campagne orchestrée visant ma personne exigeant mon départ et même celui des membres fédéraux. Devant cette pression et cette ambiance devenue exécrable, cinq membres fédéraux n'ont pu résister à cette campagne, pour présenter finalement et tour à tour leur démission. Or, avant d'en arriver là, nous avons pris les devants, en sollicitant la tutelle le 16 juin 2011, dans le but de tenir une A.G.Extraordinaire Elective (sollicitation restée lettre morte et sans suite jusqu'à aujourd'hui). Entretemps, M. Mohamed Aloulou, alors ministre du Sport est parti, cédant la place à M. Slim Chaker. Après son investiture, ce dernier, pour relancer le sport national, a cru bon de revoir le statut des Fédérations, en instaurant une commission qui, pour diverses raisons, n'a pas bénéficié de l'unanimité des Fédérations. C'est alors que le Ministre a décidé de se réunir avec les Fédérations pour prendre soin de leurs doléances. En sa présence et après son accord, on s'est résolu à constituer une seconde commission composée de juristes ayant l'expérience en matière de gestion sportive. Malheureusement, ladite commission n'a pu entamer son travail eu égard à la volte face de la tutelle. Convenance de la rue ! Et M. Hédi M'hirsi d'enchainer non sans amertume : «On a fini avec une dictature pour devenir otages d'une gouvernance de la rue. Le ministère doit entendre plusieurs sons de cloche pour saisir la vérité et ne pas se limiter à entendre des intrus ! Le ministère est allé bien loin en expédiant une commission de contrôles aux locaux de la Fédération, au moment où j'étais en mission à l'étranger. Les membres de cette commission ont commis de graves infractions en confisquant même, des documents originaux, l'ordinateur de la FTJ. Le lendemain de mon retour en Tunisie, j'ai constaté la porte de mon bureau défoncée. Un comportement honteux, pour ne pas dire plus. Ils ont également confisqué les clés de la salle des réunions où est également emmagasiné l'équipement des joueurs. Quand j'ai essayé de récupérer les clefs pour distribuer les tenues aux joueurs, j'ai eu l'inspecteur général de Ministère au bout du fil. Imaginez un peu ce qu'il m'a dit. « Tu vas te taire ou tu veux bien que je te ridiculise !! Tu dois bien comprendre que j'ai deux visages ! », croyez-moi, je n'ai jamais été humilié de la sorte, durant toute ma vie. C'est dégradant pour un haut cadre appartenant à une administration tunisienne. Mais, aujourd'hui avec l'instauration d'un véritable Etat de droits, où tous les Tunisiens, sans exception, sont égaux devant la loi, je me permets, dans un premier temps, de saisir le Tribunal Administratif pour arrêt d'exécution et abus de pouvoir, car, le Ministère a oublié de prendre en considération l'article 28 mais sur le plan purement personnel, je ne vais pas rester les bras croisés ». Le relayant à la parole, Me Karim Khaznaji (membre de la commission proposée par les Fédérations) a tenu à mettre à nu les imperfections et les injustices commises par la Tutelle. Celle-ci, a-t-il noté, «s'est distinguée par des articles tout à fait contradictoires dans son statut (articles 1 et 7) d'autres articles sont flous comme celui des joueurs internationaux candidats aux Fédérations, le statut exige 30 matches internationaux, sans préciser toutefois s'il s'agissait de matches officiels ou amicaux». Me Khaznaji a déploré aussi le revirement constaté dans l'attitude du Ministère «Après avoir fait preuve de compréhension dans un premier temps, M. Chaker Slim a changé de position pour revenir à sa propre commission. C'est étrange !» a constaté Me Khaznaji qui a terminé son intervention avec beaucoup d'amertume.