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Opinions


Par Lamjed BEN SEDRINE*
La multiplication des partis politiques (50 reconnus, et la liste n'est pas close) témoigne de la maladie dont la société tunisienne est affectée, après des décennies d'asphyxie et de dérives.
C'est aussi un symptôme qui révèle la profondeur de la crise culturelle et l'aridité du champ de la pensée, que la révolution a mises à nu, et qui se traduit par un déplacement du débat de fond sur le projet de société à construire vers des slogans et promesses servant de porte-drapeau à des personnalités politiques en lutte pour l'accession au pouvoir, sous la bannière de la «démocratie» (dont le contenu est, en soi, aussi vague qu'hétéroclite). Personnalités qui, quand elles ne sont pas fraîchement débarquées dans la «lutte pour la dignité», témoignent de façon éhontée d'une amnésie quant à leur soutien et participation active au régime hideux déchu.
La Tunisie est aujourd'hui confrontée à un triple défi qu'elle ne peut relever qu'au prix d'une abnégation totale de tous les citoyens libres dans cette opportunité historique exceptionnelle qui exige la synergie de leurs efforts, aujourd'hui dispersés, et dont la solution ne peut se réduire à la réussite de l'aspect politique formel, à travers la tenue d'élections libres.
I- Le premier défi concerne la réunion des conditions nécessaires au déroulement du débat national, qui favorisera l'émergence d'un projet de société, sur la base duquel les contours du futur Etat pourront être dessinés, et dont la formalisation apparaîtra dans la future Constitution.
1- Ce défi est loin d'être relevé, quand on sait que les éléments les plus dangereux de la police politique et des requins de l'ancien régime continuent à exercer leurs manœuvres de déstabilisation et leur influence sur les différents organes de décision, tout en se constituant en partis politiques pour se repositionner dans l'échiquier politique derrière un discours révolutionnaire, portés par des figures inconnues du public.
2- L'épuration de la justice de quelque deux cents magistrats dont la liste a été établie (documents et preuves à l'appui) est un impératif immédiat pour libérer cet organe de régulation et de sécurisation du processus de déconstruction de la dictature, autant que pour assurer une prééminence de la loi et une sécurisation de la phase de transition actuelle. Le processus de déconstruction exige le démantèlement du réseau politico-financier qui est susceptible de pérenniser la dictature, même après la tenue d'élections libres. Seule la justice est en mesure d'accomplir cette mission qui doit être menée avec rigueur et dans la sérénité, loin de tout esprit de vengeance ou règlement de comptes. L'indispensable reprise du travail et de l'activité économique ne peut se réaliser dans une ambiance où le sentiment d'injustice et d'impunité continue à prévaloir au sujet des figures déterminantes de l'ancien régime parmi les hommes d'affaires, les politiciens criminels, les tortionnaires ou les hauts responsables d'entreprises à caractère économique ou social, qui ont participé au délabrement du pays.
3- Le paysage audiovisuel constitue aujourd'hui un des obstacles majeurs au déroulement du débat de fond indispensable à l'émergence d'un projet de société viable.
II- Le deuxième défi est d'offrir à tous les citoyens les outils et les contenus pédagogiques nécessaires à l'exercice de leur citoyenneté dans les choix historiques qu'ils sont appelés à faire, tant dans l'édification de leur futur Etat, que dans l'élaboration d'un projet de développement civilisationnel viable, nécessairement innovant.
Nous aurons peu de chances de réussite, tant que nous n'aurons pas à l'esprit la nécessité de favoriser les personnalités indépendantes, particulièrement dans les régions qui ont été les initiatrices de la révolution, et qui sont porteuses d'un potentiel de fraîcheur intellectuelle, indispensable à l'édification d'un nouveau projet de société, pour qu'elles soient largement représentées dans la future Assemblée constituante, aux côtés des différents partis ou personnalités connus, appartenant à une élite pleine de certitudes et de suffisance. Ce défi, qui est de porter une nouvelle élite issue du peuple à l'exercice du pouvoir, nécessite une dose d'humilité aujourd'hui peu commune, en raison de la culture du paraître et de l'égo, qui a dominé tous les espaces de la vie publique ou universitaire depuis l'indépendance.
Le Code électoral constitue la pierre angulaire de ce processus. Le scrutin qui favoriserait l'émergence de personnalités connues dans chaque quartier, réduirait le risque de confiscation par les partis opportunistes de la volonté populaire et barrerait la route à toutes les manœuvres de coalitions partisanes, qui affecteraient la représentation à l'Assemblée constituante d'une connotation politicienne, alors que la spécificité de cette Assemblée est de refléter la société tunisienne le plus fidèlement possible. Le mode uninominal à deux tours semble être le choix le moins mauvais, en l'occurrence.
III- Le troisième défi est d'œuvrer en collaboration étroite entre intellectuels, praticiens et experts, à l'élaboration d'un système de gouvernance du pays et des futures institutions, en vue de doter notre pays d'une dynamique et d'une harmonie qui le mèneraient à l'avant-garde en matière de développement humain, urbanistique, économique et culturel. J'ai toujours défendu l'idée que ceux qui sont en retard sont avantagés par rapport à ceux qui sont avancés en termes de développement; il suffit d'analyser leur système avec ses pertinences et ses défaillances pour construire, à partir de nos singularités, un système nécessairement plus équilibré et plus respectueux de la vie, où qu'elle se révèle.
Nous avons ce devoir de contribution innovante pour les générations futures et en tant que partie constitutive de l'ensemble de l'humanité, ayant obligation d'offrir un autre modèle de société.
Pour ce faire, la révolution doit gagner nos esprits pour les libérer de nos propres misères culturelles et celles que le néo-colonisateur a enfoui dans les cerveaux de l'élite. La dictature ne peut être l'œuvre d'un homme, et qui disparaîtrait avec son départ, mais la résultante d'une culture qui fait émerger un prototype de rapports à l'autre*, dont nous devons nous libérer.


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