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Me Abderrazek Kilani, candidat à la présidence de la section de Tunis, : Corps de métiers - Elections, ce week-end, des sections régionales du Conseil de l'Ordre des avocats
Demain se tiendront les assemblées générales des sections de Tunis, Sousse et Sfax du Conseil de l'Ordre des avocats et après demain se dérouleront les élections des présidents et des membres respectifs de ces sections. Les présidents et les secrétaires généraux élus de ces sections feront partie du Conseil de l'Ordre des avocats dont 7 membres ont été déjà élus dimanche dernier. Nos invités aujourd'hui sont les maîtres Mohamed Jemour, Abderrazak Kilani et Youssef Lahmar. Les deux premiers sont candidats à la présidence de la section de Tunis. La plus importante des sections. Elle compte environ 3700 avocats sur les 6000 inscrits au barreau. Mes Jemour et Kilani sont des membres sortants du Conseil de l'Ordre. Alors que Me Youssef Lahmar est candidat à la présidence de la section de Sousse. A noter que nous avons invité tous les candidats à la présidence des sections, nous attendons les réponses des autres.
*** « Aplanir les difficultés et, surtout, en finir avec les incidents d'audiences » Le Temps :Si vous êtes élu quelles seront les premières mesures que vous allez entamer ? - Me Abderrazak Kilani :On ne peut parler de mesures, puisque je vais continuer le travail de mon prédécesseur dans le cadre institutionnel. Mais nous constatons avec amertume, qu'il y a un risque énorme de voir certaines règles qui font l'honneur et la noblesse de notre profession disparaître. C'est la raison pour laquelle j'envisage, si je suis élu, d'organiser pendant la 1ère année de mon mandat des cycles de formation pour les jeunes confrères ayant accédé à la profession pour les imprégner profondément des principes de la loi régissant notre profession et des règles de la déontologie. Il vaut mieux prévenir que guérir et je pense que notre devoir avec l'aide des patrons de stage est d'encadrer les jeunes confrères et de veiller à la préservation de ces règles. Par ailleurs, et dans le même sens, l'avocat qui a prêté serment de ne jamais manquer de respect aux tribunaux est en droit d'être respecté. Malheureusement nous constatons la multiplication de ce qu'on appelle les "incidents d'audiences" où, parfois et surtout des jeunes avocats se sentent humiliés en pleine audience sans savoir comment réagir pour aplanir avec finesse et doigté lesdits incidents. C'est la raison pour laquelle nous envisageons dans le cadre des cycles de formation de consacrer des séances à cette question (comment réagir, résoudre et aplanir un incident d'audience ?) car un avocat humilié en audience publique ne peut défendre convenablement les droits et les intérêts de ses clients. Et sur ce point précis, je compte collaborer avec les autorités judiciaires compétentes pour que ce genre d'incidents disparaisse à jamais et que le respect mutuel prévaut entre les avocats et les magistrats, mais aussi les greffiers et tout le personnel des tribunaux. L'objectif commun doit être la bonne administration de la justice car, et croyez-moi le travail de l'avocat dans les tribunaux est devenu parfois si pénible et difficile que certains confrères ont décidé de ne plus mettre les pieds au palais de justice. A coté de cela, j'ai promis à mes confrères, à l'intérieur de la République, de leur rendre visite périodiquement pour connaître leurs préoccupations. Je tiens quand même à rappeler que pendant mon dernier mandat au Conseil de l'Ordre, je me suis déplacé à l'intérieur de la République au moins une quarantaine de fois pour présider des audiences solennelles des conférences de stage ( Kasserine, Nabeul, Bizerte, Béjà, Jandouba, le Kef). J'envisage aussi de mettre de l'ordre dans l'octroi des réquisitions des avocats stagiaires d'une manière qui puisse garantir aussi bien l'équité entre les confrères que leur dignité. Enfin, il faut savoir que dans la prise de certaines décisions, qui peuvent être graves surtout en matière disciplinaire, le président de la section est un homme seul qui peut par conséquent se tromper, c'est la raison pour laquelle je compte, si je suis élu consulter les membres du conseil de la section dans la prise de ces décisions et encourager le travail de groupe pour le bien de tous.
.Quels sont les points forts de votre programme ? - Il faut savoir avant tout que la section des avocats n'est pas une quelconque association, encore moins une association culturelle. Les compétences et les prérogatives de son président sont strictement professionnelles et clairement délimitées par la loi. En effet, le président de la section est notamment compétent pour examiner les plaintes contre les avocats, taxer en cas de litige leurs honoraires et procéder en cas de besoin à leur réquisition, mais aussi défendre ses confrères. A ce titre, il exerce les fonctions, entre autres, d'un juge élu qui doit être juste, droit et impartial et qui doit connaître les problèmes et les préoccupations des avocats dont le quotidien n'est pas facile, surtout pour les jeunes. Par conséquent, le programme peut être perçu, à mon avis, non pas à travers les écrits mais plutôt à travers les qualités intrinsèques du candidat à découvrir dans son passé et son présent. Tout simplement et en toute modestie, je peux faire valoir une ancienneté de près de 28 ans dans la profession dont 18 ans comme avocat près la cour de cassation, deux mandats au sein de l'Association des Jeunes Avocats dont un mandat comme président, un professionnalisme, une disponibilité, une assiduité et une présence reconnus. Mais aussi un record dans l'encadrement et la présidence des conférences de stage pour plus de 400 avocats stagiaires. En résumé, je suis un homme de terrain qu'on dit courageux, des qualités indispensables à mon avis pour défendre ses confrères et la profession.
. Et si vous commentiez l'élection du nouveau bâtonnier avec qui vous allez travaillez au sein du Conseil de l'Ordre ? - Je tiens tout d'abord à saluer très chaleureusement tous mes confrères pour la réussite des élections, féliciter ensuite notre nouveau bâtonnier Maître Béchir Essid et saluer tous les candidats pour leur courage et leur sacrifice au service de la profession. Je ne peux aussi m'abstenir de rendre un grand hommage au bâtonnier sortant Maître Abdessatar Ben Moussa avec qui j'ai travaillé au sein du Conseil de l'Ordre pendant trois ans pour sa droiture et ses qualités humaines extraordinaires. J'espère que tout le monde respectera le choix des avocats et que tous mes confrères toutes tendances confondues seront avec leur nouveau bâtonnier pour le soutenir et l'aider afin que les revendications légitimes des avocats aboutissent à des résultats satisfaisants. Il faut savoir que les élections des sections des avocats revêtent une importance capitale dans la mesure où le quotidien des avocats est intimement lié à la section, c'est la raison pour laquelle je lance un appel à tous mes confrères pour laisser de côté leur appartenance idéologique ou politique ou autre et faire passer avant tout l'intérêt supérieur de la profession. Interview réalisée par Néjib SASSI