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La torture : parlons-en !
Chronique juridique
Publié dans Le Temps le 26 - 11 - 2011

Par Ahmed NEMLAGHI - La torture, ensemble de sévices pouvant être d'ordre physique ou psychique ne date pas d'aujourd'hui, ni d'hier. Elle a existé depuis la nuit des temps où seule sévissait la loi de la jungle. C'était l'instrument de domination entre les mains de ceux qui avaient pour seul but d'exploiter leurs semblables.
Dans les sociétés tribales, ceux qui usaient de ces moyens, agissaient selon leur instinct de domination qui est en fait animal et n'a rien d'humain.
Au moyen âge on pratiquait moult moyens de torture, tels que la question ou la roue à titre de sanctions. Durant l'occupation allemande, la Gestapo usait de moyens sophistiqués et ceux qui pratiquaient la torture étaient fiers de leurs exploits.
L'inquisition, fut un moyen de torture qui a été pendant longtemps usité par l'église catholique.
Certaines organisations criminelles ou terroristes avaient recours à la torture.
Au fur et à mesure de l'évolution de l'humanité, ceux qui se révoltaient contre cette attitude animale qu'est la torture, en payaient le prix, souvent de leurs vies.
Tous les despotes et les dictateurs, ont usé de la torture, pour de multiples raisons et avec des moyens divers.
La torture au service de la justice ?
Même si cela semble contradictoire, dans certains pays dits de droits, la torture a été un adjuvent de la justice, en ce sens qu'elle sert de moyen d'intimidation pour extorquer des aveux de ceux qui sont impliqués dans des faits souvent à tort. Il arrive toutefois que des repris de justice notoires, soient incités à dire la vérité, afin d'éviter qu'ils soient passés à la « rôtissoire » ou de subir des passages à tabac musclés.
C'est la raison pour laquelle, même dans des pays se réclamant des droits de l'homme, que ce soit en Europe ou en Amérique, la torture a été depuis des lustres, le moyen le plus usité pour « faire parler » ceux qui sont impliqués dans des affaires de différentes natures, allant du vol simple aux crimes les plus atroces.
Cependant, et au fil du temps, la torture a été de plus en plus dénoncée, par les humanistes et les défenseurs des libertés et des droits de l'homme.
De la punition à la surveillance
La torture, basée sur la notion de châtiment a évolué avec le développement des idées tendant à la liberté et à la Justice.
«De quel droit on fait un serf, d'un être humain né pourtant libre ? » s'est exclamé Omar Ibn Al Khattab, deuxième khalife de l'Islam, qui fut le premier à avoir instauré le système judiciaire fondé sur l'équité « Al Insaf » incitant au respect de l'intégrité physique et morale de l'être humain, et impliquant de ce fait, le non recours à la torture.
Dans sa fameuse lettre envoyée à Abou Moussa Al Achâari, qui fut parmi les premiers juges à l'aube de l'Islam,Omar Ibn Al Khattab surnommé « le tranchant » (il tranchait dans le sens de l'équité) incitait notamment ce juge à bien traiter les justiciables, demandeurs fussent-ils ou défendeurs, et à ne fonder ses décisions que sur des preuves tangibles.
Aussi, est-il interdit, selon les préceptes de l'Islam de maltraiter les prisonniers de guerre et tous ceux qui sont privés de liberté ou de défense.
Au cours du 18ième siècle, appelé siècle des lumières en France, l'idée de torture a laissé place à celle de la détention, consistant à isoler un criminel de la société, plutôt qu'à le torturer.
Cette idée a été expliquée, par le philosophe et anthropologue français, Michel Foucault, dans son ouvrage intitulé : « surveiller et punir » où il affirme, entre autres :
« Le châtiment est passé d'un art des sensations insupportables à une économie des droits suspendus »
Toutefois, dans le système carcéral, celui qu'on voulait corriger s'est trouvé isolé, avec de surcroît une nouvelle pratique de la torture, discrète, contrairement à celle qui se pratiquait publiquement, pour, soi disant, donner l'exemple.
La torture, héritage colonial
En Tunisie, la torture se pratiquait de la manière la plus sévère, précédemment à l'ère coloniale, par les différents gouvernants, dont les Beys qui avaient aménagé des centres carcéraux où les détenus subissaient les pires des supplices.(parmi ces centres Al karrakah, dont les vestiges existent encore de nos jours à la Goulette)
Pendant la colonisation, les services de police avaient aménagé des locaux, sophistiqués, pour pratiquer la torture surtout à l'encontre des détenus politiques.
A l'aube de l'indépendance, le service de la police politique, héritage colonial a été de plus développé, au fur et à mesure que le système durcissait et que les libertés étaient étouffées.
Les sous-sols du ministère de l'Intérieur, étaient réservés à la torture, notamment des détenus, impliqués dans moult affaires politiques. Les accusations souvent montées de toutes pièces, d'ailleurs, étaient détournées et déguisées en délits de droit commun pour noyer le poisson.
A la Révolution, ces locaux qui ont servi à torturer des centaines de personnes sont désormais des vestiges qui incitent à méditer.
Parmi les personnes impliquées dans ces supplices, qui ont servi à taire les abus de toutes sorte, Abdallah Kallel , et Mhamed Ali Ganzoui, actuellement traduits en justice pour répondre de leurs méfaits.
Toutefois, ils ont béatement nié dernièrement devant le juge, aussi bien l'un que l'autre, y avoir participé de loin ou de près, alors qu'ils ont tous les deux, été à la tête des service du ministère de l'intérieur.
Au-delà du fait qu'ils soient coupables ou pas, il importe d'abord que tous les suppliciés, qui ont été victimes de dommages d'ordre corporels et moral, soient équitablement dédommagés. Il faut par ailleurs et surtout, que l'abolition de la police politique et de la pratique de la torture, soit consacrée par la nouvelle constitution.
Plus jamais d'aveux extorqués sous la torture. Plus jamais de procès politiques, et ce, en vue d'une Justice équitable, où il importe d'ajuster la sanction et de revoir les modes carcéraux pour une véritable insertion.
Dans le même ordre d'idées il importe de réfléchir sur la peine capitale qui ne doit plus du moins, être le moyen fatal auquel ont recours les tribunaux pour sanctionner un crime. Peut-être, y aura-t-il des moyens de substitution à cette peine, qui n'a plus cours dans plusieurs autres pays, ou y recourir seulement dans des cas extrêmes.
Autant de moyens auxquels il faut penser, pour rompre définitivement avec la torture et le supplice,auxquels il faut substituer des moyens en vue de réhabiliter celui qui commet un délit ou même un crime. Cela contribuerait certainement à mieux préserver les droits de l'homme et à consolider davantage la transition démocratique.


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