Lorsque nous lui avons demandé de fixer ses objectifs pour la nouvelle saison, Gérard Buscher nous avait déclaré qu'il visait une bonne place au milieu du tableau. Cela s'est passé avant le début du championnat. Aujourd'hui cet objectif est revu à la hausse par l'entraîneur des Marsois qui ne nous a caché sa grande satisfaction après le début en fanfare de son équipe et les résultats obtenus qui selon lui « dépassent ce qui était prévu au départ, dans la mesure où nous avons tablé sur 11 ou 12 points lors des 7 premières rencontres. Aujourd'hui nous partons en vacances avec 17 points, c'est très bien, mais ceci nous poussera à travailler encore plus pour pouvoir maintenir notre standing ». En effet l'ASM est en passe de réaliser une saison exceptionnelle. Après seulement 7 journées de compétition, l'équipe canarie occupe la seconde place du classement général avec un bilan des plus positifs. Autres prouesses des Marsois, leur réussite au niveau de l'attaque qui a marqué 12 buts contre seulement 3 encaissés. Cette réussite de l'équipe n'est pas le fruit du hasard. Elle a été plutôt programmée et planifiée depuis la saison écoulée, et plus précisément depuis l'arrivée de Gérard Buscher au Chtioui. Le français sans prétention aucune, s'est déclaré capable de faire de l'ASM l'une des meilleures équipes de la Ligue 1, de lui donner un cachet de jeu spécial et de lui éviter les fins de saisons difficiles. A ce titre la réussite de Buscher est totale, et les premiers résultats n'ont pas tardé à venir, puisque l'ASM a terminé la saison très loin de la zone de relégation. Groupe homogène Déjà avant de partir en vacances d'été, Gérard Buscher a arrêté ses besoins, et ses recrutements étaient ciblés. C'est qu'il n'avait pas besoin de plus de 3 ou 4 joueurs pour compléter son effectif. Du coup Boulaâbi et Hichem Jebali ont débarqué pour donner plus de stabilité et de rigueur. Mansouri pour doubler Backer sur le couloir droit et Nabil Missaoui pour animer le jeu offensif. A propos de ce groupe Buscher trouve qu'il est très homogène. « Nous n'avons pas de vedette dans l'équipe, mais des joueurs techniquement bons et surtout très appliqués tactiquement. Et c'est important pour une équipe appelée à faire le jeu et imposer ses choix ». C'est là l'avis de Buscher sur son groupe, et c'est assez flatteur. Et d'ailleurs les joueurs, en signe de reconnaissance à leur entraîneur, n'épargnent aucun effort lors des entraînements et pendant les matches à appliquer les consignes et les options. Progrès tactique Pour tous ceux qui ont suivi l'évolution de l'ASM durant les deux dernières saisons, ont certainement remarqué l'évolution accomplie par l'équipe depuis l'arrivée de Buscher. Progrès aussi bien du côté résultats que sur le plan du jeu. Ainsi les Marsois sont passés maîtres dans le pressing grâce à une discipline tactique que le français a réussi à inculquer à ses joueurs depuis son installation au Chtioui. Le retour en forme de Didier a énormément aidé les canaris à imposer leur jeu à leurs adversaires et à se montrer dangereux sur le plan offensif. Pour Buscher il n'y a pas photo : « Depuis mon arrivée, j'ai demandé aux joueurs d'être appliqués et de mettre en exécution les choix tactiques. Ils ont réussi à le faire et c'est là le secret de nos bons résultats de ce début de saison ». La touche de Buscher Une option qui leur a valu de marquer 12 buts en 7 rencontres soit une moyenne de 1,71 but par match, ce qui n'est pas peu lorsque la moyenne générale est de 2,83 par rencontre. Pourtant l'ASM ne possède pas de grands attaquants. Moussa son avant-centre est à une réalisation depuis le début de la saison (Il n'a marqué qu'un but la saison écoulée), et du coup c'est Didier qui a le plus marqué avec 4 réalisations en 7 rencontres. Cela est également le fruit des options de Buscher qui a fait jouer l'ivoirien derrière l'attaquant soit en 9 ó tout en jouant avec beaucoup de réussite le rôle de régisseur. « Notre force réside dans notre jeu collectif, la complémentarité entre les joueurs et la complicité qui s'est créée entre eux. Tout ceci est le fruit de la bonne ambiance qui prévaut parmi le groupe », devait déclarer l'entraîneur marsois à tous ceux qui voulaient savoir le secret de la réussite de l'ASM cette saison. Attention à la marche Mais voilà que l'ASM a encore du pain sur la planche. Son calendrier ne lui réserve que des rencontres de gros calibres lors de la seconde moitié de la phase aller. Des rencontres que les Marsois doivent aborder avec beaucoup de doigté, afin d'éviter la marche et confirmer ses bons débuts. Buscher est bien conscient, et il ne le cache pas : « Nous ne sommes qu'au tout début de la compétition, et le plus dur reste à faire, pour cela nous devons bien négocier la trêve et surtout travailler aussi bien que lors de la préparation d'été. Nous savons ce qui nous attend, et à nous de prouver que ce que nous avons accompli jusque-là n'est pas le fruit du hasard ». Ne dit-on pas qu'une personne avertie en vaut deux ? M. Rached
Annexes du stade Chtioui de la Marsa Il était une fois des terrains de football Les jeunes footballeurs de l'ASM ont été durant de longues années les parents pauvres des sportifs de la banlieue nord. Durant plus de deux décennies des centaines de gosses de la catégorie écoles à celle des espoirs se sont entraînés dans des conditions les plus lamentables. Imaginez soixante à quatre vingt joueurs se partager un terrain en terre dure et sous des projecteurs à moitié éteints. Des conditions auxquelles les dirigeants marsois n'avaient pas trouvé des solutions sauf quelques menus travaux selon les moyens du club, mais qui n'arrangeaient nullement la situation. Un tel spectacle se répétait d'une saison à une autre, malgré les promesses que ne manquait pas de faire l'ex-président de la Municipalité de La Marsa lors des assemblées générales du club marsois. Monts et merveilles ont été avancés avec à la clé un projet grandiose pour le réaménagement du complexe Abdelaziz Chtioui. Mais comme beaucoup d'autres projets, celui du complexe Chtioui est resté lettre morte, et toutes les excuses étaient valables pour expliquer les différents reports du début des travaux. Pourtant deux tentatives de gazonnement d'un des deux terrains annexes ont été faites. Des appels d'offres ont été lancés, et comme par hasard c'est la même société qui a remporté les deux offres, et par deux fois l'opération de gazonnage n'a pas réussi, sans qu'aucune poursuite ne soit engagée à son encontre. Bizarre ! Projet fantoche Et pour tranquilliser responsables, sportifs et sympathisants, le nouveau projet de réaménagement était miroité par le président de la municipalité lors de chaque assemblée générale du club. Le dernier de ces projets a été présenté lors de l'assemblée évaluative 2009/2010 avec une maquette à l'appui. La date début des travaux a même été avancée. Septembre 2009. Les raisons du report de date en date changeaient d'un moment à un autre. Parfois c'est la situation de l'équipe de football en championnat ne permettait pas de prendre le risque de la faire jouer hors de ses bases, parfois c'est Sakhr Materi qui a demandé de reporter l'exécution du projet afin de trouver le financement qu'il fallait pour doter l'ASM d'un complexe de haute gamme. Finalement les promesses étaient mensongères, et la somme de 3 millions de dinars pour l'exécution du projet n'a jamais été bloquée, mais Sakhr Materi avait plutôt d'autres projets en tête. Il voulait s'approprier cet espace pour exécuter un projet immobilier, et déplacer le terrain de football vers d'autres lieux. Et maintenant cet espace ressemble beaucoup plus à un champ de Halfa, comme le montre notre photo, les terrains ont été tout simplement abondonnés, la délégation municipale provisoire ne peut que constater les dégâts, ne pouvant intervenir car l'affaire est entre les mains de la justice. Les jeunes eux, ont élu domicile à « Ardh Kerima » sur le terrain en tartan du centre de formation, un seul terrain pour toutes les catégories qui se le partagent en attendant des jours meilleurs.