La démission en bloc des membres du bureau directeur des jeunes du Club Africain n'est pas un fait anodin. Elus ou pas, n'est pas la question. Que cela vienne d'un grand club comme le CA n'est pas le vrai problème. Le drame, à ce niveau, est existentiel et national. En effet, deux points fondamentaux sont soulevés et ils sont d'un crucial intérêt. De prime abord, on évoque les moyens, pas de terrains, pas de tenues, pas de ballons ; rien pour faire un minimum de travail sérieusement, pas même la possibilité de faire un exercice pratique convenablement. Alors qu'un seul joueur seniors touche 200.000 dinars comme prime de signature, toutes les catégories de jeunes confondues dépriment et n'ont pas droit à une prime de… nourriture ! Et les 20% des subventions qui doivent aller aux joueurs ? Allez les chercher et qui va les contrôler ? C'est un détournement de fonds caractérisé, sacralisé, imposé, quasiment légalisé. Ensuite, il y a l'encadrement, l'environnement, et… les parents ! Là, la drame atteint d'autres proportions, on est en plein dans la pratique des interventions ! En effet, des parents assistent aux entraînements (c'est bien !), mais ils s'attaquent aux entraîneurs qui ne font pas jouer leurs enfants (c'est pire qu'un mal !).* On est arrivé au point que des parents « achètent » la titularisation de leurs progénitures, décident du licenciement d'un coach, agressent, même, ceux qui ne laissent pas faire et défaire les formations. Ainsi, on habitue nos enfants au jeu des pistons, même en football ! Eh oui ! Il y a la lutte des classes, même dans le sport ! Ce phénomène a toujours existé. Le silence, à son propos, est le pire des crimes. Et la révolution, diriez-vous ? Elle ne connaît pas, encore, l'adresse du sport…