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Cris de détresse de la Banque Centrale et de la Banque Mondiale
Conjoncture alarmante
Publié dans Le Temps le 20 - 01 - 2012


• Pas plus que 113 jours d'importation
C'est désormais officiel, la Tunisie a réalisé en 2011 un taux de croissance négatif de -1.85%, soit moins de deux points de croissance, soit près de 40 mille postes d'emploi de plus de perdu. Et l'avalanche ne s'arrête pas là. Dans leurs communiqués respectifs, la Banque Centrale de Tunisie et la Banque Mondiale ne voient pas dans les perspectives de croissance des signes vraiment encourageant.
On ne reviendra pas sur la cascade de sit-in, puisque personne ne semble pouvoir accorder un peu de son temps pour voir plus loin, mais les perspectives de la situation actuelle méritent de regarder entre les lignes des discours des deux institutions. Le conseil de la Banque Centrale de Tunisie, accoutumée à tenir sa réunion vers la fin de chaque s'était réunis dans l'après midi du mercredi 18 janvier, publiant à l'issue de cette réunion un communiqué conjoncturel, quelque peu alarmant. La Banque Mondiale à son tour annonce revoir ses prévisions de croissance de l'économie mondiale. Cette dernière ne dépassera pas les 2.5% pour 2012.
Indicateurs en baisse; taux directeur inchangé !
Pour le Conseil de la BCT, le bilan économique de l'année 2011 s'est surtout caractérisé par une évolution négative de la production et des exportations pour la plupart des secteurs. Par un repli de l'investissement tant intérieur qu'étranger ainsi que des créations d'emplois en moins, outre une dégradation des équilibres financiers « compte tenu de la conjoncture exceptionnelle qu'a connue le pays. Du fait, dernières prévisions ne peuvent tabler que sur une croissance négative. L'année 2011 a connu l'augmentation du déficit courant des paiements extérieurs pour s'élever à 7,1% du PIB en 2011, en relation avec la contraction des exportations des industries non manufacturières et des services. Ainsi une baisse du niveau des avoirs en devises à environ 10.582 MDT est traduisible en un équivalent de 113 jours d'importation contre 147 jours au cours de la même période une année auparavant. Sur le plan monétaire, le rythme de progression de la masse monétaire M3 et des concours à l'économie s'est ralenti, atteignant, respectivement, 7,9% et 13,2%, au terme de l'année 2011. Les besoins des banques en liquidités se sont nettement accrus, nécessitant des interventions plus importantes de la Banque Centrale sur le marché monétaire portant sur une enveloppe moyenne de 3.604 MDT en décembre 2011 et de 3.893 MDT durant les seize premiers jours du mois de janvier courant et ce, afin de permettre au secteur bancaire de fournir les financements nécessaires aux entreprises et aux investisseurs. Le taux d'intérêt moyen sur ce marché s'est situé à 3,19% depuis le début du mois de janvier courant contre 3,23% pour le mois de décembre 2011. S'agissant de l'évolution des prix et après les pressions enregistrées depuis l'été dernier sur les prix de certains produits, notamment alimentaires, le niveau de l'inflation s'est établi à 3,5% pour l'ensemble de l'année 2011 contre 4,4% l'année précédente. Examinant les perspectives d'évolution de l'économie nationale pour l'année 2012, le conseil de la BCT a noté que malgré un début de stabilisation au niveau politique, cette évolution demeure marquée par la poursuite des pressions sociales et par les difficultés de l'environnement international, surtout dans les pays de la zone euro qui connaissent depuis un moment une dégradation de la notation financière de plusieurs pays en relation avec la crise de la dette souveraine. En dépit de tout cela, le conseil d'administration de la BCT, décide de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la Banque Centrale de Tunisie. Sans pour autant d'omettre l'accent sur « la nécessité de la mobilisation par le secteur bancaire de ressources à long terme lui permettant de poursuivre son rôle de financement de l'économie ». Le Conseil recommande aussi d'œuvrer à l'élaboration d'un « schéma de développement et l'adoption d'une politique économique et financière claire tout en mettant en place un programme de financement qui tient compte des capacités du pays à mobiliser des ressources intérieures et extérieures et à préserver les équilibres globaux ».
Economie mondiale, à son tour en berne !
La dette souveraine dans les pays de la Zone Euro, qui a ses répercussions directes sur l'économie nationale ne semble pas à son tour apporter des signes positifs ou poussant à être optimiste. Selon la Banque Mondiale, les pays en développement doivent se préparer à de nouveaux risques de détérioration alors que la crise de la dette dans la zone euro et l'affaiblissement de la croissance dans plusieurs grandes économies émergentes assombrissent les prévisions de croissance dans le monde. La BM revoit ainsi à la baisse ses prévisions pour 2012 et escompte désormais une croissance de 5,4 % pour les pays en développement et de 1,4 % pour les pays à revenu élevé (-0,3 % pour ceux de la zone euro), contre respectivement 6,2 % et 2,7 % (1,8 % pour la zone euro) selon ses estimations du mois de juin. La croissance mondiale devrait s'établir à 2,5 % en 2012 et ne dépasserait pas 3,1 % en 2013. La BM précise aussi que le ralentissement de la croissance est d'ores et déjà perceptible dans le fléchissement des échanges mondiaux et la diminution des prix des produits de base. Bien que les exportations mondiales de biens et de services aient connu un essor estimé à 6,6 % en 2011 (contre 12,4 % en 2010), elles ne devraient augmenter que de 4,7 % en 2012. Les cours mondiaux de l'énergie, des métaux et minéraux, et des produits agricoles accusent quant à eux une baisse respective de 10,25 et de 19 % par rapport aux pics enregistrés au début de 2011. « Ce déclin des prix des produits de base a contribué à une détente de l'inflation globale dans la plupart des pays en développement » note-t-on ainsi. Selon la Banque Mondiale, les bouleversements politiques dont le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord sont le théâtre ont fortement, quoique ponctuellement, perturbé l'activité économique de la région, tandis que la dégradation de l'environnement extérieur commence à avoir des effets délétères de plus en plus marqués sur le commerce, les cours des produits de base, le tourisme et d'autres recettes. Les pays en développement exportateurs de pétrole et les économies à revenu élevé membres du Conseil de coopération du Golfe ont très nettement bénéficié de l'envolée des prix du pétrole, mais sont toujours vulnérables à une chute brutale de ces cours. Le PIB des pays en développement de la région a progressé à un rythme estimé à 1,7 % en 2011 ; la croissance devrait rester modérée en 2012 (2,3 %), avant de remonter à 3,2 % en 2013. Et d'ajouter qu'en raison du ralentissement attendu dans les pays d'Europe à revenu élevé, des tensions inflationnistes toujours préoccupantes dans la région et du recul des flux de capitaux dû à la crise de la zone euro, la croissance régionale risque de ralentir à 3,2 % en 2012, avant de se redresser en 2013, à 4,0 %.
La situation peut s'améliorer
Il est donc facile de déduire qu'en raison de liens commerciaux et financiers étroits avec les pays d'Europe, les résultats de la Tunisie risquent d'être particulièrement sensibles à la tournure que prendront les événements dans la zone euro. Pour Moez Laabidi, universitaire et économiste, nous expliquant certaines déductions du Conseil de la BCT « les réserves en, devises ont réussi à se stabiliser à cause de certaines entrées en devises qui auraient pu être effectuées par le remboursement de crédits, alors que du point de vue des performances, rien n'a changé. C'est ce qui explique l'appel du conseil d'administration de la BCT au pouvoir politique en place d'élaborer un schéma de développement clair ». Bien que négligeant le scénario d'une faillite, M. Laabidi s'inquiète « si les choses ne changent pas, la Tunisie sera obligée à aller chercher de l'empreint sur les marchés internationaux, et vu la situation actuelle, ce serait avec des intérêts à même exorbitants ». En cas d'amélioration de la conjoncture, on pourrait, affirme encore l'économiste, les bailleurs de fonds pourraient commencer à débloquer des fonds au profit de la Tunisie, ce qui pourrait aider à améliorer la situation.


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