Mrad Mahjoub (Ex-Sélectionneur) : «Les matches au second tour seront d'un autre calibre» « Commençons tout d'abord par nous féliciter pour cette victoire miraculeuse voire inespérée au vu de toutes les péripéties du match. Notre onze représentatif encore dans les nuages après le coup d'éclat contre la Maroc était méconnaissable et totalement dans la rue ! Pourtant l'incontournable Msekni avait balisé très tôt le chemin d'une belle prestation à ses coéquipiers en inscrivant un but classique que j'oserais qualifier « à la Msekni ». Malheureusement, cet avantage précoce a eu un effet inverse sur les nôtres avec des jambes lourdes et un mental complètement ailleurs. Et n'eussent été ces ratages inexplicables de ce Mazou, nous aurions rejoint les vestiaires avec une lourde ardoise à notre passif. Un léger mieux en seconde mi-temps mais toujours en deçà des attentes et surtout du potentiel réel du groupe. Bonne leçon d'humilité car les matches qui nous attendent au second tour seront d'un autre calibre et la chance d'un jour ne pourrait toujours nous être favorable. »
Mokhtar Tlili (Ex-Sélectionneur) : «Médiocrité sur tous les plans» «Nous avons été très mauvais sur tous les plans et dans tous les compartiments du jeu. Et je suis clément en pesant mes mots pour ne pas dire plus et froisser certaines sensibilités. Un non match, un jour sans, une médiocrité criarde et j'en passe. Jamais la Tunisie n'est tombée aussi bas footballistiquement parlant. Les raisons ? Elles sont plusieurs à mon avis. Nous ne sommes pas encore armés à faire le jeu, à prendre les initiatives. Nous avons été « modelés » à profiter des erreurs et des espaces de l'adversaire et à évoluer uniquement en contre. De plus nous souffrons encore de notre complexe défensif. Les automatismes offensifs du groupe sont aux abonnés absents et même la constitution de l'équipe ne plaide nullement en faveur d'un jeu en mouvement bien articulé de nature à pouvoir nous permettre à créer le surnombre devant de façon efficace et efficiente. On se cherche encore et ce n'est pas demain la veille qu'on risque de se retrouver. Mais l'essentiel est d'avoir gagné, tout le reste n'est que balivernes. Continuons tout de même à entretenir l'espoir sait-on jamais ? »
Skander Kasri (DT-EST) : « Notre volonté farouche a prévalu» «Il faut souligner d'emblée que l'adversaire a surpris les nôtres par un engagement physique et un harcèlement tout terrain. Une application tactique remarquable avec une très bonne occupation du terrain en un 4-3-3 très bien articulé. Leur milieu a été omniprésent avec une défense présente et une attaque percutante mais manquant de réussite. La conservation et la progression du ballon de notre côté n'ont pas été un modèle du genre avec beaucoup de déchets techniques et d'erreurs à ces niveaux. En seconde mi-temps, nous avons sorti un tantinet la tête de l'eau suite notamment au fléchissement physique de l'adversaire ne pouvant continuer sur ce même rythme endiablé. Nous avons eu quelques frissons sur deux ou trois contres mais par la suite nous avons déroulé avec des opportunités nettes de tuer le match avant que Issam ne scelle définitivement l'affaire en notre faveur. Concernant ce dernier, je pense qu'en dépit du flot de critiques à son endroit, Il demeure un renard des surfaces avec un flair inné du but. Il s'agit maintenant de pratiquer un turn-over et de faire reposer quelques joueurs cadres en prévision de notre confrontation contre le …Ghana selon toute vraisemblance et qui ne sera pas une sinécure, une mince affaire loin s'en faut ».
Dragan (Ent USMO) : «La percussion de Sabeur a manqué» «Concernant Msekni, même la presse mondiale avec en tête les Italiens et les Espagnols le considèrent comme le meilleur joueur africain pour l'heure et rejoignent mon jugement antérieur le concernant. Nous avons été en difficulté car le Niger jouait son va tout et abattait ses dernières cartes dans ces joutes. Nous avons été malheureux sur ce but encaissé mais Balbouli perturbé par sa blessure est excusable et on ne va pas lui en tenir rigueur d'autant qu'il avait sauvé la barque du naufrage contre le Maroc. Nous avons gagné grâce à la valeur individuelle de certains joueurs qui sont parvenus tout de même à tirer leur épingle du jeu. Derrière, nous avons concédé des espaces en voulant jouer haut et aider la ligne avant. L'adversaire joua à maintes reprises dans le dos de notre défense avec des situations très critiques devant Balbouli, mais heureusement que la finition manquait à nos vis-à-vis. Avec cette victoire à l'arraché et dans ces conditions, la Tunisie a prouvé qu'elle a du caractère à en revendre et que ses individualités ne manquent pas de potentiel pour aller très loin. »
Lotfi Kadri (Ent GS) : «L'essentiel est fait» « Dans ces matches de poule, ce qui compte le plus, ce sont la victoire, le capital points, le passage au second tour. Tout le reste n'est que littérature. On épiloguera certes longuement sur la prestation décevante des nôtres devant le Niger ; mais l'essentiel est fait avec une victoire au forceps, six points dans notre escarcelle et passage au palier suivant. La déconcentration était somme toute prévisible après l'édifiante victoire devant le Maroc et Sami Trabelsi n'est pas parvenu apparemment à remettre les pieds des siens sur terre en dépit de ses avertissements itératifs. Encore heureux que le Gabon ait éliminé de la course les Marocains. De la sorte notre troisième rencontre de poule aura moins de charge émotionnelle quoique la première place nous intéresse grandement. »