Où va la Syrie? Au rythme de la répression sans merci que connait ce pays, Bachar Al-Assad est en train de battre le sinistre record de son père Hafez Al-Assad. Les bombardements violents de ces derniers jours, la pluie d'obus qui s'abat sur la ville martyre de Homs, point culminant de la contestation contre le régime syrien, confirment la gravité de la situation. A part une fraction de l'opposition syrienne et certains pays arabes, notamment le Qatar, personne ne semble vouloir envoyer une véritable force armée pour maintenir la paix dans le pays. Malgré sa louable initiative, appelant à la création d'une force de paix conjointe avec l'ONU en Syrie, la Ligue arabe, qui incite ses membres à rompre leurs relations diplomatiques avec la Syrie, n'arrive toujours pas à esquiver les vetos de Moscou et Pékin. La violence meurtrière en Syrie, qui a fait, selon des sources militantes, plus de 6000 morts, depuis maintenant, plus de onze mois de violence, a atteint un point de non retour. L'aggravation de la situation pourrait conduire à un embrasement de toute cette région, extrêmement sensible du Moyen-Orient. La difficulté de trouver des pays, désireux d'envoyer des troupes sur place et les multiples risques d'armer et de militariser le soulèvement en Syrie empêchent dans l'immédiat de parvenir à une solution et décuplent le calvaire des Syriens. Cette situation est aggravée par l'entêtement des pouvoirs publics syriens à instaurer un dialogue franc et sincère même à travers les Russes, pour encourager la voie diplomatique à trouver une issue valable et rapide, au moins provisoirement à la crise. En plus, les risques d'aggravation de la crise s'accroissent avec l'intention délibérée d'Israël et d'autres puissances de mêler l'Iran au problème syrien. Les dernières révélations du quotidien israélien «Haaretz» dans son édition du dimanche 12 février indiquant que d'après des documents provenant de la boite mail de Mansour Azzam, ministre syrien des affaires présidentielles: «L'Iran mettrait son argent et son expérience au service de la Syrie pour aider Bacchar Al-Assad à contourner les sanctions imposées contre son régime…» confirment cette option. A partir de là, on comprendrait mieux la difficulté à trouver une solution à cette crise. Il est dès lors légitime de se poser cette question: le cafouillage politique et diplomatique pour mettre fin à cette crise prélude-t-il d'une véritable guerre dans cette région chaude du continent? Et si c'est le cas, ne serait-ce pas à l'avantage d'Israël?