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A l'enfance et à la jeunesse tunisiennes
Séance de dédicace du conte « La Plume du Révolutionnaire » de Aïda Allani
Publié dans Le Temps le 07 - 03 - 2012

Dans le cadre de la Foire du livre qui se déroule depuis le 16 février et jusqu'au 09 mars à la Maison Ibn Rachiq, une séance de dédicace a eu lieu dimanche dernier autour du livre de Aïda Allani « La Plume du révolutionnaire », son tout premier album jeunesse paru en décembre 2011 chez Céli Editions. Un livre inspiré de la Révolution et destiné aux jeunes enfants qui ont besoin de savoir ce qui s'est passé un certain 14 janvier 2011 et comprendre les causes des révolutions qui ont fait le printemps arabe.
Ce n'est pas un livre historique ayant pour but de vulgariser les choses au jeune public, loin s'en faut, c'est une œuvre littéraire où la trame, l'action et la fiction occupent une grande part. Les illustrations magnifiques et expressives du dessinateur Anis Mahrsi ont ajouté au charme de cette édition rare, d'autant plus que c'est le premier livre traitant de la révolution qui soit destiné aux enfants de 8 à 18 ans. C'est un conte qui puise ses événements dans la réalité où l'imaginaire et le merveilleux ne font pas défaut, et qui cherche à apprendre aux enfants, citoyens de demain, la notion de la liberté et la façon dont ils peuvent l'appréhender, l'acquérir et surtout la garder. A cette occasion, nous avons rencontré l'auteur de l'ouvrage, Aïda Allani, qui nous a accordé cet entretien :
Le Temps : quelles ont été vos sources d'inspiration pour écrire « La Plume du Révolutionnaire »?
Aïda Allani : Les événements de ce conte sont inspirés de la Révolution. D'abord, les personnages sont déjà connus : Bouazizi, dit Basbous dans le conte, (il était en fait surnommé ainsi à Sidi Bouzid) et puis il y a Hamada, un deuxième personnage, allusion faite au nom d'un rappeur tunisien Hamada Ben Amor, alias Le Général, qui a chanté « Raïs Lebled » juste avant la Révolution, cette chanson qui a un rapport avec une visite effectuée par l'ancien président dans une école rurale où, à son entrée en classe, tous les élèves se sont mis debout sauf un seul qui était resté assis en pleurant. Le président s'approcha de lui et le questionna : « Qu'est-ce que tu as, fiston ? Tu as quelque chose à me dire ? » Vingt trois ans plus tard, le 07 novembre 2011, Le Général a répondu à cette question du président à la place de cet élève avec sa fameuse chanson « Raïs Lebled » qui dit : Moi, le petit enfant qui ai pleuré en 87, tu me demandais si je voulais te dire quelque chose, oui, maintenant je veux te dire quelque chose, je veux te dire « Dégage ! » Ajoutons à cela, la décision prise par l'ancien régime obligeant les enseignants et les élèves de saluer le drapeau national en classe et non plus dans la cour, une décision, d'ailleurs très contestée à l'époque, qui n'a jamais été scrupuleusement suivie ni par les élèves ni par le corps enseignant, étant devenue une véritable mascarade… Ce sont là les sources de mon inspiration.
* Pouvez-vous nous éclairer sur l'intrigue de l'histoire ?
- L'action se déroule dans une école. J'ai choisi ce cadre parce que c'est le lieu où l'enfant retrouve l'ordre, l'autorité, la discipline, mais aussi des ordres et des règles rigoureux parfois imposés par l'enseignant, le maître incontesté devant ses élèves qui doivent se soumettre sans discussion. Tout commence à l'heure de la rentrée en classe, l'instituteur sort son petit drapeau pour procéder aux rituels quotidiens relatifs au salut du drapeau, c'est alors qu'un grand tapage se fait entendre parmi les élèves, peu motivés par cette façon de saluer le drapeau national. L'instituteur cache alors son drapeau et prend son bâton. Quand l'ordre se rétablit, il commence à faire l'appel. L'élève Hamada ne répond pas présent et se met à pleurer ; l'instituteur lui demande ce qu'il a, mais l'enfant ne répond pas. Le maître se dirige vers le tableau et écrit la date : 14 janvier 2011. A ce moment, Basbous, l'enfant le plus courageux, dit au maître « Hamada pleure car il est en train de voir quelque chose d'étrange qui s'agite derrière l'ordinateur » le maître découvre alors qu'il s'agit du mot « liberté » mal écrit à travers la poussière qui recouvre l'ordinateur et, emporté contre ses élèves qui ne savent pas écrire le mot « liberté » convenablement, il frappe de son bâton sur l'ordinateur d'où sort une colombe… C'est cette colombe, symbole de la liberté, qui va être à l'origine des péripéties qui vont suivre…
* A quels types de lecteurs est destiné votre livre ?
- « La Plume du Révolutionnaire » est un album en français et en arabe, destiné à la jeunesse, des enfants de 8 à 18 ans. D'ailleurs je l'ai dit dans ma dédicace : « Je dédie cette plume à l'enfance et à la jeunesse tunisienne afin qu'elles s'en servent pour mémoriser les principes de leur révolution : liberté, dignité et justice » D'autant plus que nos enfants qui ont vécu la révolution ne savent pas grand-chose à ces notions. On parle beaucoup de la révolution dans les foyers, dans la rue, dans les médias, mais l'enfant n'a jamais donné son opinion sur cette révolution, ignorant tout sur la signification des mots « dictature », « démocratie »… En lisant ce livre, ils seront capables d'apprendre beaucoup de choses sur la Révolution. Et puis, il y a les illustrations qui sont bien faites et aident beaucoup à motiver à la lecture du conte.
* Si vous devriez définir votre style d'écriture, quels termes choisiriez-vous ?
- Moi, j'ai écrit le texte arabe qui est traduit en français par Nadia Ayadi. J'ai veillé à ce que l'écriture soit dans un langage facile accessible aux enfants, avec un vocabulaire assez familier en recourant aux slogans scandés lors de la Révolution, comme le mot « Dégage ! » par exemple, ce qui fait que le discours est facile à assimiler sans pour autant avoir à consulter un adulte ou un dictionnaire pour accéder au sens du message. Même dans le texte traduit, le niveau de langue a été conservé et le style est aussi facile et captivant.
* Quels sont vos projets à venir ?
- j'ai déjà en ma possession d'autres histoires merveilleuses dédiées aux enfants et aux jeunes que j'ai écrites et que je vais publier incessamment. Le prochain livre aura comme titre « Ma mère la députée » qui a comme personnage principal une fille de 8 ans. C'est un conte pour enfants où se côtoient texte et illustrations dont le but d'expliquer aux enfants ce qu'est une constitution ou un conseil constitutionnel, la parité, les élections…, surtout que nous avons commis des erreurs lors de cette première expérience électorale où la femme n'a pas été suffisamment représentée.
Hechmi KHALLADI
** « La Plume du Révolutionnaire » de Aïda Allani chez Celi Editions, décembre 2011.


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