Dans notre dernier et second épisode consacré à l'énergie, nous avons conclu que le GPL (gaz de pétrole liquéfié) n'était pas pour autant l'ami de Labib. Encore moins, l'ami de notre cagnotte publique subventionne ce gaz aux vertus imaginaires, à raison de 80% ! L'on a surpris beaucoup en soutenant que le GPL ne profite qu'aux propriétaires des grosses cylindrées, surtout parmi les taxistes. En pompant à gogo un carburant à moitié prix au même titre que nos ménagères consommatrices du gaz Butane. Ceci, moyennant un supplément vignette de 325d.000. Tout est,donc, clair. Et l'on doit s'attendre, après notre sacro-sainte révolution que des solutions radicales et des mesures correctives soient prises pour que tout aille de pair avec le seul intérêt de l'économie du pays. En attendant de faire bouger la lourde machine législative dans le bon sens, il serait impérieux d'en finir au plus tôt avec certaines aberrations administratives afférentes à certaines démarches à suivre par les utilisateurs du GPL. Démarches ayant suscité depuis 2008, une grande polémique, voire une levée de bouclier, des contribuables concernés. Que s'est-il, donc, passé depuis cette date ? Oyons bien la genèse de l'histoire. D'abord, sachons que jusqu'à l'année 2007, il était possible à l'automobiliste « converti » au GPL de se mettre en règle avec la trésorerie, pour être quitte avec la gendarmerie. Le supplément gaz déboursé et hop ! ça gaze. En reniflant le gaz, la garde mobile vérifié la quittance, et vous dit : bonne route et bonne chance. Papiers à changer avant de payer… Mais, depuis janvier 2008, les choses ont changé. Et ce sont compliquées, pour l'administré concerné. En disant bonjour au guichetier des finances, pour régler la quittance, le bonhomme vous répond sans hésiter : « Monsieur, désolé, allez d'abord changer vos papiers ». C'est aux services des mines qu'il faut s'adresser, pour faire mention sur la carte grise, le nouveau carburant utilisé. Qui dirait non ? se dirait-on. Seulement, cela dépend de la procédure exigée pour se conformer à la réglementation. Pour tout dire sur la fameuse procédure, disons tout bonnement qu'elle rappelle dans l'itinéraire insensé y afférent, le vieux conte d'enfants d' « Oumi-Sissi et le loup », précisément ! Pour le vieil ami du GPL, appelé à authentifier son partenariat, c'est, à vrai dire, le parcours du combattant. Ou plutôt comme disent nos grand'mères, le « diktat du célibataire, imposé à la veuve » ! Que demande-t-on, alors aux « veuves » de notre marrante histoire. Voilà ce qu'il en est. Ecoutez de toutes vos oreilles, puis commentez. Prêt ? Silence ! On tourne ! Oumi-Sissi, comme si tu étais là ! Le marathonien doit, pour commencer, par joindre le spécialiste en électricité-gaz le moins cher par faire déboulonner toute l'installation-gaz et en éliminer toute trace. Il doit courir, ensuite, vers le centre de visite le moins orthodoxe pour dire aux « bleus de chauffe » de céans que ça ne «gaze» plus. Après exploration des… « tripes » du véhicule, l'on signifie au malade du formalisme, par signes indéchiffrables et cachets, que son « divorce » avec le GPL est provisoirement prononcés en attendant que la procédure de « remariage » soit parachevée. Encore une course à faire ! Retourner aux services des mines pour déposer l'«acte de divorce», accompagné de l'imprimé de changement de « partenaire » énergétique, dûment rempli, une copie de la carte grise et de la CIN. Laisser le temps matériel à ces services pour traiter le dossier avant d'y retourner encore une fois, pour se faire remettre une notification d'accord, dite de principe, quant au changement d'énergie. Objectif nécessitant, comme on voit, beaucoup de souffle et de détermination. On est encore à mi-chemin. L'on doit ensuite s'adresser à un installateur agréé pour faire réinstaller, encore une fois, non sans gros frais, ce qu'on vient, il n'y a pas si longtemps, de démonter ! Rendre une nouvelle visite au centre de visite pour soumettre le « maudit » tacot à une autre visite. Pour vérifier cette fois-ci, que les installations réinstallées, répondent enfin aux normes usuelles de sécurité. Ne croyez pas que c'est fini ! L'essentiel reste à faire, pour en finir avec le calvaire, dû au fastidieux itinéraire. Avant de changer, peut-être, jeux et pneus et paire de chaussures, eux aussi, « torturés et martyrisés », l'on ne doit pas oublier de retourner – encore une fois retourner - aux services « trop » concernés et « obsédés » par la sécurité de l'usager. Pour remettre les formulaires de la souffrance. Et c'est la délivrance ! L'on vous livre la carte grise de la conversion : Au vu de laquelle on revient à de meilleurs sentiments. Et on vous rend ailleurs possible du supplément, GPL, cela s'entend. Enfin ! On y est ! ça y est ! A cœur vaillant. Rien d'impossible ! Même s'il faut se plier aux caprices loufoques et chantages burlesques, dont on s'était longtemps délecté, dans notre première enfance, à travers les vieux contes d' « Oumi-Sissi », comme déjà dit. Bonjours le statut-quoi … Adieu la solution ! Tenez, à ce propos, nous avons eu à discuter, à titre informel, sur ce formulaire, une rébarbatif et aveugle à un baron, au fauteuil tournant, mêlé au système en question. Il nous a, à l'oreille, dit : « Je n'aurai rien dit. Franchement dit. Tout cela n'est pas admis ». Pourquoi n'a-t-il pas levé le petit doigt pour y mettre le holà ? Peut-être qu'en y allant, sans ménagement, il aurait risqué de mettre sur le dos le patron et d'autres barons, dans le giron du patron… Et aurait, ce faisant risqué sa confortable situation et son siège tournant… Cela dit, et, franchement dit, tant qu'on aura raisonné de cette façon, bonjour le statut-quoi ! Adieu la solution ! Aux «funérailles » de Sabbalet Ben Ammar Nous sommes allés à la station-service de Sabbalet Ben Ammar, accompagné de notre photographe pour écouter et zoomer sur le défilé. Là, au club « Salut les copains GPL », la gent taxiste, à la queue leu leu, se tourne les pouces dans un silence macabre et funèbre. Que percent le chuintement et le ronron continu du goutte-à-goutte des deux pompes « lunatiques » et pas toujours au meilleur de leur « forme »… Le premier taxiste abordé, soustrait de sa somme forcée, se dit d'emblée exaspéré par ces attentes quotidiennes exagérées. Pour ce qui est des formalités de conversion, voilà ses impressions : « J'ai chômé pendant longtemps, pour régler ma situation. Ce qu'on demande, dépasse l'entendement ». Vite fait et tralala évité.. La même question est posée à un autre élément du peloton. Réponse : « Un proverbe arabe dit : pour qu'on respecte vos ordres demandez le possible. Pour notre cas, on nous demande l'impossible. C'est pour cela qu'il ne m'a pas été possibles de me plier aux formalités insensées : L'essentiel étant de régler le supplément vignette exigée, pour s'éviter le courroux des policiers. Pour moi, c'est fait et vite fait, en enjambant le tralala et flafla imposés. Oui, je ne sais pas si par hasard ou à dessein, certaines recettes échappent à la règle. Et nous fournit la vignette sans exiger la conversion de l'immatriculation. C'est dire qu'on vit, heureusement, ou malheureusement, sur deux planètes ». Et là, admettez, c'est le bouquet. A la fin des fins, bouquet ou pas bouquet, voilà ce qu'il en est. Même en n'étant pas docteur es-qualités, nous pouvons mettre notre grain de sel dans les conditions quasi-punitives exigées. N'aurait-il pas été possible de s'assurer autrement de la sécurité des immatriculés en question, ayant déjà bien roulé au gaz pendant longtemps ? Leur demander, par exemple, de soumettre leurs installations une seule et unique fois, au risque de déplaire à « Oumi-Sissi ». Si ça va, ça va. Sinon, leur demander d'aller faire redresser ce qui ne va pas. Et dans ce seul cas, exiger autant de visites de contrôle qu'on voudra. Et tant pis si, du côté des installateurs agréées, cela déplairera…