Profitant de sa présence en tant qu'invitée d'honneur du Festival international du film pour l'enfance et la jeunesse de Sousse (25 mars au 1er avril), Hind Sabri a tenu à rencontrer les représentants des médias tunisiens au cours d'un point de presse pour lever le voile sur un certain nombre de malentendus et apporter un éclairage sur ses prochaines participations dans des films et des feuilletons. « Ma présence au FIFEJ est tout d'abord d'ordre patriotique, puis cinématographique et artistique parce que la Tunisie me manque et que mon emploi du temps me le permet » a-t-elle indiqué au début de son intervention. Au sujet de ses toutes dernières nouveautés en matière de feuilleton télévisé, elle sera l'héroïne d'un feuilleton politico-policier « Vertigo », adaptation d'une œuvre littéraire d'Ahmed Mourad, auteur de 32 ans. « J'ai pris des cours pour apprendre les rudiments de la photographie et m'investir pleinement dans la peau du personnage ». Hind Sabri après son succès arabe a provoqué beaucoup de jalousie dans le milieu artistique et surtout journalistique notamment en Tunisie où on lui reproche son arrogance. A cela, elle répond qu'en Tunisie « la critique est très dure avec l'artiste qui réussit et surtout à l'égard de celui qui a quitté le pays et s'est fait une bonne réputation sous d'autres cieux ; mais je sais que comme dit l'adage « qui aime bien châtie bien ». Concernant son éloignement de la scène artistique tunisienne et en particulier la rareté de ses apparitions dans les films et feuilletons tunisiens, la révélation des « Silences du palais » de Moufida Tlatli explique que ses expériences sont plus nombreuses en Egypte qu'en Tunisie pour la simple raison qu'elle est davantage sollicitée dans le pays du Nil et que depuis sa participation dans le feuilleton ramadanesque « Mektoub » de Sami Fehri, aucun cinéaste n'a fait appel à elle. « Le cinéma tunisien me manque et je reste solidaire avec les artistes tunisiens qui se font agresser par les salafistes dont ceux de dimanche dernier à qui j'apporte tout mon soutien » déclare-t-elle. Tout réussi à Hind Sabri aussi bien la comédie que la tragédie. Son personnage à la fois drôle et ridicule dans le feuilleton « Aiez Edgaouez » (Je veux me marier) a convaincu les spectateurs arabes qui l'ont beaucoup aimée dans ce genre qu'elle considère « difficile ». « Je ne suis pas prête à refaire l'expérience tout de suite. Il me faut du temps et d'autres rôles plus dramatiques ». « Asma », le film qui concourt à la 9ème session du FIFEJ a été bien accueilli lors de sa sortie dans les salles en Egypte. « Il a réalisé trois millions de livres égyptiennes, soit 800.000 dinars, ce qui n'est pas mal du tout compte tenu de la situation du pays », relève-t-elle. L'actrice, qui campe le premier rôle celui d'Asma, femme contaminée par le virus du sida, reconnait que le film pèche par son didactisme. « Il a provoqué un dilemme lors de sa présentation à la sélection du festival de Cannes. Mais le réalisateur n'a voulu retrancher aucune scène par honnêteté vis-à-vis du personnage dont est inspiré l'histoire du film ». Est-ce que Hind Sabri est-elle prise en charge par un coach ou l'inspiration lui vient de ses lectures et de ses rencontres avec les gens. A cette question, elle répond franchement que Tom Badel de l'Actor's studio américain, venu en Egypte pour donner un stage de formation, l'a coachée. « Il m'a réellement changé la vie en me livrant quelques conseils techniques qui m'ont beaucoup aidée notamment pour le personnage d'Asma. J'ai une personnalité rigide, j'absorbe beaucoup en me servant de mes lectures, de la musique et des rencontres avec les gens » précise l'actrice. Abordant le volet politique, elle note que le vivre ensemble dans cette phase transitoire est indispensable. Elle prend également la défense de Adel Imam, qui a eu des démêlées avec la justice égyptienne concernant son dénigrement dans ses films des frères musulmans. « Les Arabes ne sont généralement pas d'accord sur un certain nombre de choses mais ils le sont sur des artistes comme Oum Kalthoum, Abdelhalim Hafedh et Adel Imam » note-t-elle. Hind Sabri s'est également expliquée sur la présence de son nom sur la liste de soutien à Ben Ali pour 2014 indiquant qu'elle a pleuré de toutes ses larmes lorsqu'elle a appris qu'elle y figurait malgré elle. « J'ai écrit une lettre ouverte « Ne tirez pas » publiée sur facebook et partagée par 3000 internautes » affirme-t-elle. Cette fois- ci, la réconciliation est faite pour de bon. Pourvu que l'histoire d'amour dure plus longtemps entre Hind Sabri et les médias tunisiens pour un meilleur vivre ensemble.