D'où il ressort en gros, que toute la polémique sur le sujet est peine perdue puisqu'il ne s'avère pas si difficile que cela, tout compte fait, de séparer le bon grain de l'ivraie sur la sacro-sainte question du voile islamique, qui plus est, au jour d'aujourd'hui sous nos latitudes, où, occultant des problématiques, autrement essentielles, autrement vitales, le débat s'y focalise, à chaque fois que le pays menace de s'embraser. Sur cette question qui peut être résolue en deux temps, trois mouvements, si tant est que les deux camps, s'il en est, finissent par reconnaître que la meilleure façon de trancher, c'est d'accepter que chacun appréhende les choses à sa mesure, et qu'il s'en tienne- là, le « Hijab » apporte des clés de réponse, d'un apport très précieux. Car il invite à la « liberté de penser ». De décider, par soi et pour soi, en son âme et conscience, dans le respect de l'autre. Pour ce qui est de la « burqa », c'est une autre paire de manches ; mais là n'est pas le nœud gordien de la dernière publication de Lamia Karray : « Le Hijab, devoir islamique ou coutume préhistorique ? » (mars 2012). Ce petit livre, « petit comme ça, efficace comme ça » comme dirait l'autre, sobre et concis, résume, dans la clarté et sans redondances, l'état des lieux sur la question, en remontant aux sources de l'Histoire, et de l'exégèse, démontrant au final, si besoin est, et ne craignant pas de se rapporter à chaque fois aux sourates du Coran et aux Hadiths, que les termes «Hijab », « Jilbab » et «Khimar », tel qu'ils sont évoqués dans le Livre saint, auront été sujets à des interprétations diverses, souvent obéissant à des glissements de sens d'un point de vue linguistique, juste pour conforter les thèses de ceux qui veulent en faire une lecture littérale, pas du tout conforme à notre époque, en sacrifiant, au passage, l'esprit même du Coran. En ce sens, l'auteur de cette publication, sans chercher à renvoyer les deux camps, dos à dos, met chacun devant ses propres responsabilités, en lui demandant d'assumer ses choix. Une manière de signifier qu'il faut être cohérent, et dans ce cas-là accepter de réfléchir, concernant notamment les « fondamentalistes », aux portées d'un raisonnement à « ras-les pâquerette »s, aux dangereuses implications. Car, et s'il est vrai que leurs interprétations du Livre saint, ne supportent aucune polémique, cela voudrait dire qu'il faudra alors, dans cette logique, couper, par exemple la main des voleurs, flageller les femmes… etc. Où irait le monde ? Ce n'est évidemment pas l'avis des musulmans progressistes, tels que les cite Lamia Karray, dans cet essai qui n'essaie pas de prendre position pour ne pas être taxé de partialité, mais qui propose deux points de vue, deux lectures, invitant le lecteur à la réflexion. Cela vaut son pesant d'or…