Encore une fois en compétition africaine, l'Etoile gagne certes, mais se fait peur. Encore une fois, ses attaquants se montrent d'une maladresse, presque récurrente voire parfois affligeante devant la cage adverse. Et enfin encore une fois l'équipe réagit bien, très bien même dans les toutes dernières minutes du match pour sauver une situation qui paraissait fut-ce un moment compromise. Autant dire que le scénario pour le second tour qualificatif à la phase des groupes se répète presque à l'envie. A l'évidence ce scénario, si l'Etoile vient à sauver sa peau dans quinze jours à Djékanou en Côte d'Ivoire, et donc se qualifier pour la phase finale, ne saurait perdurer tant la logique et les exigences de cette étape de la compétition de la CL ne sont plus les même. Est-ce à dire que l'Etoile se doit de réviser sa manière de se comporter si elle entend aller loin dans cette CL ? Sans aucun doute. En attendant, son coach qui n'a pas manqué d'afficher sa satisfaction en fin de match et d'affirmer, tout de go, que « son équipe a sorti un grand match », est tenu de revoir certains choix surtout les siens. Revenir à des arguments défensifs plus convaincants. Sauf retournement de situation pendant la phase « retour », sur le plan local, l'Etoile semble avoir marqué le pas. Distancé au tableau de classement, les ambitions de l'équipe se sont plus les même. Aussi, en attendant l'épreuve de Coupe, ses ambitions se trouvent réduites ou presque à la Compétition africaine. Jetant son dévolu sur cette compétition l'ESS se montre avec certitude à la hauteur de l'évènement tant elle est bien pourvue d'une appréciable expérience continentale. Son sacre en 2007, ne l'a pas privé pour autant d'une certaine notoriété. Toutefois, sur le terrain l'équipe pâtit par une certaine légèreté tant au niveau de son organisation défensive que par certains choix du staff technique. En effet, à regarder de plus prés, sur le plan défensif l'équipe, en raison des choix effectués, ne trouve pas toute sa sérénité. C'est que l'Etoile encaisse des buts. D'une moyenne d'un but par match voire plus parfois, la ligne défensive affiche une certaine fébrilité due principalement à l'instabilité de son axe ( les paires changent) et surtout à sa lenteur. Instabilité ? L'axe étoilé est sujet souvent à des changements de paires. Pourtant, le duo Dhaouadhi – Bedoui ( mis à part le dernier face à face JSK-ESS) a montré beaucoup de qualités techniques ( agilité, sens de l'anticipation et solidité sur l'adversaire) pour emporter le choix du coach. A contrario, personne ne nie les qualités intrinsèques d'un certain Felhi qui a tant donné à son équipe mais qu'au demeurant se lève mal de ces dernières blessures. Manquant parfois d'énergies pour avoir le dessus sur son adversaire, le défenseur central au palmarès riche, a perdu un peu sa classe pour ainsi de son assurance. Le but encaissé samedi face aux ivoiriens explique démontre à l'évidence comment le joueur perd vite ses duels dans les moments cruciaux. Or en phase des groupe de la CL, les exigences défensives sont telles qu'une défense qui prend vite l'eau est nécessairement condamnée à la sortie. L'autre élément qui conditionné la manière d'évoluer de l'ESS, c'est de toute évidence l'absence d'un attaquant –repère sur qui les actions sont orientées. Du coup, le recours aux ailiers pour profiter des incursions et des latéraux offensifs pour créer le surnombre devient une nécessité d'ordre tactique. Là aussi, les choix de Faouzi Benzarti n'étaient pas à proprement judicieux au moment de la composition de l'équipe. En effet, l'absence d'un latéral de métier , Jabnoun, impose à l'entraineur de compter sur la vélocité de Belakhel mais avouons également que les élans défensifs du joueur n'étaient pas assez consistants pour anticiper sur la passe de l'ivoirien Bakayouko Brahima pour servir son co-équipier qui a réduit le score à la 60' (but qui risque de compter cher au match retour) ni encore moins d'ailleurs sur l'action d'après (63') lorsque Ouattara venant de la droite s'est présenté seul devant Belbouli qui a intercepté la balle au bon moment, cela aura été dramatique pour l'ESS. Tout cela pour dire qu'en dépit de la hargne manifestée en fin de match pour corser la note en inscrivant deux buts supplémentaires ( Sassi et Bejaoui) somme toute sur des gestes individuels, et donc d'une certaine force de caractère du groupe, force est de reconnaitre que la machine étoilée n'a pas atteint sa vitesse de croisière tant en compétition locale et que continentale. Entre le match retour en CL et la phase retour en championnat qui s'annonce bien disputée, Faouzi Benzarti aura sûrement le temps et les moyens pour rectifier certains choix. Au fond c'est une question de choix.