Une première en Tunisie et dans le monde arabe ; le Groupe Quinta de Tarak Ben Ammar, vient de parrainer un événement créé par nos jeunes talents, le Tunisian Mobile Film. Une idée originale de Aymen Mekki , inspirée du IPhone Film Festival. L'événement s'est déroulé du 27 au 29 avril dernier à l'Empire Studio d'Hammamet, ces décors au style romain qui ont accueilli de nombreuses productions comme « Néron » de Paul Marcus, « L'or noir » de J.J. Annaud ou « Maria » de Giacomo Campioti. La première étape du projet, était de permettre à des jeunes qui ont une idée, une inspiration, de prendre leur téléphone portable et de réaliser un mini-film d'une minute sur le thème du drapeau tunisien. On a sélectionné 10 meilleurs films parmi les 28 proposés, qui sont : « Nhebek ya bledi », « Notre fierté », « Ruines », « Cyclope », « Tunisie libre », « Réflexions », « Rassure-moi », « Thawra warjaa lestar », « Rouge et blanc », « Sous la peau », « CIN » et « Cela te dit quoi ? ». Puis les groupes participants ont été conviés à la phase finale du Tunisian Mobile Film, où ils ont eu à monter un film de 3 minutes pour les catégories, fiction, documentaire et advertising. Ils ont eu recours aux décors et costumes d'Empire Studio à Hammamet (qui en compte 17 000 pièces en tout, dont 7 000 utilisées pour le film « L'or noir »), aidés en cela, par des professionnels du cinéma dont le cinéaste français, J. J. Annaud, et les Tunisiens, Fathi Akkari et Mohamed Zran qui nous a confié avoir terminé le scénario de son prochain film produit par Tarak Ben Ammar « Mohamed Bouazizi ». Une occasion de découvrir des œuvres très touchantes comme: « Hypnose », « Version courte », « Ataraxie », « Schizo'Flen », « Soldat inconnu », « Multiprises », « Néant », « La princesse », « Sentiment sacré » et « Il n'est jamais revenu ». A cette occasion, un wokshop a été monté pour initier les participants aux techniques de réalisation de films, (scénarisation, prise de vue, montage, étalonnage vidéo et effets spéciaux) ainsi qu'une formation pour l'utilisation des appareils mobiles fournis. L'annonce des gagnants et la remise des prix ont en lieu par ailleurs, samedi 5 mai, lors de la soirée de clôture organisée avec tapis rouge déroulé à la salle du Zéphyr, La Marsa , en l'honneur des dix groupes de candidats et en présence de Brahim Ltaief, (cinéaste), Ali Bannour (comédien), Fathi Kharrat, (directeur du département cinéma au ministère de la Culture), Nabil Kila, directeur de Quinta Gammarth et Aymen Mekki, l'initiateur du projet. L'ambiance était des plus conviviales, ponctuée de musique, chant et sketches. (Voir le palmarès). Fini le temps des câbles et des caméras encombrantes Oscar du meilleur film en langue étrangère pour La victoire en chantant (1976), César du meilleur film et du meilleur réalisateur pour « La guerre du feu » (1981), César du meilleur film étranger pour « Le nom de la rose » (1986), César du meilleur réalisateur pour « L'ours » (1989, J. J. Annaud qui n'est plus à présenter, a réalisé environ 500 films d'une minute . J'ai commencé, nous a t-il confié, par des tout petits films avec des moyens modestes… De même, il n'y aurait pas eu de nouvelle vague sans l'amélioration de la pellicule et une plus grande simplicité du jeu. Fini le temps des câbles qui s'éparpillent partout et des caméras lourdes à porter… Les artistes qui ne veulent pas emboîter le pas à l'évolution de la technique, leur produit ne peut être que démodé et ceci est valable aussi bien au cinéma qu'en musique et en peinture…Je suis convaincu que la révolution technologique va être une révolution artistique. J'ai réalisé le premier film européen du numérique et je suis heureux d'évoluer car je n'ai pas la nostalgie des temps anciens. Je suis par ailleurs, impressionné par les choses magnifiques et leur côté esthétique que j'ai découvertes grâce aux jeunes talents tunisiens et cela me donne un énorme espoir pour l'avenir de ce pays… ». Ami de longue date de la Tunisie, J. J. Annaud qui a tourné « L'Or noir » au moment de la Révolution, estime que son film a eu du succès en Italie, en Espagne et aux USA. En France par contre, il a été évincé par « Intouchables » avec 15,7 millions d'entrées. Pour lui, la France ne représente que 6 % du marché mondial. Interrogé s'il a d'autres projets à accomplir, le réalisateur français répond : « mes rêves, je les ai réalisés les uns après les autres…le prochain, un film que je tournerai en novembre 2012 et qui sera produit par l'Etat chinois. Il parle de la fascination d'un jeune homme pour la culture mongole, d'après « Le totem du loup » de l'écrivain chinois Jiang Rong . Prochainement, Nessma France Tarak Ben Ammar avance de son côté quelques chiffres qu'il estime fort évocateurs, car grâce à « L'or noir », on compte 250 000 fiches de salaires et 45 000 employés, ce qui explique en filigrane, l'acte de bravoure dont ont fait preuve les habitants de la région en protégeant les Studios d' Empire contre toute tentative de vandalisme au moment de la Révolution. Pour « cet artisan du rêve », Tunisian Mobile Film permet aussi d'inciter à vérifier si c'est la voie que les jeunes ont choisie. « On a des enjeux à l'échelle planétaire, a-t-il dit et on ne peut qu'être fiers de nos jeunes talents… car mettre à l'épreuve ses idées avec un téléphone portable, c'est plus fort que toutes les caméras du monde… ». Pour notre paysage audio-visuel, Tarak Ben Ammar lancera au mois d'août prochain, Nessma France ( en français) pour les immigrés, « une communauté à l'abandon », estime- t-il. Autre événement destiné au public de 7 à 77 ans ; c'est le Sunny Street Day qui est un festival d'art de la rue où toutes les disciplines urbaines seront à l'honneur. Il aura lieu le 13 mai à Carthago Films Studios de Ben Arous. Dans ces somptueux décors qui ont vu défiler les têtes d'affiche de « Baaria » (Giuseppe Tornatore), « Hors-la loi » ( Rachid Bouchareb) ou « Ce que le jour doit à la nuit » (Alexandre Arcady), les citoyens de tout bord seront rassemblés autour des valeurs de partage et de découverte de la culture urbaine en Tunisie. Des tagueurs, des graffiteurs inscriront des graffitis multicolores sur des murs et supports préparés pour la circonstance. Des Djs joueront de la musique dans la rue et seront accompagnés de rappeurs. Il y aura aussi des performances de beatbox, de slam et une compétition de breakdance. A ne pas oublier cette date ! Sayda BEN ZINEB
Le Palmarès Composé de Ali Bannour (comédien), Moez Ben Hassen (cinéaste), Fethi Akkari, (metteur en scène), Amel Bouchiba, (directrice de production), Karim Toukabri (son), Mahmoud Bouzaienne (Post –Prod), Skander Ben Halima (montage), Aymen Mekki (chargé de communication), le jury a décerné les prix suivants : -Prix du public : « Pub Samsung Galaxy note ». Prix mention spéciale du jury : « Ataraxie » de Bedhiafi Rashed. -Prix du meilleur film : « Multiprises » de Seif Bourguiba. -Prix du meilleur scénario : « Soldat inconnu », d'après un scénario de Sabrine Herrira ; réalisation de Sendy Zardi. -Prix du meilleur acteur : Mohamed Ali Mansour pour son rôle de « César » dans « Pub Samsung Galaxy note ». -Prix de la meilleure postproduction : « Néant » de Mehdi Aouini, une production de Fedor Souissi.