Le public a été au rendez-vous ce dimanche 6 mai à la salle du 4è Art pour découvrir le spectacle de clôture de «Tunis capitale de la danse » intitulé Elektro Kif signée par la chorégraphe espagnole Blanca Li. C'est une pièce chorégraphique créée en 2010 assurée par 8 danseurs qui ont exécuté durant une heure la danse hip hop et des cultures urbaines. Blanca Li est chorégraphe, metteur en scène, danseuse, comédienne et réalisatrice de films et d'expositions multimédia. Née à Grenade (Espagne), elle devient gymnaste dans l'équipe nationale à douze ans. Elle part à New York à dix-sept ans, pour étudier pendant cinq ans à l'école de Martha Graham, tout en fréquentant les écoles d'Alvin Ailey, Paul Sanasardo et le Clark Center. Habitant Spanish Harlem, elle vit au quotidien la naissance du hip hop, créant au passage un groupe de Flamenco-Rap. De retour en Espagne, elle crée à Madrid sa première compagnie de danse contemporaine, laquelle est sélectionnée pour le programme de l'Exposition Universelle de Séville. Blanca Li est Officier de l'Ordre des Arts et Lettres (2007) et Chevalier de l'Ordre national du Mérite (2004). En Espagne, elle s'est vu décerner en 2009 la « Médaille d'or des Beaux Arts », remise par le Roi à une vingtaine de personnalités éminentes de la culture et des arts, et a reçu en 2004 le « Prix Manuel de Falla » en reconnaissance de sa contribution à la chorégraphie contemporaine et de sa trajectoire professionnelle. « J'ai toujours aimé l'exercice stimulant et inventif de soumettre une de mes créations à une contrainte musicale ou gestuelle pourvoyeuse de sens et de créativité, de faire naître un spectacle à la frontière de différents univers, susceptible de renouveler des genres a priori cloisonnés. », a-telle déclaré un jour. Ce spectacle « Elektro Kif » rassemble musique, danse et comédie. Il intègre à la fois des formes d'expressions corporelles rimant à merveille avec d'agréables sonorités musicales ainsi que des situations comiques qui rappellent le jeu théâtral. Le spectacle s'est ouvert sur le décor d'une salle de classe où les huit jeunes danseurs sont entrés, successivement, en occupant chacun son pupitre pour assister à un cours de mathématiques qu'ils n'ont pas l'air de comprendre : il faut voir les gestes, les grimaces et les mouvements qu'ils ont simulés en donnant l'impression qu'ils avaient compris la leçon donnée par leur prof dont la voix venait de l'arrière scène : une première séquence pleine d'humour et de mouvements corporels qui suscitaient le rire et beaucoup d'émotion. Les jeunes danseurs ont ensuite joué une deuxième séquence qui consistait en une partie de basket-ball où ils ont enchainé, au rythme d'une musique contemporaine, avec une nouvelle combinaison de mouvements corporels qui rappellent des joueurs dribblant et jonglant avec la balle, moyennant maintes gestuelles de bras et de jambes qui font penser à une scène de danse plutôt qu'à un match de basket, créant à plusieurs reprises l'applaudissement du public de plus en plus enchanté. Une troisième séquence s'est déroulée dans une cantine où les huit danseurs, supposés être des élèves, prennent leur déjeuner. Et là, on a pu admirer cette synchronisation de la musique qui émettait des sons ressemblant au bruit et aux gestes que ces danseurs font en mangeant et en buvant, mais aussi en se faisant de mauvais tours. Là encore, les danses exécutées étaient excitantes et relèvent d'une imagination extrême de la part de la chorégraphe. Le clou du spectacle, ce fut cette séquence où, toujours en salle de classe, ces danseurs passent un examen : la scène évoque ces élèves cancres et nuls qui usent de fausse-copie et de fraude lors de l'examen ; on assistait alors à tous les moyens détournés et malhabiles pratiqués par ces danseurs pour tricher ; toujours avec le même jeu corporel créatif et stimulant qui s'harmonisait avec une imposante musique électronique. Ces danseurs « Elektro », ont également exécuté des solos où chacun a su démontrer ses belles performances individuelles avec beaucoup de brio, créant une ambiance de gaité et d'enthousiasme dans la salle archicomble. Bref, ce fut un spectacle sensationnel qui combine danse, musique, chorégraphie et comédie et qui ne laisse pas indifférent. Ce soir-là, le public avait fait un bon kif avec l'Elektro Kif.