... Et ce n'est pas fini : les candidatures de Ahmed Brahim et de Hatem Chaâbouni, au poste de premier secrétaire du parti « risquent de créer une division » *Mohamed Harmel, président d'honneur L'accouchement a été très difficile et le projet unificateur d'Ettajdid et des Indépendants a failli accoucher d'un mort né. On était à deux doigts de la rupture et de l'interruption des travaux du congrès de dimanche, quand Mahmoud Ben Romdhane l'une des personnalités indépendantes a appelé les congressistes de ne pas créer un poste de président pour l'accorder au secrétaire général sortant d'Ettajdid Mohamed Harmel. A ce moment, les partisans de Harmel ont menacé d'arrêter les travaux du congrés. Finalement et après des pourparlers en coulisse entre des représentants des différentes parties une motion a été présentée par Ahmed Brahim, membre du bureau politique d'Ettajdid et candidat éventuel au poste de secrétaire général, qui a appelé à honorer Harmel en lui accordant le poste de président d'honneur. Les congressistes ont aussitôt adopté la motion par acclamations. Là la tension a baissé et les travaux du congrès ont continué normalement.
Consensus Après le débat général et les interventions des congressistes les projets des motions notamment celui du règlement intérieur ont été adoptés pratiquement à l'unanimité, les congressistes sont passés à l'élection des 40 membres du conseil central, 20 d'Ettajdid et 20 parmi les Indépendants l'opération a duré jusqu à lundi matin. Le conseil central se réunira dimanche prochain pour élire les 12 membres du bureau politique et le secrétariat qui va être composé de 3 ou 4 membres dont le premier secrétaire c'est-à-dire le secrétaire général du parti. Pour ce dernier, pour le moment, il n'y a que deux candidats : Ahmed Brahim et Hatem Chaâbouni tous deux membres sortants du bureau politique d'Ettajdid, mais qui représentent deux sensibilités différentes et dont la candidature risque, selon des congressistes, de créer une division au sein de ce nouveau parti et laisser ainsi des séquelles. Pour remédier à cette situation, certains avancent un autre nom, celui de Rachid Mcharek membre sortant du bureau politique d'Ettajdid dont la candidature serait consensuelle et servirait à rassembler au lieu de diviser. Mais d'ici dimanche les données peuvent changer.
Les 20 membres « Indépendants » 1) Mahmoud Ben Romdhane 2) Férid Jrad 3) Mekki Jaziri 4) Lassaâd Jemoussi 5) Neïla Jrad 6) Khaled Chahed 7) Anouar Ben Nawa 8) Soukeila Abdessamed 9) Khmaïes Sagra 10) Mehdi Ben Jomâa 11) Hédi Snan 12) Mohamed Kallal 13) Slim Ben Arfa 14) Taoufik Houij 15) Abdelhak Sioud 16) Samir Taïeb 17) Abdessattar Sahbani 18) Khaled Hamda 19) Khadija Ben Hassine 20) Béchir Bjaoui
Les à côtés
Ouverture Depuis les travaux préparatoires, il a été décidé que le congrès soit ouvert à tous ceux qui le veulent en qualité d'observateur. Le congrès a décidé de leur accorder le droit à la parole. De cette manière, le parti Ettajdid et les Indépendants ont confirmé leur ouverture à toute la mouvance de militants qui vibrent dans leur sillage commun. Comme quoi, la suspicion quant à la crédibilité de cette alliance est légitime et les congressistes ont voulu laisser la porte ouverte à ceux qui hésitent encore.
Lettre de soutien L'ex-Secrétaire Général du parti communiste, Mohamed Ennafâa, a adressé une lettre manifestant son soutien au congrès et lui souhaitant la réussite dans ses travaux. Cette lettre a été transmise à la commission organisationnelle du congrès qui a rendu visite à M. Ennafâa pour lui transmettre sa carte d'adhésion. L'état de santé de l'ex-Secrétaire Général, Ennafâa, l'a empêché d'assister au congrès.
Ligne à part La première « scission » a été faite alors que le congrès n'a pas terminé son 2ème jour. Abdelaziz Mzoughi a « déposé les armes » (lire : rendu sa carte) pour incompatibilité d'objectifs avec la ligne directrice du nouveau parti. Me Mzoughi reproche à « Ettajdidistes » de chercher à régler leurs problèmes sur le dos des Indépendants. Il est à noter, pour l'histoire, qu'il a déjà quitté le Parti Démocratique Progressiste, il y a quelques années, pour des raisons semblables.
Vote Plusieurs propositions ont été avancées sur la composition du comité central et de la direction politique. Deux votes ont été nécessaires pour trancher la question. Les congressistes ont décidé que le comité central soit composé de 40 membres (et non 50) et que la direction politique regroupe 12 éléments (et non 16 ou 20). La règle de la parité sera respectée entre Ettajdid et les Indépendants.
Avec les honneurs La question de l'institution d'une présidence pour le nouveau parti a suscité un débat très serré. Certains congressistes, notamment des indépendants, ont émis des réserves et précisé qu'ils ne veulent pas entamer la nouvelle ère avec un symbole du passé. L'une d'eux a proposé un conseil de sages auquel peuvent siéger Mohamed Ennafâa, Mohamed Harmel, Hichem Skik, etc... Le rôle de ce conseil est strictement consultatif. Ces contestataires ont, toutefois, précisé que ceci ne diminue en rien la considération qu'ils ont à l'attention de Mohamed Harmel. D'autres congressistes ont voulu attribuer le rôle de président à l'ex-Secrétaire Général sans préciser ses attributions. D'autres, encore, et ils ont été suivis par le congrès, ont accordé à Mohamed Harmel le titre de président d'honneur du nouveau « Ettajdid ». Une motion du congrès a été adoptée dans ce sens.
Avec vous Sana Ben Achour, l'une des personnalités indépendantes qui ont participé activement dans le processus unificateur (elle a présidé les travaux du congrès), ne s'est pas présentée aux élections du Conseil Central : « je reste toujours avec vous. Mais, je préfère ne pas prendre de responsabilité. » a-t-elle dit.
Rajeunissement Boujemâa Rémili, Hichem Skik et Mohamed Ali Halouani n'ont pas présenté leur candidature à l'élection des 20 membres d'Ettajdid au conseil central : « Nous sommes pour l'alternance et pour laisser la place aux jeunes. » ont-ils déclaré. Recueillis par Néjib Sassi et Mourad SELLAMI