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Pas de bistouri...Un radiologue très spécialisé fait le plus gros du travail Santé: Une nouvelle technique pour traiter le fibrome utérin chez la femme ; l'embolisation
* Cette méthode n'est pas encore bien connue chez nous car entre autres, elle suppose une forte spécialisation. Une maladie non cancéreuse, le fibrome utérin touche de manière accrue les femmes d'origine africaine essentiellement celles qui sont en âge de procréation. Les fibromes utérins se définissent comme étant une masse fibreuse, dure et vasculaire qui se développe autour de l'utérus. Leur taille varie de la grosseur d'un petit pois à celle d'un melon. Ils peuvent être uniques ou nombreux. Ils dépassent même les cinq et n'entraînent souvent aucun symptôme et sont parfois découverts par hasard. C'est au cours d'une visite de routine (touchers pelviens, palpation abdominale) que les spécialistes ou les médecins généralistes découvrent leur présence. Les statistiques démontrent que deux femmes sur trois seraient porteuses de cette affection. C'est, en fait, la tumeur non cancéreuse qui est la plus fréquente chez les femmes âgées entre 20 et 50 ans. Cependant les spécialistes recommandent de ne pas la négliger étant donné qu'elle peut être la cause de troubles handicapants chez la femme, notamment saignement, douleurs et problèmes de fertilité. Les symptômes de cette maladie varient selon la taille des fibromes, leur nombre et leur emplacement. Les plus courants sont, entre autres, des saignements abondants et prolongés, des douleurs au bas-ventre et envie fréquente d'uriner. Jusqu'au début des années 90, deux sortes de traitement étaient disponibles pour soigner cette maladie. Il est en fait question de l'ablation de l'utérus ou le retrait individuel de chaque fibrome. Les deux méthodes sont réalisées par une intervention chirurgicale qui a des séquelles lourdes sur la patiente. La durée d'hospitalisation peut se prolonger jusqu'à 14 jours. Le traitement hormonal n'est pas efficace comme il peut avoir des effets secondaires sur la patiente.
Embolisation Cependant, une technologie nouvelle a été introduite depuis quinze ans pour traiter les fibromes ; il s'agit de l'embolisation. D'origine française, cet acte non chirurgical est réalisé sous anesthésie locale et ne laisse aucune cicatrice. C'est une aubaine pour les patientes car elle leur permet de conserver l'utérus et de réduire les délais de convalescence à quatre jours au maximum. Des cas de grossesse ont même été rapportés dans plusieurs études internationales. D'ailleurs, plus de 200 mille malades été traitées avec succès dans le monde, toujours d'après les statistiques. L'embolisation consiste à boucher les artères irriguant une tumeur pour la priver de sang, d'oxygène puis provoquer sa nécrose. Résultat; il se réduit et peut même disparaître sans ablation ni opération lourde. Toutefois, la technique est peu pratiquée aussi bien en France qu'en Tunisie à cause de la méconnaissance de cette alternative de la part des patientes, des médecins généralistes et même des gynécologues.
Mais comment se passe l'embolisation du fibrome utérin ? Quels sont les acteurs qui réalisent cette intervention ? Une équipe multidisciplinaire réunissant radiologue vasculaire interventionnel, gynécologue et anesthésiste réalise cette intervention. Le radiologue vasculaire interventionnel est le principal acteur dans cette opération de par sa spécialité. Sa tâche est particulière car elle procède à la fois la radiologie à la chirurgie. Elle s'apparente à la chirurgie par la prise en charge du malade et le travail d'équipe en salle d'intervention. Mais l'imagerie radiologique (échographie, scanner...) qui la contrôle et l'instrument qui lui est spécifique en font une activité originale. Le radiologue ponctionne dans l'artère fémorale au travers de la peau pour placer le cathéter. Lorsqu'il est en place il y injecte des microsphères de moins d'un millimètre de diamètre qui vont bloquer le passage du sang dans les artères nourricières du ou des fibromes. Cette intervention est ainsi tributaire des radiologues vasculaires interventionnels. Toutefois, la spécialité n'est pas encore très courante en Tunisie. Le nombre de radiologues pratiquant cette technique reste limité ce qui se répercute sur la généralisation de l'embolisation du fibrome utérin. A signaler également qu'il s'agit d'une intervention coûteuse mais qui a des effets positifs à court terme.